TNS SOFRES publie aujourd’hui, à l’occasion de la journée mondiale de la biodiversité, une étude réalisée pour la presse quotidienne régionale dans le cadre d’une série d’études traitant de sujets se situant au cœur de l’actualité et des préoccupations quotidiennes des Français. Ce deuxième volet de la saison 2010 porte sur « les Français et la biodiversité ». Principaux enseignements de cette édition : bien qu’ils soient conscients de la menace qui pèse sur la biodiversité, les français en ont qu’une connaissance approximative mais ils sont 83% à faire confiance aux associations pour protéger la biodiversité (pour 38% au gouvernement).
La biodiversité : une connaissance approximative des Français,… 79% des Français déclarent avoir entendu parler de la biodiversité, sans toujours savoir ce dont il s’agit précisément. Seuls 23% connaissent la signification de ce terme et 56% la connaissent « à peu près ». 21% répondent en outre « n’en avoir jamais entendu parler ». Cette connaissance est prédominante parmi les agriculteurs (97%) et variable selon la catégorie socioprofessionnelle des personnes interrogées : tandis que 90% des personnes appartenant aux catégories les plus aisées ont entendu parler de biodiversité, ils ne sont que 70% parmi les personnes issues des catégories les plus modestes. Au niveau régional, l’Aquitaine (84%), la Franche-Comté et le Rhône Alpes (83%) s’avèrent être les régions où les habitants ont le plus entendu parler de la biodiversité. A l’inverse, les régions où les populations ont moins souvent entendu parler de biodiversité sont la Picardie et le Nord Pas de Calais (66%). … qui sont cependant conscients de la menace qui pèse sur elle. La préservation de la biodiversité est quasi unanimement reconnue comme quelque chose « d’important » (95%, dont 59% pour qui c’est « très important »). Ceux qui connaissent la signification du terme «biodiversité» sont d’ailleurs plus nombreux à être convaincus de l’importance de sa préservation (69% de «très important »). En outre, le niveau d’instruction structure fortement les résultats : les Français du niveau école primaire sont moins affirmés dans leurs réponses (63% pensent que la préservation de la biodiversité est importante) que ceux qui ont suivi un enseignement supérieur (97%) ou qui ont un niveau lycée (98%). Une fois la biodiversité redéfinie aux interviewés (diversité des organismes vivants, notamment diversité des espèces animales et végétales, et diversité des milieux naturels), la perception du problème que pose son déclin paraît plus globale – voire mondiale – que régionale : 48% des personnes interrogées considèrent que la biodiversité est menacée dans leur région, 67% la jugent menacée au niveau national et 91% au niveau mondial. En Picardie, en Auvergne et en Champagne- Ardennes, moins de la moitié des personnes interrogées estime que la biodiversité de leur région est menacée (42% des Picards et des Auvergnats, 40% des Champardennais et des Limousins). Le diagnostic est plus sévère en Alsace, en Bretagne et en Provence où respectivement 60%, 57% et 54% des personnes considèrent que la biodiversité y est menacée. Des actions en faveur de la biodiversité connues et dont l’impact est relativement bien identifié. Les Français ont largement entendu parler des actions en faveur de la biodiversité mais aussi des méfaits de certaines activités sur elle. Ainsi, ils ont entendu parler de la réintroduction de l’ours brun dans les Pyrénées (94%), de la pollution des eaux douces par l’agriculture intensive (94%), de la surexploitation du thon rouge en Méditerranée (87%) ou, dans une mesure moindre, de la culture de riz en Camargue (69%) et de la promotion d’un tourisme durable (61%). Évidemment, les régions concernées sont les plus informées : c’est en Aquitaine (99%), Midi-Pyrénées (98%) et Languedoc-Roussillon (95%) que les Français ont le plus entendu parler de la réintroduction de l’ours brun, et en région PACA qu’ils ont le plus connaissance de la surexploitation du thon rouge en Méditerranée (92%). En termes d’impact, les opinions sont relativement tranchées : – 61% des personnes interrogées pensent que la réintroduction de l’ours brun a un impact positif sur la biodiversité. Elles sont 76% à y voir un bénéfice pour la biodiversité concernant la promotion d’un tourisme durable. – L’impact sera majoritairement perçu comme négatif concernant l’exploitation du thon rouge (79%) et l’agriculture intensive ayant pour conséquence la pollution des eaux douces (82%). L’opinion semble plus indécise par rapport à la culture de riz en Camargue : 43% des interviewés estiment que cela a un impact positif pour 28% qui estiment que cela n’a pas d’impact, et 20% un impact négatif. Les opinions semblent plus nuancées au sein des territoires concernés : quand en moyenne, les Français sont 18% à estimer que la réintroduction de l’ours brun n’a pas d’impact, ils sont 25% en Languedoc Roussillon et 24% en Midi Pyrénées à partager cet avis. De même, quand les Français, au niveau national, sont 43% à considérer que la culture du riz en Camargue a un impact positif, ils sont 47% en Provence Alpes Côte d’Azur. 83% des Français font confiance aux associations pour protéger la biodiversité, pour 38% au gouvernement. En France comme ailleurs, les Français ont pris conscience que les modifications environnementales mettent en danger la survie des espèces animales et végétales, et que ces menaces portant sur la biodiversité auront des incidences sur leurs modes de vie (consommation, déplacements, rythmes sociaux). C’est pourquoi les attentes de prévention, de protection, de prévoyance et de précaution augmentent. Les Français se détournent des sphères politiques (52% de confiance envers l’UE et 38% envers le gouvernement pour protéger la biodiversité). Ils font davantage confiance aux associations et aux collectivités locales pour la préservation de la biodiversité : ils mettent largement en tête les associations (83%) – un constat qui touche toutes les catégories de la population – suivies des communes (69%), des départements et des régions (tous deux à 68%). Les régions sont inégalement créditées selon les origines régionales des personnes interrogées : si 77% des Hauts Normands et 74% des Alsaciens et des Francs-comtois ont confiance dans leur région, les habitants du Centre et du Nord Pas de Calais ne sont que 61% et les habitants du Limousin 59% à manifester leur confiance.