Qui l’eût cru! Diminuer sa consommation de viande suffirait à diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES). La part de l’agriculture dans les émissions de GES est très significative, environ le quart des émissions mondiales.
L’agriculture est responsable de l’essentiel des émissions de GES autres que le CO2 : protoxyde d’azote (fertilisants) et méthane (CH4 provenant des fermentations dans le tube digestif des ruminants et des déchets organiques). En France, la consommation de viande par habitant a triplé en un siècle. En Chine également, la population mange déjà deux fois plus de viande qu’il y a dix ans. Manger de la viande est symbole de richesse et plus les pays émergents verront leur PIB par habitant croître et leur niveau de vie converger vers celui des pays développés, plus la consommation de viande augmentera. Aujourd’hui, dans les pays développés, on mange en moyenne 224 grammes de viande par jour et par personne. Contre seulement 31 grammes par jour en Afrique. Nous consommons trop de protéines. Selon John W Powles, une baisse de la consommation de viande à 90 grammes par jour et par personne suffit et est nécessaire pour éviter l’amplification du réchauffement climatique. Une étude menée par des chercheurs japonais a mis en évidence que la consommation d’une grosse pièce de bœuf représente le même impact écologique qu’un trajet de 250 km en voiture et brûle assez d’énergie pour allumer une ampoule de 100 watts pendant près de vingt jours. (et sans tenir compte du transport de la viande de la ferme au consommateur) Le consultant expert Français Jean-Marc Jancovici (qui vulgarise et sensibilise sur le changement climatique, l’effet de serre et la crise énergétique) propose le graphe suivant : “Emissions de gaz à effet de serre liées à la production d’un kg de nourriture (sans traitement de l’industrie agroalimentaire ni emballages ni transports)” Source : Jancovici/Ademe, Bilan Carbone, 2007 (à paraître) Bref, réflechissez-y à deux fois avant de vous laisser tenter par une bonne côte de veau ou d’agneau. Des solutions sont à l’étude pour un élevage moins émetteur de gaz : – l’élevage en plein air et sans méthodes intensives (qui permettrait d’émettre 40% de gaz en moins et 85% d’énergie en moins), – une meilleure gestion des déchets, – une transformation de l’alimentation (afin de permettre une diminution du volume des flatulences du bétail). Mais le meilleur moyen reste encore de devenir végétarien… et n’oubliez pas (on nous le rabâche suffisamment), http://mangerbouger.fr/