Dans la nuit du 6 au 7 décembre 2007, les Amis de la Terre ont planté illégalement des arbres dans les rues de Paris pour dénoncer le fait qu’en réalisant cette action symbolique, ils risquaient plus que les entreprises qui importent, chaque jour, du bois coupé illégalement.
La France est le premier importateur européen de bois tropical. Chaque jour, des navires transportant du bois issus des forêt d’Amazonie, du Bassin du Congo ou encore d’Indonésie arrivent en France. Les investigations menées par l’ONG dans les ports et sur le terrain permettent d’affirmer qu’une forte proportion de ce bois est coupé illégalement. En 2004, les Amis de la Terre ont réalisé une étude « Une loi pour le bois » qui a permis de montrer le vide juridique qui encadre le commerce de bois : aucune loi ne permet aujourd’hui de poursuivre une entreprise qui importe du bois coupé illégalement. Le réseau Amis de la Terre Europe a décidé d’organiser un mouvement de plantation illégale d’arbre pour mettre la pression sur la Commission Européenne. En effet, début 2008, la Commission Européenne expose son plan pour lutter contre le commerce de bois illégal. Différentes options sont envisagées : renforcer les accords de partenariats avec les pays producteurs, s’appuyer sur les initiatives volontaires du secteur privé ou créer un cadre juridiquement contraignant. Nous soutenons cette dernière option en demandant la mise en place d’un loi qui oblige les entreprises à s’assurer que tous les bois importés en Europe ont été exploités légalement. En plantant des arbres sur la voie publique et dans des lieux symboliques de Paris (Tour Eiffel, Bibliothèque François Mitterrand, Square du Vert Galant sur le Pont neuf ou Butte Montmartre), nous commettons une dégradation de bien public qui est répressible par la loi (Article 322 du Codé Pénal). Ceux qui, chaque jour, importent du bois illégal ne risquent rien. Pour Sylvain Angerand, chargé de campagne Forêt aux Amis de la Terre : « Planter ces arbres sans autorisation est une action symbolique : nous voulons montrer que ceux qui plantent des arbres risquent plus que ceux qui sont complices de leur abattage illégal. Nous espérons ainsi attirer l’attention sur l’importance de créer, enfin, une loi forte pour enrayer le commerce de bois illégal ». A partir de lundi, la video de l’action parisienne sera mise en ligne sur le site : www.stopstealingourforests.org qui héberge déjà l’action de Bruxelles. Libération a par ailleurs consacré un article à l’action dans son édition du 7 décembre 2007 : A Paris, des arbres clandestins au secours des forêts tropicales. Consultez l’article.