Alternatives économiques consacre un hors-série aux actions menées par les collectivités territoriales en faveur du développement durable. Les enquêtes ont porté sur les vingt plus grandes agglomérations.
Les auteurs, Pascal Canfin et Naïri Nahapétian, présentent leur enquête : Le développement durable, toutes les collectivités en parlent, mais qui en fait vraiment ? A un an des prochaines élections municipales, Alternatives Economiques a enquêté dans les vingt plus grandes agglomérations de France, interrogeant pour cela les élus, les fonctionnaires territoriaux en charge de ces dossiers et, bien entendu, des représentants d’associations. Résultat : Angers, Grenoble, Lille, Lyon, Nantes, Rennes et Strasbourg appliquent une politique dynamique de développement durable, tenant compte à la fois des enjeux économiques, écologiques et sociaux. En queue de peloton : Marseille, Toulouse et Toulon.
Agir pour le développement durable, c’est s’attaquer à des dossiers (l’urbanisme, le logement, les transports, etc.), mais c’est aussi une manière de le faire, notamment en associant les habitants et les agents chargés de leur mise en œuvre. Ce peut être aussi profiter des achats des collectivités pour influer sur le comportement des entreprises via l’intégration de clauses sociales et environnementales dans les marchés publics. Dans les grandes agglomérations, comme dans les petites villes.
La mise en œuvre de telles politiques ne va pas de soi. Nous avons donc analysé les conditions de leur succès et les obstacles qu’elles peuvent rencontrer. Pour cela, nous nous sommes appuyés sur l’expertise d’associations comme 4D, l’Adels, le Comité 21 ou les Eco Maires.
Au-delà, même si la décentralisation a très largement accru leurs compétences, les collectivités locales continuent à s’inscrire dans un cadre plus vaste. Et si les politiques menées au niveau national en matière de logement, de transports ou d’énergie vont dans le mauvais sens, il leur est difficile, quelle que soit leur bonne volonté, d’inverser totalement la tendance. Surtout si elles ne tirent aucun bénéfice de leurs investissements : pourquoi, par exemple, construire des logements Haute qualité environnementale (HQE), très économes en énergie mais plus coûteux, si la commune ne bénéficie d’aucun retour immédiat sur les économies ainsi réalisées ? En outre, la décentralisation a bien souvent dévolu aux collectivités des compétences sans leur donner forcément les moyens de les exercer.
Ce hors-série est donc un outil au service des acteurs, élus et personnels des collectivités, et un guide pour tous ceux qui veulent mieux savoir ce qui est fait aujourd’hui. Et ce qui pourrait être fait demain.
Alternatives Economiques pratique n° 29 mai 2007, 9,50 euros