Les règles sont précises. On ne compte pas, par exemple, les objets appartenant à toute la famille et qui sont utiles à la collectivité, seuls sont évacués les objets strictement personnels. L’idée n’est pas de se punir en s’imposant un mode de vie spartiate et dénué de confort mais au contraire, de vivre mieux en se libérant du poids des objets inutiles.
Le blogueur explique que ceux et celles qui feront l’expérience de cet allègement matériel dans leur existence n’auront plus envie ensuite de revenir à leur « ancienne vie » car vivre avec peu fait soudain réaliser à quel point l’excès, la profusion, le vain et le futile envahissent notre quotidien.
Il s’agit même, selon lui, de redonner de la valeur à nos existences au lieu de dépenser notre temps et notre argent pour acquérir toujours plus de choses.
Le concept n’est pas nouveau. Souvenez-vous, dans la bible déjà, Jésus et les prophètes de l’Ancien Testament prêchaient contre le matérialisme.
Bien plus tard, les altermondialistes avec leur célèbre slogan « le monde n’est pas une marchandise » se sont élevés contre la surconsommation en interpellant sur ses conséquences dramatiques en termes de conditions de travail, d’environnement et de santé.
Les mouvements écologistes leur ont emboîté le pas en évoquant le problème du gaspillage des ressources naturelles, entre autres.
Et apparu plus récemment, le courant des décroissants a fait valoir le fait qu’une économie basée sur une croissance exponentielle continue de biens matériels régulièrement renouvelables et jetables n’était pas compatible avec les limites de la biosphère et l’échéance écologique que représente le réchauffement climatique.
Dans son manifeste « Il y aura l’âge des choses légères », conjuguant design et prospective, Thierry Kazazian nous amenait à réfléchir sur tous ces objets qui envahissent notre vie quotidienne et pèsent sur notre environnement, mais qui pourraient devenir légers et durables s’ils devenaient de véritables services. L’eau, l’alimentation, l’énergie, l’habitat, le sport, la mobilité et le multimédia sont les domaines qui ont servi de points de départ à des scénarios de transformation de la société de consommation en une société d’utilisation capable de satisfaire nos besoins et nos désirs, de façon durable. L’objectif : développer des stratégies d’entreprises visant à offrir une meilleure qualité de vie pour chacun, tout en jetant les bases d’une économie légère.
Avec son défi des 100 objets, David Bruno s’inscrit donc pleinement dans la mouvance des anticonsuméristes militant pour un retour à l’essentiel. Mais là où il se distingue, c’est dans le fait de proposer une action concrète avec des règles bien précises dans laquelle tout le monde peut s’engager. Il donne les moyens à chacun de s’approprier ce combat en mettant en pratique ses convictions.
Certains parleront de goutte d’eau dans l’océan, d’autres d’utopie vaine, il n’empêche que le défi qu’il nous lance a le mérite de faire réfléchir en posant clairement la question : en possédant moins, ne serions nous pas plus heureux ?
En effet, si elle alourdit l’empreinte écologique de notre planète, notre quête effrénée de biens matériels pourrait bien aussi avoir des conséquences psychologiques négatives en générant une frustration continuelle, elle-même facteur de mal-être et de comportements agressifs…
De même, sur le plan social, lorsque la consommation devient la valeur centrale de la société, l’être humain peut devenir lui aussi un « produit » qui doit "savoir se vendre" et qui doit entrer "en concurrence", "en guerre", avec tous et autrui. La cohésion sociale et les valeurs humaines sont alors mises au second plan lorsque ce principe s’applique sur fond de crise économique et sociale entraînant une pression et une détresse morale, voire un isolement social, que même la consommation ne parvient pas à atténuer.
Et vous, quels sont les 100 objets que vous allez garder ?
L’actualité du WWF
3 opérations en partenariat avec CDURABLE.info :
– Économie et biodiversité : vers une entente féconde ? Le WWF France dédie la quatrième édition de son université de rentrée les 16 et 17 septembre prochains à Paris aux relations étroites entre l’économie et la biodiversité, entre les entreprises et la biodiversité. Durant deux jours, scientifiques, décideurs d’entreprises, responsables politiques, ONG et journalistes se rencontreront pour comprendre les liens étroits entre l’économie et la biodiversité, les enjeux pour l’entreprise, les outils dont elle dispose aujourd’hui et les voies d’une entente féconde. Pour découvrir le programme et vous inscrire, cliquez ici.
– Naturel Brut, le parcours Art et Biodiversité du WWF à découvrir à Paris jusqu’au 31 octobre 2010. Dans des lieux inattendus de la capitale, des oeuvres inédites proposent aux passants d’appréhender autrement le sujet de la biodiversité, entre éthique, poésie, humour critique et engagement. Un parcours initiatique le long duquel le visiteur prend plaisir à flâner, du Parc des Buttes-Chaumont au Jardin de Bagatelle, en faisant quelques détours par la Place de la Bourse, le quartier du Marais et d’autres sites à découvrir dès Septembre. Pour en savoir plus, cliquez ici.
– La biodiversité c’est ma nature. A l’occasion de l’année internationale de la biodiversité, six ONG (le Comité Français de l’UICN, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et L’Homme, France Nature Environnement, la Ligue ROC, la LPO et le WWF) s’associent pour lancer un appel citoyen et une campagne grand public : La biodiversité c’est ma nature. Pour en savoir plus, cliquez ici.