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Les services publics d’eau et d’assainissement en première ligne face au changement climatique, selon le Rapport BDO-FP2E 2023

La FP2E a publié son huitième rapport sur les services publics d’eau et d’assainissement rédigé par un organisme indépendant, le Cabinet BDO. Il s’inscrit dans l’ère du changement climatique et de ses effets sur l’eau en Europe et en France, et met en perspective les constats et prévisions sur la raréfaction de l’eau avec les autres enjeux des services d’eau : qualité de l’eau, performances environnementales et sanitaires, financement notamment pour faire face aux besoins d’investissements. Sur cette dernière dimension, le rapport montre la permanence d’une fracture territoriale sur plusieurs indicateurs majeurs (taux de fuite, qualité de l’eau, gestion et connaissance des réseaux), entre les services de petite taille et la moyenne des services. Dans un contexte d’attentes sociétales fortes sur l’eau et de défis environnementaux pressants, le rapport relève l’affirmation d’une volonté politique pour l’eau et le renforcement des exigences, au niveau national et européen. capture_d_e_cran_2023-12-10_a_17.15_49.png

Des effets du changement climatique de plus en plus délétères sur l’eau

La menace que fait peser le dérèglement climatique sur l’eau (situations de stress hydrique plus prononcé, diminution des débits des cours d’eau, baisse du niveau de recharge des nappes…) se précise en France et en Europe. En 10 ans, plus de la moitié des départements métropolitains a subi une diminution supérieure à 5% du débit annuel moyen de leurs cours d’eau. Dans un avenir proche, selon plusieurs scénarii d’émission de gaz à effet de serre, le niveau de recharge des ressources souterraines – dont dépendent les deux tiers de l’approvisionnement en eau potable – sera inférieur à ce qu’il est actuellement. Le changement climatique a également des impacts sur la qualité des ressources en eau, notamment en raison de la concentration plus importante des pollutions en cas de pénurie d’eau, ou encore sur la qualité des eaux de baignade. Sur cet indicateur, La France se situe seulement à la 21è place en Europe avec 75% d’eaux d’excellente qualité, vs 85% en Europe. capture_d_e_cran_2023-12-10_a_17.17_13.png

Des attentes renforcées et une conscience collective de la préservation de la ressource et de la qualité de l’eau

Sept Français sur dix craignent de manquer d’eau dans leur région en 2022, contre 37% il y a douze ans. Fait nouveau, pour 11% d’entre eux cette crainte porte sur un horizon proche (5 à 10 ans). Le sujet de la qualité est aussi une préoccupation pour trois Français sur 4 qui pensent que les ressources sont polluées. Pour y répondre, les deux tiers sont prêts à payer l’eau plus cher si cela permet d’améliorer la préservation des ressources naturelles, et 8 Français sur 10 sont prêts à consommer des légumes arrosés issus de la « REUT ». Les prélèvements sur l’eau pour les usages domestiques s’élèvent à 5,3 milliards de m3 /an ces dernières années (données 2021), un volume inférieur de 500 millions de m3 en moyenne à celui des années 2000, alors que la population augmente chaque année. Par ailleurs, les services affichent des taux de fuite inférieurs à ceux de nos voisins européens (20% en France, à comparer à 23% en Espagne, 40% en Italie). Sur ce point les efforts doivent donc prioritairement se concentrer sur les services les moins performants, souvent des services de petite taille (moins de 3500 habitants). La qualité de l’eau du robinet est également une attente forte des consommateurs. Près de 9 Français sur 10 ont confiance en l’eau du robinet et près de 7 sur 10 en boivent tous les jours. Les taux de conformité sont élevés en moyenne, avec cependant des performances moindres dans les services de petite taille. Dans les services gérés par les entreprises de l’eau, les analyses de l’eau sont en augmentation (13% de plus qu’en 2017) et les taux de conformité sont élevés (99,5% de conformité microbiologique et 98,3% de conformité physico-chimique). capture_d_e_cran_2023-12-10_a_17.17_54.png

