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Plaidoyer du Réseau des AgroEcologistes Sans Frontière : l’agroécologie, une dynamique pour nos territoires !

Plaidoyer agroécologie et territoire ; séminaire d’Annecy février 2014
Une nouvelle vision cohérente pour nos territoires ! Pour votre territoire ! A l’heure des nouvelles orientations gouvernementales et européennes sur la « territorialisation », confirmée en France par la seconde étape de la décentralisation, les mairies et les intercommunalités se voient renforcées dans leur rôle de coordonnateur pour l’aménagement de leur territoire. Par ailleurs, en cette année de « l’agriculture familiale », l’agroécologie est à l’honneur. Dès lors, un saut qualitatif de posture et de vision politique s’impose … L’époque n’est plus à la vente d’un catalogue de bonnes pratiques, mais à celle d’un chef d’orchestre qui impulse et coordonne un projet de territoire responsable et cohérent, résultant d’une vision et de valeurs partagées par ses habitants. Une approche qui dépasse la simple recherche de « cohésion sociale » centrée sur la seule dimension humaine, pour celle de « cohérence socio-territoriale ». L’agroécologie dont nous sommes acteurs engendre cette mutation de pensée, elle est beaucoup plus qu’une technique de production en agriculture biologique. « Elle a pour objet la relation harmonieuse entre l’humain et la nature ; elle est une éthique de vie qui introduit un rapport différent entre l’être humain, sa terre nourricière et son milieu naturel. Approche globale, elle inspire toutes les sphères de l’organisation sociale : agriculture, santé, économie, aménagement du territoire, éducation… et présente des avantages aux niveaux économique, social et écologique … » L’agroécologie appliquée au territoire fait de celui-ci un espace privilégié et cette dynamique va dans le sens de l’histoire. Pour « agir cette pensée », nous vous proposons quatre axes d’interventions prioritaires qui ne vont pas les uns sans les autres si nous voulons agir en homme de réflexion et réfléchir en homme d’action : – pour donner accès à la terre, – pour donner accès à une alimentation locale de qualité, – pour garantir un environnement sain et attractif : ménager le territoire, – pour encourager une dynamique citoyenne, offrir une éducation ouverte et organiser des échanges internationaux. Nous réunis, citoyens(ennes) d’origines et formations diverses, appartenant à différentes associations ou institutions, locales, nationales ou internationales : paysans, agronomes, économistes, sociologues, acteurs associatifs … avons mis en commun notre expérience et sommes arrivés à la conclusion que l’agroécologie est un levier majeur de développement de la dynamique territoriale. L’économie développée autour de l’agroécologie, dans la transformation, l’artisanat, les services, la distribution, contribue à la création de valeur ajoutée et d’emplois locaux. Nous rejoignons en cela les conclusions du rapporteur spécial des Nations Unies[[Olivier de Schutter]] pour le droit à l’alimentation. Des collectivités locales pionnières mettent déjà en œuvre des pratiques qui vont dans ce sens ; cf. tableau ci-joint. Par ailleurs, des compétences sont mobilisables localement dans les différents réseaux. Tableau d’exemples d’actions en faveur de l’AgroEcologie sur le terrain

