Le statut des huit espèces d’ours vivant sur notre planète vient d’être actualisé par l’UICN. Autant vous dire tout de suite que leur avenir n’est pas rose puisque six de ces huit espèces risquent l’extinction : le panda géant, l’ours malais, l’ours noir d’Asie, l’ours lippu, l’ours andin et l’ours polaire. Les deux espèces gardant la tête hors de l’eau sont l’ours noir américain et l’ours brun. Quand on parle d’ours brun, il s’agit bien sûr de l’espèce dans sa globalité sans entrer dans le détail des sous-espèces (l’ours marsicain des Abruzzes en est une), ni de certaines populations isolées situées au sud de l’Europe et en Asie. Notre ours des Pyrénées peut donc se prévaloir d’un double statut : celui d’espèce non menacée au niveau planétaire et celui d’espèce en danger au niveau local. Le premier ne pouvant en aucun cas faire passer la pilule amère du second, précise FNE dans son mensuel La Lettre du hérisson (avril 2008).
L’Asie est le continent de tous les dangers pour le plantigrade, aucune menace ne lui est épargnée : destruction de son habitat, concurrence avec les agriculteurs, braconnage (les pattes d’ours sont un met apprécié et leur bile est utilisée par la pharmacopée chinoise). L’ours malais par exemple, le plus petit de tous, subit de plein fouet les conséquences de la déforestation et du braconnage, ses effectifs ont chuté d’au moins 30% ces trente dernières années. Le cas du panda géant n’est pas plus enviable malgré les efforts entrepris par la Chine pour protéger son habitat ; la légère augmentation de sa population est encore loin de faire de lui une espèce « hors danger ».
Quant à l’ours polaire, on sait aujourd’hui avec certitude qu’il va payer le prix fort du réchauffement climatique puisque sa survie à moyen terme est très compromise par la fonte de la banquise arctique. Sans compter que la chasse, qui déséquilibre le sexratio, pourrait précipiter son déclin.
Ce triste bilan a fait dire au journaliste du Monde qui en a fait état (édition du 13 novembre 2007) : « Conservez les ours en peluche de vos enfants : cela risque bientôt d’être les seuls souvenirs de ces animaux que nous aurons. » Mais à la résignation on peut préférer l’action conclut FNE.