Le numéro 105 des Données de l’Environnement publié par l’Institut français de l’environnement évalue les multiples valeurs de la forêt française. D’après cette étude de Annabelle Berger, Ifen et Jean-Luc Peyron, Ecofor – LEF – Engref/Inra, les services non marchands de la forêt française ont une plus grande valeur que la production de bois.
La forêt française s’étend sur 16 millions d’hectares, composés à 64% de feuillus, et augmente chaque année d’environ 40 000 hectares (+0,3% par an depuis 1996). On connaît sa valeur marchande à travers le bois qu’elle fournit à l’industrie (scieries, papeteries, fabricants de mobilier…) ou qui est utilisé pour le chauffage : celle-ci est estimée à 1,3 milliard d’euros par an.
La forêt fournit également des plantes aromatiques et médicinales, des végétaux à vocation décorative (les sapins de Noël, le houx, le liège), des produits de la cueillette (truffes, champignons), de l’apiculture ou de la chasse…
Mais elle apporte d’autres services, auxquels il est délicat d’associer une valeur marchande : stockage de carbone, réserve de biodiversité, protection de la qualité de l’eau, activités de détente et de loisirs.
La forêt absorbe 12% des émissions françaises de CO2
En temps normal, le flux annuel de carbone capté par la forêt française est d’environ 60 millions de tonnes de CO2, soit 12% des émissions françaises. Si l’on considère qu’une tonne de CO2 séquestrée a la même valeur que le droit d’émettre cette tonne dans l’atmosphère (qui varie sur le marché des droits d’émission de 6 à 18 euros/tonne), la valeur de captation du carbone par la forêt est comprise entre 351 millions et 1 milliard d’euros par an.
Les Français dépenseraient environ 2 milliards d’euros pour se rendre en forêt
Chaque ménage français effectue en moyenne 18,6 visites en forêts par an avec une distance moyenne d’accès de 10,5 km. Pour un coût kilométrique moyen de 0,24 euro, ce déplacement, rapporté à l’ensemble des ménages français, représenterait 2 milliards d’euros. Ce simple calcul de coût de transport fournit un montant effectivement dépensé qui est forcément inférieur à la valeur attribuée au service récréatif rendu par la forêt.
La forêt rend également des services écologiques considérables :
• préservation de la biodiversité, estimée d’après une enquête sur le consentement à payer des Français à 364 milions d’euros,
• protection contre l’érosion et les avalanches, évaluée notamment à travers les budgets de restauration des terrains en montagne à 24,5 millions d’euros,
• réduction de la pollution des eaux…
Ceux-ci contribuent aussi à renforcer la valeur patrimoniale de la forêt française, bien au-delà du bois récolté, et confirment sa multifonctionnalité, à prendre en compte lors des choix de gestion ou d’aménagement du territoire qui la concernent.
Source : Forêt Privée Française – IFEN
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