Pour donner accès à la terre

– De manière générale, faciliter l’accès à la terre sur les différents territoires pour le développement d’une agriculture biologique. – Préserver des terres pour une agriculture écologique à proximité des villes (ceinture du frais) voire dans les villes ; en utilisant les outils d’aménagement du territoire (Zone Agricole Protégée, Plan d’Aménagement des Espaces Naturels, Plans Locaux d’Urbanisme, communaux et intercommunaux, Schéma de Cohérence Territoriale) le droit de préemption et l’outil fiscal. – Acquérir des terres pour installer des paysans fournissant[[Les fermes commercialisant en circuits courts mobilisent 60 % de main d’œuvre en plus et économise du foncier.]] des produits frais à la collectivité (restauration collective) ; à cet effet, travailler avec Terre de Liens et avec les collectivités locales de degré supérieur (département, région) qui sont actionnaires des SAFER. – Utiliser des terres communales (ou acquérir des terres) pour créer des « espaces-tests » ou « couveuses agricoles » (ce, en lien avec le monde professionnel : parrainage par des paysans, structures de formation etc.). – Créer des jardins et vergers pédagogiques pour les enfants. – Soutenir et créer des jardins partagés ou jardins collectifs. Pour donner accès à une alimentation locale de qualité – Favoriser la distribution des produits locaux (marchés de plein vent, points de vente collectifs de producteurs locaux, ainsi que les différentes formes de circuits courts) :
  • rendre les producteurs locaux prioritaires sur les marchés de plein vent ;
  • encourager le « bio » ;
  • autoriser les « cotisants solidaires » à vendre sur les marchés ;
  • afficher l’origine géographique et socioprofessionnelle des produits et matières premières (par exemple par un code couleurs qui met en valeur les produits locaux) : d’où vient le produit ou la matière première, qui les produits ?
  • créer un collège de consommateurs dans les commissions statutaires gérant les marchés de plein vent.
– Favoriser l’utilisation de produits biologiques locaux dans les restaurations collectives : écoles, crèches, maisons de repos, EHPAD[[Établissement pour Handicapés et Personnes Âgées Dépendantes]], ainsi que pour les repas à domicile des personnes âgées ; contractualiser avec un ou plusieurs groupements de producteurs locaux. – Soutenir la création de coopératives de consommateurs et de groupements d’achat éthiques. – Maintenir les petites et moyennes entreprises de transformation de proximité et si nécessaire investir dans des ateliers locaux de transformation ; ceci est particulièrement important pour les abattoirs locaux qui sont bien souvent à réhabiliter ou recréer. – Créer des « pépinières d’artisanat alimentaire » pour que se testent et s’installent des petites entreprises de transformation de produits locaux ou des ateliers collectifs et coopératifs. – Développer des SCIC[[Société Coopérative d’Intérêt Collectif]] de territoire ou agricoles, associant sur un pied d’égalité, producteurs, transformateurs, collectivités locales et consommateurs, notamment pour la restauration collective locale. – Utiliser les outils, G.I.E.E[[5]]., Contrat Alimentaire Territorial etc. de la récente loi d’orientation agricole et de la future loi d’avenir. Pour garantir un environnement sain et attractif : ménager le territoire – Établir un plan paysager, réaliser un inventaire du patrimoine écologique, protéger les infrastructures paysagères, par exemple classer les haies. – Instaurer des clauses environnementales dans le bail des terres communales (notamment dans le périmètre rapproché et éloigné des captages) -cf. loi sur l’eau- ; plus globalement favoriser le bail environnemental. – Instituer le zéro pesticides (sans attendre l’échéance de la loi : 2020) dans les espaces publics et inciter fortement les particuliers, les jardiniers amateurs et les agriculteurs de la commune à faire de même. – Établir un plan (municipal ou intercommunal) « matière organique » et mettre le produit ou la matière première à disposition de la ceinture maraîchère. Pour encourager une dynamique citoyenne, offrir une éducation ouverte, organiser des échanges internationaux et communiquer – Mobiliser l’épargne locale (Terre de Liens, les banques éthiques, parrainage d’exploitation, carte Agir Ensemble territoriale …) pour cofinancer des opérations locales communales ou mixtes. – Faire pression sur le niveau national et européen pour obtenir les moyens de mener des politiques territoriales. – Se connecter à l’échelon régional pour influer sur l’utilisation des fonds Feder-Feader qui vont être régionalisés. – Mettre en place un conseil municipal de jeunes avec une mission prospective concernant les actions vers la « transition ». – Favoriser les lieux de partage (virtuels et locaux) concernant la « transition » et l’agroécologie : les pionniers, les techniques, les ressources. – Mettre en place des ateliers pédagogiques sur le goût et la santé par les bonnes pratiques alimentaires dans le cadre de l’aménagement des rythmes scolaires. – Organiser jumelages, échanges, ou coopération avec des territoires (y compris dans les pays du Sud) où se pratique l’agroécologie, ce qui permet de croiser les savoirs et de renforcer les motivations. Au moment de ces élections, à travers ce plaidoyer pour l’agroécologie, nous souhaitons signifier que c’est l’occasion d’une réflexion partagée avec les candidats, puis les élus, du suffrage universel pour envisager une territorialisation pour tous et par tous ! Quelque soit la situation et la porte d’entrée choisie, l’agroécologie est accessible à tous.

