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BankTrack

Une ONG pour rendre le secteur financier privé plus responsable envers la société civile

BankTrack est un réseau d’organisations non gouvernementales (ONG) et d’individus qui surveille les opérations du secteur financier privé (banques commerciales, investisseurs, compagnies d’assurance, fonds de pension) ainsi que les impacts de ses opérations sur l’Homme et la planète. Les différentes ONG ont mis leurs moyens financiers et humains en commun afin de se montrer cohérents et efficaces dans leur travail, tout en gardant chacune leur indépendance et leur propre façon d’agir.

Les membres de BankTrack partagent tous la même ambition : contribuer à rendre le secteur financier privé plus responsable envers l’ensemble de la société civile. Ils œuvrent pour que les opérations du secteur financier privé contribuent à rendre les sociétés humaines plus justes et plus fortes, tout en préservant l’environnement.

La Déclaration de Collevecchio

Les Etablissements Financiers (EF) peuvent et doivent jouer un rôle dans la promotion du développement durable, aussi bien dans sa dimension sociale qu’environnementale. La Déclaration de Collevecchio, endossée par plus de 200 ONG, appelle les Etablissements Financiers à respecter six engagements, et à prendre immédiatement des mesures pour les mettre en pratique. Ces engagements traduisent les attentes de la société civile en ce qui concerne le rôle et les responsabilités du secteur financier concernant la promotion du développement durable. Rôle et Responsabilité des Etablissements Financiers Dans le contexte actuel de mondialisation, les EF jouent un rôle décisif dans la canalisation des flux financiers et dans la création des marchés financiers, et influencent énormément les politiques internationales. Malheureusement, trop souvent, ils n’agissent pas de manière responsable envers les citoyens et appuient des politiques nocives pour l’environnement et contraires aux droits de l’Homme et à la justice sociale. De manière irresponsable, les EF versent de l’argent à des entreprises exerçant des activités contraires à l’éthique, à des gouvernements corrompus et financent des projets faramineux. Au Sud, les EF jouent un rôle de plus en plus important dans le financement du développement ; ce qui signifie qu’ils sont en partie responsables des crises financières internationales et des dettes écrasantes des pays en développement. Cependant, la plupart des établissements financiers refusent d’être redevables pour les dommages environnementaux et sociaux que leurs transactions ont provoqués, même s’ils se plaisent à s’attribuer le mérite du développement économique et des bienfaits engendrés par leurs services rendus. De plus, relativement peu d’EF, dans leurs rôles de créanciers, d’analystes, d’assureurs, de conseillers, ou d’investisseurs usent de leur pouvoir efficacement pour délibérément favoriser des entreprises promouvant le développement durable, ou pour pousser leurs clients à s’engager vers le développement durable. De même, la majeure partie des EF ne s’investissent pas pour créer des marchés financiers qui estiment l’Homme et l’environnement à leur juste valeur. En tant qu’entreprises, les EF s’activent pour maximiser le profit de leurs actionnaires, et en tant que financiers, elles recherchent également la maximisation du profit. Ceci explique pourquoi nous pouvons considérer que les EF ont joué un rôle décisif dans la création de marchés financiers ayant comme mot d’ordre le profit à court terme. Les entreprises se sentent alors sous pression et privilégient les profits à court terme aux buts de long terme plus nobles, tels que la stabilité sociale ou la protection de l’environnement. Enfin, de par les politiques mises en place par les organismes publics internationaux tels que les institutions de Bretton Woods et au fur et à mesure que les gouvernements ont dérégulé, libéralisé et privatisé leurs économies et leurs marchés financiers, le pouvoir des EF s’est incroyablement accru. Les EF n’ont pas seulement activement encouragé ces politiques et ces processus, ils en ont également largement profité, étant donné que cela a accru leurs profits et leur influence. Trop souvent, les EF ont tiré injustement des profits aux dépens des Hommes et de l’environnement. Par exemple, pendant les crises financières, les EF ont facturé à des pays endettés des primes de haut risque, alors que dans le même temps ils bénéficiaient du renflouage public. Certaines EF se sont prononcées contre des solutions inédites et originales qui pourraient mettre fin à la crise de la dette, telles que le mécanisme de restructuration de la dette souveraine, proposé par des ONG et actuellement à l’étude au Fonds Monétaire International. De plus, les EF ne se sont pas mobilisés pour combattre les paradis fiscaux. Or, les paradis fiscaux constituent un frein pour l’équité et le développement durable. Par conséquent, la société civile se demande de plus en plus si le secteur financier peut réellement être responsable, et conteste de plus en plus le fait que les EF n’obtiennent pas nécessairement l’autorisation des communautés affectées avant de monter un projet. En tant qu’acteurs jouant un rôle important dans l’économie mondiale, les EF devraient réellement s’engager pour le développement durable, en intégrant les meilleures pratiques émanant du mouvement pour la responsabilité sociale des entreprises. D’autre part, les EF doivent reconnaitre que mettre en place des mesures sur la base du volontariat uniquement, ce n’est pas suffisant, et doivent donc soutenir les réglementations promouvant le développement durable dans le secteur financier. 1. Engagement en faveur du développement durable Les EF devraient remettre en cause le dogme de la maximisation du profit, et privilégier une vision prenant en compte les considérations environnementales et sociales. Un engagement en faveur du développement durable suppose que les EF intègrent complètement les notions de limite écologique, d’équité sociale et de justice économique dans leur culture d’entreprise et dans leurs principales opérations (crédit, investissement, assurance, conseil). Cela suppose également que les EF tiennent au moins autant compte de leurs objectifs sociaux et environnementaux que de leurs objectifs de maximisation des profits des actionnaires et de satisfaction de la clientèle. Par ailleurs, elles doivent privilégier le financement d’opérations favorables au développement durable. 2. Engagement à ne pas nuire Les EF s’engagent à ne pas constituer une menace pour l’Homme et l’environnement. Pour cela, ils doivent prévenir et limiter les impacts sociaux et/ou environnementaux négatifs de leurs portefeuilles et de leurs opérations. Les EF doivent mettre en place des politiques, des procédures et des standards basés sur le Principe de Précaution, afin de réduire les risques environnementaux et sociaux, afin d’améliorer les conditions sociales et environnementales dans lesquelles eux-mêmes et leurs clients opèrent, et afin de ne pas être impliqués dans des transactions contraires aux principes du développement durable. 3. Engagement à être responsables Les EF doivent être entièrement responsables pour les dommages environnementaux et sociaux de leurs transactions. Ils doivent supporter une part juste et totale des risques qu’ils acceptent et engendrent. Ceci englobe les risques financiers, mais également les risques sociaux et environnementaux traditionnellement supportés par les communautés. 4. Engagement à rendre des comptes Les EF doivent rendre des comptes à toutes les parties prenantes et particulièrement aux personnes affectées par les compagnies et les activités qu’ils financent. Cela signifie que toutes les parties prenantes doivent pouvoir faire entendre leurs voix lors du processus décisionnel. 5. Engagement en faveur de la transparence Les EF doivent s’engager en faveur de la transparence, non seulement en publiant des informations tangibles et normalisées de manière régulière, mais aussi en accueillant favorablement les demandes d’informations spécifiques concernant leurs politiques, leurs procédures et leurs transactions. Les EF ne doivent pas invoquer la confidentialité commerciale comme excuse pour refuser de divulguer telle ou telle information. 6. Engagement en faveur d’une gouvernance au service du développement durable Les EF doivent s’assurer que les marchés sont favorables au développement durable, en soutenant activement toutes les lois, politiques publiques et initiatives volontaires qui promeuvent le développement durable et qui favorisent la prise en compte des externalités sociales et environnementales dans le calcul des coûts. Dans sa version complète, la Déclaration de Collevecchio donne des conseils sur la manière de mettre en oeuvre ces engagements.

