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Alternatives Internationales Hors-série n°9 - mai 2011

L’état de la terre 2011

En partenariat avec l'Iddri et France Inter

Alternatives Internationales, le trimestriel sur l’actualité internationale édité par Alternatives Economiques, vient de publier son nouveau hors-série annuel : L’état de la terre 2011. Changement climatique, risques industriels, ressources non renouvelables, biodiversité, sécurité alimentaire, eau…, ce hors-série propose, en 6 grands thèmes et 25 synthèses, un tour d’horizon des grands enjeux environnementaux, le tout enrichi de 175 cartes, schémas et graphiques.

Alors que le monde a connu cette année le deuxième accident le plus grave de l’histoire du nucléaire, L’état de la terre 2011 rassemble les faits et analyses indispensables pour comprendre les menaces écologiques et industrielles auxquelles l’humanité est confrontée et les moyens d’y faire face. Les contributions des meilleurs spécialistes complètent ce panorama des enjeux liés à la nécessaire transition écologique de nos systèmes économiques. Réalisé en partenariat avec l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri ).

Le monde d’après

Alternatives Internationales Hors-série n°9 - mai 2011
Alternatives Internationales Hors-série n°9 – mai 2011
Editorial de Laurence Tubiana et Antoine de Ravignan L’état de la Terre ? Pas formidable. A l’accumulation des mauvaises nouvelles malgré quelques éclaircies sur le front de l’environnement – climat, biodiversité, ressources en eau… – s’est ajoutée cette année la catastrophe nucléaire du Japon. Elle révèle à quel point les risques écologiques qui menacent notre existence sont notre oeuvre. Après Fukushima, deux observations s’imposent. La première, c’est que nous paraissons enfin comprendre que le nucléaire est une industrie où, quelles que soient les précautions prises, un événement catastrophique reste toujours de l’ordre du possible. Ce risque demande donc que la sûreté et la sécurité des centrales ne dépendent pas seulement des avis des experts, aussi indépendants soient-ils, aussi transparentes soient leurs délibérations, mais relèvent de la responsabilité assumée des pouvoirs politiques et d’un débat citoyen informé. Le risque pris doit être pleinement accepté par la société, et cela renvoie donc au débat démocratique. La seconde, c’est que le système énergétique – et la place qu’y occupe l’atome – est devenu un débat politique central dans un monde qui doit avoir – entre autres contraintes – divisé par deux ses émissions de carbone dans la première moitié de ce siècle pour se donner une chance de contenir le changement climatique dans des limites supportables. Ce débat porte en lui celui, plus large, du contenu et des modalités de la transition vers l' » économie durable « . En particulier le partage équitable de ses coûts et de ses bénéfices entre riches et pauvres, à l’échelle mondiale comme à celle des territoires. Avec ou sans nucléaire et indépendamment des solutions énergétiques de remplacement, nous ne pourrons nous dispenser des efforts à entreprendre – ils sont considérables – pour mener à bien la nécessaire conversion écologique de nos économies. Ce changement est d’autant plus difficile à mettre en oeuvre que la fuite en avant de nos sociétés dans la consommation toujours croissante des ressources nous empêche d’en penser les lignes. Cet  » Etat de la Terre « , publié par Alternatives Internationales et par l’Institut du développement durable et des relations internationales, contribue à les éclairer. D’abord, en proposant une cartographie richement documentée des menaces écologiques locales et globales induites par un modèle de croissance qui mène l’humanité droit dans le mur. Ensuite, en explorant les possibles dans les champs où il est urgent d’agir. Aucun de ces champs de l’économie durable (et qui structurent ce numéro) – préservation du climat, gestion des risques industriels et des ressources non renouvelables, protection de la biodiversité et des eaux, politiques agricoles et alimentaires – ne peut être traité isolément. Tous interfèrent et se répondent. Toute solution dans un domaine appelle des transformations dans un autre. Certaines de ces transformations sont à l’oeuvre et, même si elles ne font pas aujourd’hui système, elles dessinent déjà la physionomie de l’économie durable. Elles font aussi naître des controverses et révèlent de nouveaux rapports de force à l’échelle de la planète. Généraliser ces transformations réclame un effort de coordination internationale sans précédent. Il y faut une intentionnalité : on ne peut compter sur la pénurie des ressources – elle n’est pas pour demain – pour que s’enclenche à temps ce changement. Peut-on miser sur la volonté politique des Etats ? De l’Europe à la Chine, l’économie durable est loin d’avoir emporté l’adhésion de tous ceux qui nous gouvernent. Pourtant, de plus en plus d’études démontrent qu’ils font un mauvais calcul. Fukushima nous réveillera-t-il ?

