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Problèmes économiques N°2966 du 4 mars 2009

La révolution de l’économie verte

La crise économique et financière est en train de se transformer en récession touchant progressivement tous les secteurs, écrivent Bruno Mortgat, Olivier Guichardaz et Claire Janis-Mazarguil. Les auteurs de la première analyse de ce « Problèmes économiques » constatent que les éco-industries sont, elles aussi, victimes du marasme économique. Toutefois, la situation semble assez inégale selon le type d’activité. Les éco-industries liées étroitement à l’immobilier, comme le secteur des sites et sols pollués, ou à la production industrielle et à la consommation, comme les activités du déchet et du recyclage, sont davantage pénalisées. D’autres secteurs, comme celui de la distribution d’eau, correspondant à des marchés arrivés à maturité, ou les énergies renouvelables qui bénéficient d’aides importantes, ont toujours le vent en poupe. Cependant, la crise peut avoir un effet négatif sur les budgets de recherche et développement des entreprises. Compte tenu du coût élevé des éco-technologies, un repli sur les techniques de base est à redouter. Si ces inquiétudes semblent justifiées, le Grenelle de l’environnement et sa mise en application rapide pourraient néanmoins fournir les moyens d’une sortie de crise.

A lire également dans ce numéro : – L’éco-innovation et l’action publique par Nick Johnstone et Ivan Hascic. De nombreux gouvernements se sont engagés activement dans la lutte contre la crise environnementale et climatique. Afin d’atteindre leurs objectifs, ils soutiennent notamment l’investissement dans les technologies propres. L’action des gouvernements consiste à injecter des fonds, à adopter une fiscalité incitative et à instaurer des quotas de production. Le nombre de brevets déposés dans le domaine des énergies renouvelables montre le succès de cette stratégie. En effet, celui-ci a nettement augmenté dans le secteur de l’énergie solaire, de l’éolien ou de la valorisation de déchets depuis le milieu des années 1990, époque à partir de laquelle le soutien aux énergies renouvelables s’est renforcé. – Le jeu des acteurs : le cas de la filière éolienne par Denis Florin et Florian Temime. Dans le secteur des énergies renouvelables, le marché de l’éolien connaît une très forte croissance. Il est notamment tiré par le marché américain et celui des pays émergents, ainsi que par le renouvellement des marchés ayant déjà atteint une certaine maturité, comme en Allemagne ou au Danemark. Face à cette demande en hausse, la structure de l’offre est entrée dans une phase de consolidation. Les auteurs examinent trois groupes d’acteurs : les industriels (comme General Electric ou Siemens), tentés par l’intégration verticale, les producteurs d’électricité qui diversifient leur production et, enfin, les pétroliers qui investissent leurs fonds dans des partenariats pour assurer leur avenir, mais également améliorer leur image auprès des clients et de l’actionnariat. – Manger, rouler et stocker du CO2 : l’agriculteur moderne est arrivé par Capucine Laurent et Anne Gouyon. L’image de l’agriculteur souffre, depuis plusieurs années, des conséquences d’une économie négative : coût énergétique très élevé de la production des aliments, émissions de gaz à effet de serre (liés à la consommation d’énergie, mais aussi aux émanations des ruminants), dégradation des sols ou encore déforestation. Pourtant, selon les auteurs, une autre agriculture  » positive « , car respectueuse des écosystèmes, est déjà en train de se développer,. Si l’exploitant agricole reste pour le moment perçu comme un entrepreneur qui valorise des actifs fonciers en produisant des biens, essentiellement alimentaires, cette fonction se diversifie, en effet, rapidement vers la production d’énergie et de matières premières (notamment des bio-matériaux), le stockage de carbone dans le sol ou la restauration de la biodiversité. – Le Japon règne sur l’empire de la batterie par Anne Léveillé. Si la voiture électrique est un concept déjà ancien, sa réalisation a pris pourtant du retard. Les choses sont en train de changer. Grâce notamment à des alliances dans le domaine du développement de la technologie des batteries, les projets de voitures hybrides ou électriques fleurissent et on s’attend à une croissance sans précédent de ce secteur dans les dix prochaines années. Peu de constructeurs ou équipementiers occidentaux maîtrisent, aujourd’hui, réellement cette technologie et le Japon a pris une sérieuse avance. L’offensive japonaise date de la deuxième moitié des années 1990 quand l’Archipel a décidé d’occuper la place de leader du marché. Mais malgré cette avance, le coût des voitures hybrides et électriques reste élevé, ce qui risque d’être à court terme le principal obstacle à la croissance du secteur. – La Silicon Valley se met au vert par Richard Waters. Les Etats-Unis comptent sur les éco-technologies non seulement pour réduire leur dépendance énergétique, mais aussi pour préserver leur compétitivité industrielle. Dans ce domaine, la Silicon Valley offre des atouts particuliers : sa tradition d’innovation, sa culture dynamique et – bien sûr – le rôle fondamental quý jouent les techniques de l’information et de la communication (TIC) dont les savoir-faire sont nécessaires dans la mise en œuvre de nombreuses technologies vertes. Les responsables politiques et économiques de la région sont engagés dans une intense activité de lobbying auprès du nouveau Président, Barack Obama, qui, selon les annonces faites lors de la campagne présidentielle, souhaite voir se développer rapidement le secteur des éco-industries. Cependant, jusqu’à présent, le principal obstacle à leur essor aux Etats-Unis reste le prix relativement bas du pétrole et de l’essence. – Références : La révolution de l’économie verte – Editeur : La Documentation Française – Collection : Problèmes Economiques N°2966 – Edité en mars 2009 – 48 pages, 21×27 cm – Prix public : 4,7 €

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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