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Numéro 58-Septembre 2008

Terra Economica

Emeutes de la faim, pétrole, climat... Le 1er choc écologique

Terra Economica: le premier média d’informations sur le développement durable Qu’est-ce que Terra Economica ? Un savant mélange de journalisme indépendant « à la française », de curiosité pour le monde dans lequel nous vivons et de vulgarisation de l’économie et des enjeux du développement durable. Terra Economica, le magazine du développement durable : Le constat : L’économie, le social et l’environnement sont une des clés pour comprendre à la fois le monde dans lequel nous vivons et les enjeux du développement durable. Mais la presse économique, sociale ou environnementale est trop complexe et peu attrayante. La réponse de Terra Economica : 1 – Terra Economica met l’économie, le social et l’environnement à portée de tous, avec des articles de fond, un ton moderne et des angles nouveaux. 2 – Terra Economica remet l’Homme et l’Environnement au coeur de l’économie. Car l’économie est au service de la société, et non l’inverse. Terra Economica contribue à la citoyenneté en incitant les lecteurs à se saisir des grands enjeux du développement durable : social, environnement, mondialisation, changement climatique. Un magazine à la fois sur le papier et sur le Web : Terra Economica est publié tous les mois, soit 12 numéros par an. Le magazine est publié sur papier tout en couleur, papier éco conçu, avec des encres végétales. On peut également le lire à l’écran, ou en téléchargeant et en imprimant, chez soi ou au travail, la version PDF (qui est la réplique exacte du magazine papier). Une équipe de 30 journalistes : Rédacteurs, reporters, maquettistes, illustrateurs… L’équipe de Terra Economica, ce sont 30 journalistes issus de grands journaux nationaux, tous professionnels, qui enquêtent en France et sur les 5 continents. Un journal indépendant : Terra Economica n’appartient à aucun groupe. Le journal est indépendant et vit principalement des abonnements souscrits par ses lecteurs.

Dossier

Image_parapluie.jpg Des parapluies comme s’il en pleuvait. Chaque année en France, il s’écoule 10 à 12 millions de pépins. Le chiffre varie selon les sources qui, en l’absence d’étude précise, visent large. Difficile effectivement de compter les parapluies. D’autant plus qu’un quart d’entre eux environ shunte le passage en caisse. Ce sont les parapluies publicitaires, estampillés et offerts par les marques. Selon l’année, pluvieuse ou non, il faut encore ajouter ou soustraire un million de pépins mis en circulation. Car les ventes de parapluies collent naturellement aux humeurs du baromètre. L’été dernier, leurs fabricants arboraient un large sourire alors que vacanciers, cafetiers et autres marchands de glace pleuraient sous les gouttes. Et, à en croire les climatologues, l’industrie du parapluie a encore de beaux jours devant elle dans l’hémisphère Nord. Car le changement climatique contribuerait à accentuer les tendances actuelles. Grosso modo, les régions pluvieuses, au Nord, verraient leurs précipitations augmenter alors que les régions arides, au Sud, s’étendraient. Une bourrasque et ça trépasse Mais les ventes ne dépendent pas seulement de la météo. Au Japon, ombrelles et parapluies sont des accessoires de mode et d’habillement traditionnels. Sur l’archipel où cohabitent 127 millions de personnes, 100 millions de parapluies sont vendus chaque année, notamment dans des distributeurs automatiques. Car, en seulement deux décennies, le scénario a changé. Un badaud se promène. Soudain, un cumulonimbus menace. Le passant, démuni, achète un pépin à 2 ou 3 euros au premier vendeur de rue venu. Emporté par une bourrasque, le parapluie à bas prix trépasse. Dès lors, peut-on ranger le parapluie parmi les produits jetables ? Le mot est un peu fort, estime Marc Chevery du département déchets de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). « On peut difficilement parler de produit jetable s’il ne s’agit pas d’un produit à usage unique. » Mais pour Rodolphe Thiam, gérant d’Ayrens, l’un des cinq derniers fabricants français de beaux parapluies, c’est pourtant le cas de la majorité des pièces qui circulent sur le marché. « Aujourd’hui, plus de 95 % des parapluies vendus en France sont fabriqués en Chine », explique-t- il. Depuis 1990 et la levée des quotas imposés à l’Asie sur les produits textiles, l’empire du Milieu « déverse en Europe ses produits à bas coût, de piètre qualité, qui se cassent au vent » et chargés de tonnes de CO2 liées à leur transport. Direction la décharge ou l’incinérateur Numéro un mondial du secteur, Isotoner, qui couvre 20 % à 25 % du marché français, se défend de faire du parapluie à bas coût. « Ce n’est pas notre stratégie, affirme Alexandre Mathieu, le directeur marketing de la société. C’est celle des importateurs qui vendent des parapluies sans marque, en grandes surfaces ou dans la rue. Nous cherchons à défendre un bon rapport qualité-prix. Un parapluie Isotoner est vendu entre 10 et 30 euros. Nous les testons et ils sont aussi résistants que ceux de la concurrence, même haut de gamme. » Vient tout de même un jour où la baleine se brise. Le pépin file donc à la poubelle. Mais laquelle ? Les fabricants n’ont aucune obligation de retraiter leurs produits. Il n’existe donc pas de filière de recyclage, à l’exception de quelques rares réparateurs comme Pep’s à Paris qui offre une deuxième vie à 10 000 parapluies chaque année. Mais les millions de pépins bazardés par an en France rejoindront pour leur majorité, soit la décharge, soit l’incinérateur. Nylon, polyester et plastiques toxiques brûlent. L’aluminium et l’acier de l’armature, devenus des matériaux précieux avec la flambée des cours, sont, eux, récupérés. — Comment s’abriter écolo ? Le parapluie écolo existe-t-il ? Oui et non. Oui, car il a été inventé. Non, parce qu’il n’est pas encore disponible en France. Crayella, c’est son nom, a été créé par la Nord-Américaine Erin MacDonald à l’occasion d’un concours organisé, en 2006, par le blog Treehugger et le magazine de mode ID. Il est constitué de polypropylène recyclé et recyclable. Toujours aux Etats-Unis, la marque Brelli propose, elle, un parapluie en bambou et en « bioplastique », biodégradable. Enfin, bonne nouvelle dans l’Hexagone, Isotoner propose depuis cet été des parapluies qui, à défaut d’être recyclables, sont fabriqués à 75 % avec des matériaux recyclés.

Au sommaire du N°58 (Septembre 2008)

– « Nos dirigeants ne perçoivent pas l’immensité du danger » – La ruée vers les déchets – Le Japon sort sa calculette carbone – Le Canada ferme les yeux sur l’amiante – Bataille pour un nombre d’or – Une réinsertion toute naturelle – Chine : la fin d’une vedette américaine ? – Nouveau : le pétrolier-robinet – Le parapluie – Au pays des mégalopoles – Du CO2 dans les relations franco-allemandes – Conservatoire du Littoral : le gardien des sables mouvants – Ballon d’oxygène – Les deux fous de la poubelle – Une deuxième vie dans le bidonville de Dharavi – L’année des anti-méduses logoTerraECO_DEF.jpg S’abonner au magazine

 

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