Les priorités de BankTrack

* Initier la société civile aux activités du secteur financier privé et les aider à prendre conscience des impacts qu’ont ces opérations sur l’Homme et l’environnement. * Mettre en place un réseau d’ONG capable de faire pression sur le secteur financier privé et d’avoir une influence sur ses activités. * Conduire des recherches sur les projets financés et les politiques mises en place par le secteur financier privé. * Informer le secteur financier privé des attentes de l’ensemble de la société civile qui consistent en la mise en place de pratiques équitables pour tous et favorables à l’environnement.

Les activités de BankTrack

* Coordonner et soutenir les campagnes internationales qui tentent de prévenir les impacts négatifs qu’ont les opérations du secteur financier privé sur l’Homme et l’environnement, ainsi que les campagnes qui sont susceptibles d’apporter des changements positifs dans ce secteur. * Faire en sorte que la société civile soit de plus en plus en mesure de suivre les opérations du secteur financier privé et d’avoir une influence sur elles, en délivrant aux ONG les résultats d’enquêtes menées sur les politiques mises en place par le secteur financier privé, en formant les militants, et en offrant un soutien concret aux communautés affectées par des projets. * Servir de référence au niveau international pour les ONG souhaitant obtenir des informations sur le secteur financier privé, et les conseiller sur les stratégies à mettre en place pour influencer ce secteur ; et être une source d’information pour la presse financière. * Etre le point de contact pour les banques qui souhaitent dialoguer avec les ONG travaillant sur des questions environnementales et sociales ou œuvrant pour le respect des droits de l’Homme, et jouant un rôle dans le suivi des projets et politiques mis en place par les banques.

Les membres de BankTrack

Amigos da Terra – Amazonia Brasileira (Brésil) – Berne Declaration (Suisse) – Campagna per la Riforma della Banca Mondiale -CRBM (Italie) – Center for Human Rights and Environment – CEDHA (Argentine) – Fair Finance Watch (Etats-Unis) – Friends of the Earth – FoE US (Etats-Unis) – Friends of the Earth Netherlands – Milieudefensie (Pays-Bas) – International Rivers Network – IRN (Etats-Unis) – Les Amis de la Terre – FoE France (France) – Mineral Policy Institute – MPI (Australie) – Netwerk Vlaanderen (Belgique) – Pacific Environment (Etats-Unis) – Platform (Grande-Bretagne) – Rainforest Action Network – RAN (Etats-Unis) – Urgewald (Allemagne) – WEED (Allemagne) – WWF-UK (Grande-Bretagne).

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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