20h35 : Fric, krach, et gueule de bois : le roman de la crise
Ils sont trois : un acteur, Pierre Arditi, un économiste, Daniel Cohen [1], un romancier, Erik Orsenna [2]. L’acteur s’intéresse aux problèmes économiques et sociaux, l’économiste est en même temps philosophe, et le romancier est avant tout citoyen du monde. Tous trois ont décidé d’essayer de comprendre la crise, et la meilleure façon de comprendre c’est de raconter. L’économie telle qu’on ne vous l’a jamais contée, avec pédagogie, humour et poésie. Nous nous promènerons ainsi dans le passé grâce à des sujets qui mêlent à la fois images d’archives ou d’actualité, extraits de films, clips musicaux, pubs avec le décryptage d’un drame en cinq actes :
– Acte 1 : Le paradis perdu. Les années 70 : la France a quasi rattrapé son retard sur les Etats-Unis. C’est à ce moment là que se produit le premier choc pétrolier et que commencent les difficultés de la métallurgie et sidérurgie. La France découvre la mondialisation naissante. Le politique s’efface devant le pouvoir économique.
– Acte 2 : De nouveaux prophètes. Dans les années 80, en Angleterre et aux Etats-Unis s’ouvre l’ère du libéralisme, incarnée par Ronald Reagan et Margaret Thatcher. Tous deux suivent les traces d’un grand gourou et nouveau prophète, Milton Friedman. Dérégulation du marché et argent roi sont les maitres mots.
– Acte 3. Le nouvel Eldorado. Autour des années 1985 : la valeur argent est le fer de lance de la nouvelle économie. On spécule sur des valeurs nouvelles. On parie sur les secteurs prometteurs. Internet et les nouvelles technologies sont les sésames de la finance où tout le monde s’engouffre. On achète pour revendre plus cher...pour être le plus riche... A ce jeu, Bernard Tapie et Jean-Marie Messier feront les beaux jours des médias.
– Acte 4 : Le monde en flammes. Années 2000 : il n’en fallait pas moins, éclatement de la bulle Internet, attentats du 11 septembre 2001 et le monde est ébranlé. Les marchés s’effondrent. L’inquiétude guide les gens. Pour relancer l’économie, la solution miracle qui s’impose est la baisse des taux d’intérêt et le crédit facile. Ce mirage entraîne la crise de subprimes, les faillites bancaires et celle de pays, comme la Grèce. Le monde oscille entre inflation et rigueur.
– Acte 5 : Le monde de demain. Un nouveau modèle économique s’impose aujourd’hui. Il faut répondre à des besoins véritables, retrouver des valeurs morales et créer des outils de régulation. Le premier exemple n’est-il pas celui des microcrédits initiés aux Bangladesh par Muhammad Yunus ? Environnement et planète seront-ils
nos crédos économiques de demain ? Pour un monde meilleur et un bonheur retrouvé ?
22h10 : Un débat
A 22h10 : La crise et après ? Ce débat en direct animé par David Pujadas, reviendra sur les questions suscitées par l’émission diffusée en première partie de soirée. En présence de Pierre Arditi, Daniel Cohen et Erik Orsenna ainsi que Alain Madelin, Xavier Mathieu (CGT) et Juliane Charton (trésorière de l’UNL).
Dès maintenant vous avez la possibilité de poser vos questions à Erik Orsenna et Daniel Cohen pour le débat qui suivra la diffusion de cette émission. Pour poster votre question, cliquez ici.
Erik Orsenna et Daniel Cohen seront également présents sur le forum de l’émission, les jours suivants la diffusion de cette soirée spéciale, pour répondre à vos questions et réactions. Pour poster votre question, cliquez ici.
Revue de presse
– Le Figaro : L’économie comme un polar. "Le récit atteint des prouesses de pédagogie quand il décortique, à travers le dialogue de deux humoristes britanniques, le fonctionnement des crédits subprime. La façon dont les banques se sont exonérées de toute responsabilité, en revendant sur le marché leurs titres de créances hypothécaires, devient lumineuse. Dick Fuld, le patron de Lehman Brothers, la banque dont la faillite a précipité la catastrophe en septembre 2008, est qualifié de « méchant absolu ». Plus terrifiant encore, la manière dont Brooksley Born, qui dirige une agence de régulation, est acculée à la démission dès 1999 par l’Administration Clinton et Alan Greenspan : elle avait mis en garde contre les dérives de la spéculation. « On a perdu trente ans depuis Reagan », résume Erik Orsenna, dénonçant les méfaits des marchés déréglementés. Mais il reconnaît aussi que « le problème en France est (que nous cultivons) une maladie de la peur ». Depuis 1970, les gouvernements n’ont eu de cesse de dire aux Français qu’on était « en crise ». Faute de savoir les préparer au bruit et à la fureur du monde". Pour lire l’intégralité de la chronique de Jean-Pierre Robin, cliquez ici.