Sommaire

Changement climatique
  • Négociations : la nouvelle donne par Emmanuel Guérin, directeur du programme Energie et climat à l’Iddri. Hier Copenhague et Cancún, demain Durban. Les pourparlers internationaux sur le climat ne parviennent toujours pas à accoucher d’objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre à la hauteur des enjeux. Cet immobilisme cache toutefois des avancées importantes. En particulier en Chine et en Inde.
  • Changement climatique : les faits et les chiffres. Les données clés présentées en une série de cartes et de graphiques.
  • Énergie : décarboner l’offre, maîtriser la demande par Damien Conaré, Courrier de la Planète. Fondée sur les combustibles fossiles, la croissance continue de la demande énergétique mondiale mène la planète à l’impasse. Diversifier les sources du côté de l’offre, changer les technologies et les comportements individuels du côté de la demande sont les leviers d’une nécessaire transition énergétique.
  • Transports : la mobilité n’est pas sur la bonne voie par Eric Vidalenc. Le déplacement des hommes et des marchandises ? Un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Face à une situation qui ne fait qu’empirer, la solution ne peut être purement technique. La mobilité durable ne s’arrête pas à la voiture électrique. C’est d’abord une révolution dans les usages.
  • Méthane, azote… Les gaz oubliés de l’effet de serre par Benjamin Dessus, Global Chance et Benoît Martimort-Asso, Iddri. Le principal fauteur de troubles climatiques, la cause est entendue, c’est l’énergie fossile que l’on brûle pour satisfaire nos besoins énergétiques et qui finit en CO2. Mais ce n’est pas une raison pour négliger les autres gaz qui font chauffer la planète, parmi lesquels le protoxyde d’azote et, surtout, le méthane.
Risques industriels
  • La démocratie face au risque par Claire Weill, docteur en physique et rapporteur général du conseil scientifique de la Ville de Paris et Claude Henry, membre de l’Académie des technologies, professeur à Sciences Po et à Columbia University, président du conseil scientifique de l’Iddri. Le séisme qui a frappé le Japon le 11 mars dernier et son bilan catastrophique reposent la question de la gestion de l’incertitude. Face aux risques industriels, appliquer un principe de précaution n’est pas juste une affaire d’évaluation pertinente par des experts. C’est aussi une question de contrôle démocratique.
  • Risques industriels : les faits et les chiffres. Les données clés présentées en une série de cartes et de graphiques.
  • Japon : les impacts incalculables du désastre par Denis Delbecq. Séisme meurtrier, accident nucléaire classé au même niveau que celui de Tchernobyl, usines et réseaux électriques endommagés, économie sinistrée… le bilan, chiffré à au moins 300 milliards de dollars, met le Japon à très rude épreuve. Et va l’obliger à réviser entièrement sa politique de prévention des risques.
  • Tchernobyl, les leçons d’une catastrophe par Mycle Schneider. Alors que les Japonais et le reste du monde ont pris conscience que les conséquences du drame de Fukushima vont se compter en décennies, en Europe de l’Ouest, les centrales vieillissent aussi et les traces de Tchernobyl sont toujours présentes. Le risque nucléaire n’est pas que l’affaire des autres.
  • Pétrole off-shore : il faut une gouvernance mondiale par Lucien Chabason, Iddri. Dans le monde de l’exploitation pétrolière off-shore, chacun est maître chez lui. L’accident de la plate-forme Deepwater Horizon, il y a un an, a mis en évidence la nécessité d’instaurer des règles internationales pour encadrer une activité à hauts risques et dont les impacts dépassent les frontières.
  • Substances chimiques : l’addition est lourde par Denis Delbecq. Résidus de pesticides dans le sang, antibiotiques et antidépresseurs dans les rivières et la chair des poissons, bisphénol dans les plastiques alimentaires… Nous recevons quotidiennement des doses très faibles de ces produits qui baignent notre environnement local et global. Avec des effets mal connus.
  • Le grand marché planétaire des déchets par Isabelle Biagiotti, Courrier de la Planète. Le recyclage des déchets, c’est bon pour le développement durable ? Oui, sauf quand cette activité en plein boom, du fait de la hausse des prix des matières premières et de l’énergie, s’exporte dans des pays où la santé des salariés et le respect de l’environnement ne pèsent pas bien lourd.
Ressources non renouvelables
  • Des réserves à géométrie variable par Pierre-Noël Giraud, économiste, spécialiste de géopolitique de l’énergie et des matières premières. La planète va-t-elle être bientôt à court de pétrole, de charbon, d’acier ? Certes les réserves sont en quantité finie. Mais les volumes récupérables varient selon les prix, les progrès techniques, les possibilités de recyclage… Les dégâts liés à l’exploitation des matières fossiles nous atteindront bien avant leur fin ultime.
  • Ressources non renouvelables : les faits et les chiffres. Les données clés présentées en une série de cartes et de graphiques.
  • Phosphore : la prochaine crise environnementale ? par Viviane Gravey, Iddri. Les estimations des réserves mondiales de phosphore minéral ont quadruplé entre 2009 et 2010. Mais cette ressource fossile est très mal répartie sur Terre, alors que l’agriculture en réclame des volumes croissants. Comment répondre aux besoins de demain… tout en préservant l’environnement ?
  • Main basse sur les terres rares par Denis Delbecq. Jusqu’à peu inconnues du grand public, les  » terres rares  » ont fait irruption sur la scène médiatique depuis que la Chine a décidé d’en contrôler les exportations. Utilisés en faible quantité mais indispensables pour l’industrie high-tech, ces minerais et d’autres sont au coeur d’une nouvelle géopolitique des matières premières.
  • Charbon et gaz : le retour par Eric Vidalenc. Les énergies fossiles ont la vie dure : les méfaits à terme des rejets de CO2 sont connus, mais les grands pays émetteurs n’arrivent pas à réduire leur addiction. Ils en ont d’autant moins la volonté que leurs réserves semblent loin de l’épuisement. Et qu’ils parient sur la faisabilité de la capture du carbone.

