Communiqué du Réseau Action Climat et de ses associations membres
Les industries européennes réalisent des profits faramineux grâce au marché européen de quotas d’émissions… mais menacent toujours de délocaliser…
Montreuil, le 20 mai 2010 – Alors que la France défend corps et âme à Bruxelles la mise en place d’une taxe d’ajustement aux frontières pour incorporer les émissions de CO2 des produits importés en Europe, un nouveau rapport de CE Delft révèle que les entreprises censées être protégées par cette mesure réalisent aujourd’hui des profits faramineux grâce à la réglementation européenne.
Ce rapport intitulé « Does the energy intensive industry obtain windfall profits through the EU ETS? » montre en effet que les secteurs industriels couverts par le système européen d’échanges de permis d’émissions ont passé le coût des quotas de CO2 dans le prix de leurs biens alors que ces quotas leur ont été attribués gratuitement ! Les profits ainsi réalisés par eux s’élèveraient à près de 14 milliards d’euros sur la période 2005-2008.
Les principaux secteurs concernés sont ceux de l’acier, de la chimie ainsi que les raffineries. Or, ce sont ces mêmes secteurs qui aujourd’hui exercent un fort lobby au niveau européen pour empêcher le passage à un objectif de réduction des émissions européennes plus ambitieux, de -30% pour 2020, au lieu des -20% actuels et qui plaident pour davantage de quotas gratuits à partir de 2013.
Au lieu de militer en faveur d’une réduction du nombre de quotas alloués gratuitement et du passage à un objectif de réduction plus ambitieux au niveau européen, la France et son premier porte-parole le Président Nicolas Sarkozy se font les défenseurs de ces secteurs. Pour éviter le dumping environnemental et « mettre fin à la naïveté de l’Europe » selon les dires du Président de la République…