Selon l’OMS , 70 % de la population mondiale sera urbaine en 2050. Désormais, 75% des émissions de gaz à effet de serre proviennent des villes. Les défis que les villes du XXIe siècle devront relever sont donc multiples : selon les modes de développement empruntés, l’art d’habiter ensemble dessiné, la ville sera durable, ou pas. Un dossier à découvrir dans le trimestriel Interdépendances, la revue des nouveaux enjeux de société.
Action ! Par Louise Bartlett, rédactrice en chef d’Interdépendances « Sept terriens sur dix seront urbains en 2050. Sachant que les villes émettent déjà 75 % des gaz à effet de serre (GES) et sont responsables de 75 % de la consommation énergétique totale, 2050 fait un peu peur. Avant de changer de planète, on peut limiter les dégâts ici. Se retirer du cycle citadin et se mettre au vert est tentant… Il n’est pas certain pour autant que l’on y consomme moins d’énergie (voiture, chauffage, etc.). Pas certain surtout qu’un retour massif vers des vies rurales s’opère, en France ou ailleurs. Que faire des villes alors ? Adapter l’existant. On ne peut évidemment pas détruire des hectares d’habitat citadin pour les reconstruire en mode basse consommation ! Ni oublier l’aspect social de l’habitat durable : mixité, accès aux transports, à des dépenses énergétiques rationalisées… Réduire l’impact néfaste d’une ville ne dépend pas et ne peut dépendre des écogestes d’une partie de la population suffisamment aisée pour y penser. Les acteurs de l’économie sociale et solidaire sont incontournables dans ce domaine. En France, côté entrepreneuriat social, le Groupe Chênelet propose par exemple de l’habitat social écologique ; à New York, l’association CEC [[Community Environmental Center, www.cecenter.org]] réhabilite des habitats (modestes) de façon à ce qu’ils consomment moins d’énergie. L’Agenda 21 (conçu au Sommet de la Terre à Rio en 1992) est décliné par des collectivités territoriales dont les élus sont sensibles à la question. Des écoquartiers naissent ici et là – plus là qu’ici d’ailleurs… La France n’est pas exemplaire en la matière. En Europe, des élus locaux se mobilisent en faveur du « paquet-énergie » : d’ici 2020 émettre 20 % de moins de GES, consommer 20 % de moins d’énergie et produire 20 % de ressources renouvelables… Le tout sur fond de débats plus ou moins idéologiques autour de l’origine du changement climatique. Si l’on admet que le mode de vie dit occidental – qui se répand au-delà du petit cercle des pays les plus riches – est responsable de dégâts environnementaux (et sociaux), la prise de conscience dont témoignent les sommets internationaux est tout à fait bienvenue. Des actes concrets le sont encore plus. Du temps des pharaons, les notables faisaient sculpter des statues qui, placées dans des temples, « priaient » à leur place, les dispensant de consacrer autant de temps de prière eux-mêmes… Les déclarations d’intention lors de sommets, la création de comités de réflexion et de groupes de travail, censés porter l’intention sans avoir suffisamment de moyens pour la mettre en œuvre coûtent plus qu’ils ne servent. A moins de croire aux miracles ». A lire notamment dans ce dossier consacré à la ville durable : – Le tour d’horizon des alternatives qui marchent : construire une maison écologique revient en moyenne 20% plus cher. Le rêve vert paraît ainsi hors de portée des familles les plus modestes, qui pensent avant tout à se loger. Des initiatives sont pourtant à contre-courant. Pour que les plus modestes accèdent aussi aux économies d’énergie promises. – Le témoignage de Daniel Jaunas, résident de la Fonderie à Vanves, un habitat groupé constitué à l’initiative de ses occupants en 1985. – L’interview de Laurence Tubiana, fondatrice et directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), coordinatrice de l’ouvrage Regards sur la Terre dont l’édition 2010 est consacrée aux villes. Pour elle, si la ville durable est une préoccupation mondiale, le concept n’en est qu’au stade de l’ébauche.Sommaire
Egalement au sommaire de ce numéro d’Interdépendances : – Agir : La SCI, une maison à plusieurs : comment acquérir à plusieurs un bien immobilier en permettant à chacun de pouvoir rester propriétaire de ses parts ? – A l’école de l’empathie : comment une informaticienne décide un jour de créer une méthode éducative complémentaire fondée sur l’apprentissage de l’empathie, de la compassion et de l’intersubjectivité ? – Produire moins sans consommer moins : à l’heure où les entreprises cherchent de nouveaux moyens pour concilier profits et respect de l’environnement, l’économie de fonctionnalité est l’une des pistes les plus prometteuses, à condition de vaincre nos réticences naturelles vis-à-vis de la mutualisation… – Découvrir : Daniel Richard, tisseur de solutions : le parcours professionnel et militant de Daniel Richard, qui a dirigé au cours de sa carrière des organisations d’une diversité étonnante – des multinationales à une PME provençale en passant par une ONG environnementale ou encore une radio indépendante – est une ode au métissage – Chef de chantier, un poste à l’avenir écologique : spécialiste technique exerçant au premier niveau d’encadrement, le chef de chantier est une ressource recherchée du bâtiment. A l’heure où le secteur se met au vert, de gré ou de force, cette fonction implique d’être sensibilisé aux problèmes environnementaux – Les cimes solidaires de la capitale des Alpes : Grenoble n’est pas qu’une cuvette encastrée entre les massifs de Belledonne, du Vercors et de la Chartreuse, dont la qualité de l’air baisse à mesure que le thermomètre grimpe. C’est aussi un territoire qui affiche volontiers son dynamisme et son volontarisme pour favoriser l’émergence d’une économie plus durable et plus humaine… Mais aussi : Hold-up sur les terres agricoles, l’après Lula, le développement durable, tout un art …Découvrir Interdépendances
Feuilletez le dernier numéro d’Interdépendances : Abonnez-vous Il existe plusieurs formules d’abonnement sur 1 an (4 numéros : 20 €) ou sur 2 ans (8 numéros : 35 €). Pour vous abonnez cliquez ici.