La compensation carbone, popularisée par Yann Arthus Bertrand et son association GoodPlanet, consiste à « compenser » volontairement l’émission d’un volume de gaz à effet de serre généré par une activité en finançant un projet réduisant les émissions d’autant. Si les demandes de « compensation carbone » explosent, le calcul ou le contrôle se révèlent très différents d’un acteur à l’autre ce qui nuit à la transparence et la cohérence du système. Un effort d’harmonisation s’impose.
La première conférence de presse certifiée « carboniquement neutre » a été organisée à Paris, le 20 février 2007, à l’initiative de l’industriel informatique VIA Technologies. Déplacements de l’intervenant (Londres-Paris par avion) et des journalistes présents, chauffage et électricité consommé sur place, papier du dossier de presse… « L’ensemble représente 1 464 kg de CO2. Ce total a été intégralement compensé par des mesures de prévention climatique de qualité, à travers l’achat par l’entreprise de crédits de réduction d’émission », précise André Jacquesson, du bureau français ClimatePartner, nouveau venu dans le conseil à la compensation carbone.
En novembre 2006, l’ADEME a dressé un état des lieux qui recensait 31 « compensateurs ». Ces opérateurs étaient présents dans une dizaine de pays dont une moitié basée au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Chacun travaillait avec 7 ou 8 prestataires chacun. Structures à but non lucratif ou agence conseil pour un tiers d’entre elles, ces organisations sont très récentes. Plus de la moitié existe depuis moins de 2 ans, et leur nombre ne cesse de s’accroître.
La compensation volontaire de carbone est loin d’être la panacée puisque l’objectif final est d’abord la réduction des émissions. C’est pourquoi la compensation ne s’envisage, en théorie, qu’en bout de chaîne, après la réduction des émissions suscitées par les changements de comportements ou l’adoption de technologies énergétiquement efficaces. De plus, pour être valable, on considère en général que la démarche doit répondre aux exigences fixées par la convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (UNFCC). Flexible et non contraignant, le mécanisme repose aussi sur des critères très précis. Pour que les projets engagés soit recevable, ils doivent pouvoir répondre à une des caractéristiques suivantes, l’additionnalité qui implique que les projets financés n’aient pu voir le jour sans la compensation, l’unicité, un projet ne doit être financé qu’une seule fois, ou encore la pérennité qui implique une validation à posteriori du gain en CO2 attendu.
Mis en place à la suite du Protocole de Kyoto, le processus de la compensation volontaire de carbone combine trois mécaniques. Celle du calcul des émissions proprement dit ; puis la conversion monétaire de ce volume, destinée à financer un « projet » de compensation ; et le suivi du projet, permettant de certifier « le gain de CO2 » obtenu.
Quelques liens à visiter :
– L’état des lieux des prestataires de la compensation carbone réalisé par l’ADEME (février 07)