La crise des subprimes ? C’est la faute des banques. La bulle Internet ? C’est la faute de la spéculation. Les fermetures d’usines et les délocalisations ? C’est la loi de l’économie. Le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre ? Ils n’ont bien sûr rien à voir avec le développement exponentiel des transports et le mouvement brownien des marchandises aux quatre coins de la planète. Les hausses vertigineuses des matières premières ? C’est la faute des Chinois, des Indiens et des Brésiliens. Bref, d’une demande qui explose. À chaque phénomène, on trouve une explication technique, et surtout partielle, généralement a posteriori.

Mais jamais, au grand jamais, on ne cherche à relier les problèmes les uns aux autres. Dans une société dominée par la globalisation, il ne faut surtout pas… globaliser les problèmes. Car ce serait reconnaître que la crise que le monde traverse, comme la paupérisation en marche de nos classes moyennes, ne tombe pas du ciel et qu’il s’agit bien d’une crise globale.
Elle est la conséquence des dérives d’un processus entamé, voilà près de trente ans, lorsque le capitalisme anglo-saxon a décidé de revenir aux sources du libéralisme et de s’imposer aux quatre coins du monde. Dans les années quatre-vingt-dix, l’alliance sino-américaine, Internet et la financiarisation de l’économie ont fait croire au triomphe définitif de la mondialisation. Trop rapide, trop forte, trop brutale, elle a débouché, après le 11 septembre 2001, sur une sorte de spirale infernale, une fuite en avant des pays occidentaux dans une économie de la dette. Les Anglo-Saxons ont joué les apprentis sorciers. Jean-Michel Quatrepoint écrit le roman de cette globalisation qui se voulait heureuse et qui tourne au fiasco pour les Occidentaux. Et propose comme solution de repenser entièrement le système : « Trouver un nouveau cycle de croissance vertueuse qui permettrait de redonner au travail sa valeur et qui offrirait aux Etats la possibilité d’une reprise en main… »
Selon Jean-Louis Lorenzi, président du Cercle des économistes, "ce livre est une explication complète, cohérente, totalement intégrée des mécanismes économiques d’aujourd’hui. Malheureusement, les faits lui ont donné raison. Un grand livre qu’il nous faudra lire et relire."
Un chiffre : 836 milliards de dollars
Le déficit commercial des États-Unis sur les douze derniers mois atteint 836 milliards de dollars. Pour Jean-Michel Quatrepoint, "si le prochain président américain veut s’attaquer aux causes profondes de la crise, il devra en priorité méditer sur ce chiffre. Ce déficit est dû essentiellement à l’importation de plus en plus massive de biens de consommation fabriqués en Chine et en Asie du Sud-Est. C’est le prix à payer pour une globalisation qui a enrichi les multinationales, mais endetté les Américains : 56 000 dollars en moyenne par habitant."
– D’autres chiffres ou analyses sont disponibles sur le blog de l’auteur.
La Crise globale de Jean-Michel Quatrepoint - Editeur : Mille et une nuits - Date de Parution : 17/09/2008 - Collection : Essais - Code ISBN / EAN : 9782755500684 / hachette : 4934188 - Format (125 x 192) - Nombre de pages : 192 - Prix public TTC : 17,00 €
L’auteur : Jean-Michel Quatrepoint est journaliste, spécialiste de l’économie. Après onze ans passés au Monde (1973-1984), il a dirigé les rédactions de l’Agefi, de La Tribune et du Nouvel Économiste. Chroniqueur boursier à TF1, il a été le patron de La Lettre A. pendant quinze ans.