Signataires et soutiens

Ce plaidoyer est issu d’un séminaire d’experts qui s’est tenu les 6 et 7 février 2014 à Annecy et dont les participants étaient : • Josette AMOR, Epargne en Conscience, Fondatrice de Eparge en Conscience et membre de Finansol • Pascal AUBREE, FRCIVAM Bretagne, Chargé de mission programme SALT (Système ALimentaire Territorial) • Philippe BARET, membre du GIRAF (Groupe Interdisciplinaire Belge de Recherche en Agroécologie du FNRS), enseignant chercheur Université de Louvain • Catherine BRETTE, Conseil Général de l’Isère, Conseillère générale de l’Isère, responsable de l’action Manger Bio et, depuis 2001, déléguée à l’Agenda 21 et à l’éco-conditionnalité des aides, membre de la Commission de l’agriculture, de l’équipement des territoires, de la forêt ; Présidente de l’association Un plus Bio ; Vice-Présidente du Parc Naturel régional du Vercors • Matthieu CALAME, Fondation Charles Léopold Mayer, Ingénieur agronome, ancien président de l’Institut Technique d’Agriculture Biologique (ITAB), Chargé pour la Fondation Charles Léopold Mayer du dossier de l’évaluation des recherches sur le vivant et de la gestion durable des territoires • Jacques CAPLAT, Agir pour l’Environnement, Agronome, Co-créateur du «réseau semences paysannes», ancien chargé de mission à la FNAB, auteur de «L’agriculture biologique pour nourrir l’humanité» Ed. Actes Sud. • Anne-Laure CHARRIER, Mouvement Colibris, Coordinatrice des groupes locaux • Yuna CHIFFOLEAU, INRA Montpellier, UMR Innovation, Sociologue, spécialiste des circuits courts • Jean-Pierre DECOR, Membre de l’Académie d’Agriculture de France • Monique DIANO, Les Paniers Marseillais, Présidente • Thierry GEFFRAY, G.A.E.C de Montlahuc-Ecole de la Nature et des savoirs, co-fondateur. Co-fondateur de la BioVallée • Jean-Pierre GOYFFON, Terre de liens, Membre du Conseil d’Administration de TDL Rhône Alpes et du groupe local Haute Savoie • Olivier HEBRARD, Association « les Amis de Solan« , Agroécologiste, Animateur Natura 2000 du Domaine agroécologique du Monastère de Solan • Hélène HOLLARD, Réseau des Agroécologistes sans frontière, coordinatrice. Formatrice. Co-auteur de « l’Agroécologie-Cultivons la vie » (Ed. Sang de la Terre) • Bénigne JOLIET, Réseau des Agroécologistes sans frontière, Chargé du document de travail, synthèse des idées de Pierre Rabhi. Co-auteur de « l’Agroécologie – Cultivons la vie » (Ed. Sang de la Terre) • Damien LAGANDRE, GRET, Agronome, Chargé de Mission / Alimentation – Economie Rurale • Catherine LEFEBVRE, Action contre la Faim (ACF), Ingénieur Agronome, Membre du Conseil d’Administration • Benoît MIRIBEL, Fondation Mérieux, Directeur Général ; Président d’honneur d’Action contre la Faim • Valentina PICOT, Fondation Mérieux, Conseiller scientifique • Pierre RABHI, Pionnier de l’agroécologie, penseur, écrivain, conférencier • Gauthier RICORDEAU, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, Responsable de Programme Agricultures Paysannes, Biodiversité et Gestion des Ressources Naturelles • Françoise VERNET, Terre et Humanisme, Présidente • Lionel VILAIN, France Nature Environnement (F.N.E.), Conseiller technique • Nicolas WIT, Cités Unies France, Directeur général adjoint Avec le soutien spécial d’Olivier de Schutter, rapporteur des Nations Unies sur le droit à l’alimentation. Autres personnes (physiques et morales) en accord avec ce texte et apportant leur soutien à cette démarche : – Jean-Pierre Sarthou, enseignant-chercheur, agriculteur ; – Association des Eco-Maires ;

Contact

www.cultivonsnosjardins.fr
www.cultivonsnosjardins.fr
Réseau des AgroEcologistes Sans Frontière S/C Hélène Hollard 39 rue de la Noyéra, pav. 18 38090 Villefontaine Tél : 04 74 96 46 09
www.cultivonsnosjard­ins.fr
www.cultivonsnosjard­ins.fr
http://www.cultivonsnosjardins.fr

 

Documents joints

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