Biodiversité

  • Les vérités qui dérangent par Raphaël Billé, docteur en gestion de l’environnement, directeur du programme biodiversité à l’Iddri et maître de conférence à Sciences Po. Des milliers d’espèces végétales et animales disparaissent jour après jour de la surface de la Terre. Est-ce grave ? L’humanité ne vit-elle pas aujourd’hui mieux qu’hier ? A-t-elle besoin de toute la biodiversité de sa planète ? Quelles sont au fond les bonnes raisons pour lesquelles, oui, nous devons aussi sauver les pandas ?
  • Biodiversité : les faits et les chiffres. Les données clés présentées en une série de cartes et de graphiques.
  • Forêts : mieux les protéger par Romain Pirard, Iddri. Sous les coups de l’expansion des cultures et du commerce du bois, le recul des forêts tropicales continue. Même les zones relativement épargnées jusqu’ici, comme le bassin du Congo, sont désormais menacées. Mais la nécessité de lutter contre le changement climatique offre de nouveaux moyens d’action.
  • La haute mer, nouvel enjeu du XXIe siècle par Julien Rochette, Iddri. Les industries de la pêche et le secteur des biotechnologies sont de plus en plus engagés dans l’exploitation des ressources de la haute mer. Des espaces désormais menacés et qui, situés au-delà des zones de juridiction des Etats, appellent une régulation internationale forte.
  • Nagoya, un protocole contre la biopiraterie par Claudio Chiarolla, Iddri. En octobre dernier à Nagoya, les Etats signataires de la Convention sur la diversité biologique ont adopté un protocole d’accord en vue d’un partage équitable des bénéfices tirés de l’utilisation des ressources génétiques des pays d’origine riches en biodiversité. Les principes sont posés, mais tout reste à définir.
  • Ecosystèmes recherchent financements par Clément Feger, Iddri. A Nagoya, fin 2010, les Etats ont décidé que 17 % des terres de la planète devaient être constituées de zones protégées, en particulier en milieu tropical. Le coût de cet effort en faveur de la biodiversité pourrait dépasser les 28 milliards de dollars par an contre 6 aujourd’hui. Qui va payer, et comment ?

