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Changement climatique : les raisons de l’immobilisme des sommets des Nations Unies

Academy of Management Journal
Academy of Management Journal
Depuis deux décennies, nombreux sont les chefs d’états, hommes politiques, institutions, ONG à se mobiliser pour assister aux sommets des Nations Unies sur le changement climatique … Pourtant leur efficacité à trouver des accords mondiaux semble toute relative. Un paradoxe auquel s’est intéressé Charles Clemens Rüling, professeur à Grenoble Ecole de Management avec deux collègues, Elke Schüßler, Freie Universität Berlin, et Bettina Wittneben, Université d’Oxford[[Schüßler, E., Rüling, C., & Wittneben, B. 2014. On melting summits : The limitations of field-configuring events as catalysts of change in transnational climate policy. Academy of Management Journal, 57(1): 140-171. Ce papier a reçu le Best Paper Award 2014 – prix du meilleur papier de recherche internationale – décerné par la VHB, association académique allemande de recherche en gestion, le 13 juin dernier.]]. Plus les conférences annuelles sur le changement climatique connaissent une popularité croissante plus leur efficacité décroit, c’est la conclusion à laquelle sont arrivés les trois chercheurs qui ont passé au crible, rapports, articles de presse, documents d’archives … des sommets organisés sur le changement climatique entre 1995 et 2012 par l’ONU. « Cela n’a pas toujours été le cas, explique Charles-Clemens Rüling, chercheur à Grenoble Ecole de Management. Dans la première phase de la politique transnationale de l’ONU, les sommets annuels ont conduit à une augmentation des interactions entre les acteurs concernés et à une prise de conscience du monde entier sur l’urgence à agir. Ils ont servi de base à la mise en place de ressources communes et aux mécanismes de marché. »

Dès le Protocole de Kyoto : les perceptions changent

Dès l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto en 2005, les chercheurs notent une évolution de la perception et de l’objectif de ces sommets. La mise en place du mécanisme du marché de carbone fait entrer de nouveaux acteurs sur le terrain et complexifie les négociations. Ce qui a pour conséquences d’accroître le nombre et la variété d’acteurs participants à ces sommets et de ne plus avoir pour seul objectif la lutte contre le changement climatique.

Des sommets devenus trop complexes à « manager »

Au fil des ans, les négociations autour du marché du carbone et de sa compensation se sont encore complexifiées. « Les experts se sont multipliés impliquant des négociations très fragmentées et provoquant un décalage profond entre le discours politique et les négociations techniques » précise le chercheur de Grenoble Ecole de Management. Et ajoute « ce clivage et cette complexité se retrouvent lors des sommets de l’ONU. Les délégations sont plus nombreuses, les acteurs plus diversifiés et pas seulement liés au climat, les interactions entre négociateurs et ONG ne se font plus… Sous la lumière médiatique, chacun veut défendre sa cause et plus seulement celle de la lutte contre changement climatique. » Cette étude soulève en effet la question du format de ces sommets, conçus volontairement comme des arènes très inclusives traitant d’une question politique complexe et mal définie. Les auteurs indiquent que le format actuel de ces sommets est très utile pour sensibiliser et informer l’opinion publique concernant les enjeux du climat. Cependant, Les les chercheurs suggèrent que de plus petits forums soient également organisés avec des questions moins complexes et que les sujets abordés soient plus concrets afin de faciliter les accords.

A propos Charles Clemens Rüling

Charles Clemens Rüling
Charles Clemens Rüling
Charles-Clemens Rüling, docteur en sciences économiques et sociales et titulaire d’une habilitation à diriger des recherches, est professeur à Grenoble Ecole de Management. Ses travaux ont été publiés dans de nombreuses revues académiques (Academy of Management Journal, Organization Studies, Scandinavian Journal of Management, Journal of Information Technology). Ils portent sur le changement et la stabilité institutionnelle dans différents contextes, y compris la gouvernance transnationale et les industries culturelles.

A propos d’Elke Schüßler et Bettina Wittneben

Elke Schüßler
Elke Schüßler
Elke Schüßler est docteur en sciences de gestion et professeur à la Freie Universität de Berlin. Sa recherche porte sur le changement et le la maintenance institutionnelle ainsi que les événements configurateurs de champs.
Bettina Wittneben
Bettina Wittneben
Bettina Wittneben est docteur en sciences de gestion et chercheur associé à la Smith School of Enterprise and the Environment, Université d’Oxford, Grande-Bretagne. Ses travaux portent sur le changement climatique.
Source : Grenoble Ecole de Management

 

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