Dans l’édition du 23 avril 2009 du MONDE, Paul Benkimoun constate : "L’opérateur Orange assigné en justice à Nanterre par des résidents qui demandent le démontage de trois antennes-relais à Saint-Cloud, remue-ménage à Rennes où des parents exigent le retrait d’une antenne à proximité de l’école de leurs enfants ; même scénario dans le 5e arrondissement de Lyon. L’inquiétude des riverains contre les antennes-relais de téléphonie mobile ne cesse de croître".
"Cette inquiétude face aux risques possibles des champs électromagnétiques sur la santé ne s’arrête pas aux frontières françaises. Près d’un citoyen de l’Union européenne sur deux (48 %) se déclare préoccupé par ces risques, selon un Eurobaromètre réalisé en 2007. En tête des pays les plus inquiets figurent la Grèce (86 %) et l’Italie (69 %), devant la France (52 %). Plus révélateur, deux tiers des personnes interrogées (65 %) considèrent insuffisante l’information reçue sur les risques pour leur santé. Les personnes préoccupées par les risques sanitaires sont mêmes 76 % à réclamer plus d’information".
Pour répondre à cette inquiétude est organisée à la demande du premier ministre, la première table ronde "Radiofréquence, santé et environnement". Selon LES ECHOS (23/04/09), "pour « faire le point », une quarantaine de représentants d’opérateurs, de collectivités locales, d’associations, de syndicats, d’élus et des pouvoirs publics sont donc attendus autour de Roselyne Bachelot et des secrétaires d’Etat Chantal Jouanno (Ecologie) et Nathalie Kosciusko-Moriset (Economie numérique). « Il s’agit d’ouvrir le débat sans tabou », fait-on valoir au gouvernement. Des réunions techniques se tiendront courant mai à l’issue desquelles « d’éventuelles mesures complémentaires en matière de recherche, d’expertise scientifique, d’information du public, de réglementation ou d’engagements volontaires » pourraient être prises".
LE MONDE nous précise enfin que "les scientifiques n’ont pas été invités à cette table ronde, mais participeront aux réunions de travail qui devraient s’étaler sur un mois. A cette occasion seront confrontés les points de vue sur les effets potentiels des ondes de radiofréquence, souvent diamétralement opposés, des associations et des élus verts, d’une part, et des opérateurs ou des autorités, d’autre part".
Mais, selon LES ECHOS, les associations de riverains ne se font aucune illusion. « Les conclusions sont déjà écrites », dénonce Etienne Cendrier, porte-parole de Robin des toits. Une allusion à la lettre de mission envoyée à Roselyne Bachelot dans laquelle le Premier ministre, François Fillon, écrit que « l’hypothèse d’un risque pour la santé pour les populations vivant à proximité des antennes-relais ne peut être retenue ».
Le « Grenelle des ondes » risque donc de tourner au dialogue de sourds conclut LES ECHOS : la principale revendication des associations est d’abaisser le seuil d’exposition maximal aux ondes des antennes à 0,6 volt par mètre, alors que celui recommandé aujourd’hui par Bruxelles est de 41 à 61 volts par mètre. « C’est totalement irréaliste, rétorque l’Association des opérateurs mobiles [Afom]. Pas un seul réseau dans le monde ne fonctionne sous un tel seuil. » Abaisser le seuil d’exposition n’a pas non plus les faveurs du gouvernement : « Cela reviendrait à accréditer l’idée qu’il y a un risque potentiel, ce qu’aucune étude scientifique ne prouve », explique-t-on. Le gouvernement veut donc privilégier l’information et la concertation : « Il faut occuper un terrain qui a trop longtemps été laissé aux seules associations de riverains et rétablir quelques vérités. »
Roselyne Bachelot : le portable plus préoccupant que les antennes relais
"Même si les antennes-relais cristallisent aujourd’hui l’attention, le téléphone mobile, par sa très grande proximité avec l’utilisateur, expose davantage au rayonnement électromagnétique", affirme la ministre dans une interview au Figaro publiée aujourd’hui. Elle dit soutenir "l’interdiction de la promotion (des téléphones) à destination des enfants de moins de 12 ans", et rappelle les recommandations de son ministère sur la protection des enfants et l’utilisation par les adultes du kit mains libres.
"Les risques du téléphone portable sont une question plus préoccupante que les antennes relais, alors qu’il y a moins de mobilisation des associations sur ce sujet", a-t-elle ajouté.
Sur les antennes relais, elle estime que "tous les éléments sanitaires à notre connaissance ne conduisent pas à s’inquiéter". Il faut selon elle "sans doute une meilleure concertation sur leur lieu d’installation, une réflexion plus poussée sur leur positionnement dans le paysage" et "développer les consultations avec les municipalités". Quant à l’hyperélectrosensibilité dont estiment souffrir certains voisins des antennes, elle note qu’il faut "porter une attention à ceux qui en souffrent". "Les études de l’OMS ne permettent pas, à ce stade, d’établir un lien entre ces symptômes et l’exposition aux rayonnements électromagnétiques", dit-elle toutefois.
Cartoradio : un site web pour identifier l’implantation des stations relais en France
L’Agence nationale des fréquences a mis en ligne un programme, Cartoradio, qui renseigne sur l’implantation des différents types de stations relais (téléphonie, radiodiffusion, etc.) ainsi que sur les points de mesure des champs électromagnétiques.
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