Les eaux usées traitées, un potentiel non exploité

La réutilisation des eaux usées traitées reste peu développée en France, contrairement à certains de nos voisins européens. Inscrite dans le Plan Eau comme l’une des solutions prioritaires pour préserver la ressource en eau, des évolutions de la réglementation sont en cours dont les collectivités et les opérateurs des services attendent qu’elles facilitent la mise en œuvre des projets. En 2021, les entreprises de l’eau opéraient en France près de 50 centres de recyclage des eaux usées. Cependant, les exigences se sont renforcées sur la présence de pesticides dans l’eau du robinet, et les techniques progressent, permettant à la fois de détecter plus de molécules et de les détecter à très faible échelle. Face à cet enjeu de qualité, majeur pour maintenir la confiance en l’eau du robinet, la prévention à la source est le premier volet d’action. Le deuxième consiste à poursuivre les efforts d’innovation et de recherche & développement pour mettre au point des solutions curatives quand elles sont nécessaires. Les programmes de R&D auxquels les entreprises consacrent 112 millions d’euros par an couvrent notamment ce champ. capture_d_e_cran_2023-12-10_a_17.18_27.png

Des besoins de financement de plus en plus aigus

Face aux enjeux d’adaptation des services d’eau, le besoin accru de financement pour le fonctionnement des services d’eau et pour leurs nécessaires investissements fait l’objet d’un constat largement partagé. Au-delà des réponses apportées par les subventions (plan Eau, France relance…), par le recours à l’emprunt, le rééquilibrage envisagé des redevances des agences de l’eau, le modèle économique du secteur est questionné. En effet, l’équilibre financier des services qui repose principalement sur la facturation aux volumes, est mis en cause conjoncturellement par l’inflation et plus durablement par la baisse des volumes, liée à l’impératif de sobriété.
« Les attentes sociétales à l’égard de la lutte contre les micropolluants et d’un développement des usages de l’eau plus raisonné encouragent encore davantage les professionnels de l’eau et l’assainissement à innover au service des collectivités, y compris en gestion de crise. Mais à l’heure où ces attentes se renforcent, et alors que les besoins en matière d’investissement sont importants, la question de l’avenir du financement des services publics d’eau et d’assainissement est au cœur des interrogations : l’équilibre financier des services, dont les coûts majoritairement fixes reposent sur la facturation aux volumes, est en effet mis en cause conjoncturellement par l’inflation et plus durablement par la baisse des volumes liée à l’impératif de sobriété », explique Arnaud Bazire, Président de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau.
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Les entreprises de l’eau engagées dans les territoires pour affronter des nouveaux défis

Chaque jour, plus de 100 000 personnes travaillent au sein de la filière industrielle de l’eau française. Les 28 000 salariés des entreprises de la FP2E, dédiés à la gestion des services publics d’eau et d’assainissement, sont répartis sur l’ensemble du territoire national au travers d’un maillage local fin (785 points d’embauche) et l’emploi féminin a progressé de 9% depuis 2017. Les entreprises de l’eau assurent l’approvisionnement de près de 60% des Français en eau potable et la dépollution des eaux usées de 51% d’entre eux. À l’international, les entreprises de l’eau emploient 71 000 personnes localisées sur tous les continents et desservent 161 millions de personnes en eau potable et 107 millions en assainissement. Le total d’abonnés à ces services à l’international a progressé de 12% depuis 2019. Ce dynamisme illustre la capacité des entreprises à exporter le savoir-faire français et à contribuer positivement au solde de la balance commerciale du pays.

Le rapport BDO-FP2E, 120 pages d’analyse et d’infographies inédites

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A propos de la FP2E

logo-fp2e-small-1.png La Fédération Professionnelle des Entreprises de l’Eau) FP2E regroupe les entreprises assurant la gestion des services d’eau et d’assainissement en France, après mise en concurrence. Ses adhérents sont : Saur, Société des Eaux de Fin d’Oise, Sogedo, Suez et Veolia. En cohérence avec sa Raison d’être, l’objectif de la FP2E est d’apporter aux différentes parties prenantes (élus, représentants des consommateurs, responsables de l’autorité publique, ONGs, journalistes), un éclairage professionnel sur les thématiques des métiers de l’eau, en particulier les enjeux émergents au plan sanitaire et de l’adaptation au changement climatique.

 

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