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A Besançon: des plantes et bactéries pour dépolluer une friche industrielle

En utilisant des plantes et des bactéries pour dépolluer les sols (métaux lourds et hydrocarbures), l’air, l’eau (nappe et ruissellements), et les écosystèmes (plantes invasives) d’une ancienne zone industrielle, la ville de Besançon a fait le choix du 100% durable et de l’éco-responsable. Une telle méthode de dépollution d’un site alliée dans un même projet à sa réhabilitation est une première en France.

Le site des Prés-de-Vaux est une ancienne zone industrielle, polluée et inondable, située dans une courbe du Doubs, face à la citadelle de Vauban.
Le site des Prés-de-Vaux avant travaux
Le site des Prés-de-Vaux avant travaux
La Ville de Besançon souhaite réhabiliter la zone qui accueillera une promenade, une centaine de logements sociaux, un axe de circulation douce le long du Doubs, la SMAC (Salle des musiques actuelles), un site culturel, un Port fluvial etc.
Le site des Prés-de-Vaux après travaux
Le site des Prés-de-Vaux après travaux
Calendrier prévisionnel : Début des travaux début 2010 – Livraison des premiers équipements 2013 – Fin des travaux horizon 2018 TECHNIQUES UTILISEES Les sols : Les techniques utilisées seront celles, notamment, de : – La phytoremédiation = consommation, fixation, pompage ou évaporation des polluants directement par les plantes. La phytostabilisation ou phytoséquestration qui consiste à utiliser les plantes en prairies, avec ou sans amendement spécifique, pour réduire la mobilité des polluants des sols par précipitation, adsorption ou absorption par les racines, ou simplement en limitant l’érosion. Les polluants sont bloqués in situ souvent sous une forme complexe moins toxique. La phytostabilisation est une alternative peu coûteuse pour immobiliser une source de pollution (Tisserand, 1998) notamment dans le cas de friches industrielles sources permanentes de pollution par érosion. Le principe consiste à mettre en œuvre à la fois un amendement bloquant la disponibilité des métaux et une végétalisation sous forme de pelouses ou de taillis tolérants aux métaux. Les polluants sont toujours présents, mais inactivés. Quelques plantes de Phytosequestration: Agrostis capillaris et Festuca rubra, le trèfle (Trifolium repens). – la bioremédiation = consommation et élimination des pollutions par le monde bactérien et microscopique. Un très large éventail de polluants organiques et inorganiques peuvent être traités par des prairies reconstituées constituées d’associations végétales particulières. Chaque plante est adaptée à un rôle ou une famille spécifique de polluants. Le choix des associations se fait en fonction des caractéristiques intrinsèques du site. La phytoextraction in situ constitue une alternative économique pour traiter les friches industrielles polluées en surface par des métaux lourds des hydrocarbures, des solvants (TCE)… Les plantes retenues doivent avoir deux caractéristiques : une biomasse importante de l’ordre de 20 tonnes/an/hectare, et une capacité d’accumulation également importante supérieure à 1000 mg/kg. Parmi les plantes adaptées aux prairies reconstituées de phytoextraction et phytovolatilisation, on distingue : l’orge (Hordeum vulgare) et l’avoine (Avena sativa) pour les métaux lourds, ou encore Thlaspi caerulscens, Alyssum murale; Pteris vitatta, Brassica juncea, etc. L’objectif est de ne sortir aucun m³ de terre polluée du site, comme cela se fait lors de dépollutions classiques. L’eau : La nappe sera assainie grâce à l’installation d’une barrière hydrobiologique complexe, intégrant une tranchée biologique, un filtre à tourbe et une barrière de pompage biologique. La tranchée biologique : Il s’agit d’une tranchée atteignant la nappe, partiellement remplie d’un substrat riche en nutriment, et habité d’un véritable écosystème complexe intégrant plusieurs fonctions dépolluantes de bioremédiation et de phytoremédiation, permettant de traiter de très nombreux polluants organiques et inorganiques. Ses fonctions sont : – l’interception temporaire des écoulements de la nappe, – le phénomène de biofiltre végétal qui retient les microparticules sous – l’effet d’une forte densité de tiges ou de racines avec des densités pouvant atteindre plusieurs dizaines de pieds de végétaux au m² la biodégradation naturelle par les micro-organismes du sol (polluants organiques), – la phytostimulation, qui consiste à accélérer la biodégradation naturelle, par stimulation des micro-organismes grâce à l’apport naturel d’oxygène et de nutriments par le système racinaire des plantes supérieures, donc au niveau de la rhizosphère, – la phytoextraction consistant à décontaminer en accumulant les polluants dans les parties aériennes des végétaux. Le principe est de cultiver et de récolter des plantes accumulant les métaux lourds couplés ou non à un amendement organique ou minéral, ou à un correcteur de pH (acidifiant en général). Les polluants sont extraits par absorption racinaire, transférés dans les organes aériens puis exportés par fauchage ou faucardage pour incinération ou compostage en fonction de la nature du polluant et de sa concentration. – la phytovolatilisation qui consiste à utiliser les plantes pour volatiliser des polluants métalliques (arsenic, mercure et sélénium) ou organiques (solvants) ; les polluants sont absorbés par les plantes grâce aux phénomènes d’évapotranspiration puis sont transformés et rejetés dans l’atmosphère. Les espèces végétales que l’on peut retrouver dans ces tranchées sont : Scirpus lacustris Glyceria spectabilis, Phragmites communis, Typha latifolia, Phalaris arundinacea, les Carex sociaux… Le filtre à tourbe : Installé en aval hydraulique de la tranchée, il s’agit d’un petit casier rempli de tourbe. Ses actions sont principalement la séquestration de particules et de polluants organiques ou inorganiques non traités (phytoséquestration) jusqu’alors, et la biodégradation naturelle sur le long terme de ces polluants piégés. La tourbe sera remplacée tous les 3 à 5 ans en fonction de sa saturation et évacuée en décharge de classe 2. Les écosystèmes : Suppression des plantes invasives par élimination non chimique (enfouissement sous membrane).

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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1 COMMENTAIRE

  1. A Besançon: des plantes et bactéries pour dépolluer une friche industrielle
    GENIAL !!!!!!!!!!!!

    un exemple à communiquer à toutes les communes de France, si les configurations et situations sont différentes, il y a TOUJOURS la possibilité d’utiliser les végétaux.
    ex: station de phyto-épuration d’eau

    une véritable bonne idée que celle-ci diffusée.