Sécurité alimentaire

  • Changer de modèle par Sébastien Treyer, directeur des programmes de l’Iddri et spécialiste des prospectives pour les politiques d’environnement. Produire davantage pour lutter contre la faim ? Oui, mais pas n’importe comment ! L’option productiviste de la révolution verte montre aujourd’hui ses limites. Quant à l’alternative de l’agroécologie, elle ne fonctionnera pas sans remise en cause des modèles de consommation au Nord comme au Sud.
  • Sécurité alimentaire : les faits et les chiffres. Les données clés présentées en une série de cartes et de graphiques.
  • Quels besoins pour demain ? par Damien Conaré, Courrier de la Planète. La forte augmentation de la population mondiale jusqu’en 2050, les impacts du changement climatique, la dégradation des ressources naturelles et le renchérissement prévisible des prix de l’énergie appellent un changement radical de modèle agricole. Et aussi, dans les pays riches, une consommation plus sobre.
  • La course mondiale aux terres cultivables par Isabelle Biagiotti, Courrier de la planète. Les acquisitions foncières à grande échelle se multiplient dans les pays du Sud. Un accaparement et une privatisation des meilleures terres agricoles qu’il faut dénoncer ? Ou une évolution inévitable face à l’accroissement de la population et de la demande de produits agricoles qu’il est nécessaire de réguler ?
  • Comment augmenter les rendements agricoles par Sébastien Treyer, Iddri. En 2050, la planète devra nourrir 9 milliards d’habitants. Si les agronomes sont unanimes sur l’urgence d’accroître les rendements là où ils sont faibles, ils divergent sur la méthode : faut-il s’inspirer du modèle productiviste de la révolution verte ? Ou inventer une agriculture écologiquement intensive ?

Eau

  • Trouver la ligne du partage par Lucien Chabason, conseiller auprès de la direction de l’Iddri et président du Plan bleu pour la Méditerranée. Entre croissance des besoins et ressources surexploitées, une part de plus en plus importante de l’humanité risque de manquer d’eau. Les impacts prévisibles du changement climatique rendent urgente la gestion collective de ce bien vital qui pourrait sinon être au coeur des conflits de demain.
  • Eau : les faits et les chiffres par les données clés présentées en une série de cartes et de graphiques.
  • Objectifs du millénaire : la planète trop loin du but par Isabelle Biagiotti, Courrier de la planète. Un être humain sur sept n’a pas accès à l’eau potable. Et plus d’un sur trois ne bénéficie d’aucun système d’assainissement. Le problème de l’eau dans ses usages domestiques n’est pas, sauf exception, celui des disponibilités physiques mais celui du manque d’investissements et de volonté politique.
  • Pollution des rivières : des défis ici et là-bas par Sébastien Treyer, Iddri et Viviane Gravey, Iddri. La qualité de l’eau s’est améliorée dans les pays du Nord et les efforts entrepris depuis un demi-siècle n’auront pas été vains. Mais les résultats restent très insuffisants, faute de vraiment s’attaquer aux causes du problème. Une erreur que les pays du Sud, eux aussi de plus en plus touchés, ont intérêt à éviter.
  • Un bien plus rare par Sébastien Treyer, Iddri. De nombreux pays, comme ceux du pourtour méditerranéen, ont des siècles d’expérience de la gestion de la rareté de l’eau. Mais face à une pression de plus en plus forte sur les ressources, les solutions trouvées jusqu’à présent montrent leurs limites. De nouvelles formes d’organisation sociale sont à inventer.

 

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Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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1 COMMENTAIRE

  1. L’état de la terre 2011
    Je suis tout à fait d’accord avec ce qui est dit et écrit ci-dessus; mais, pourquoi ne pas opposer à cette dépense éffrenée des ressources de notre Terre, la course à la natalité qui fait que demain nous ne serons pas 7 milliards d’individus ici-bas, mais 9 milliards?…
    Il faudra bien à nos gouvernants quels qu’ils soient d’Afrique, d’Asie, d’Europe, etc…, de gauche ou de droite trouver les moyens de nourrir toutes ces bouches qui vont arriver.
    Chez nous, chacun déjà veut SA voiture, SA télé, SA, SA …. Oui, il nous faut davantage de matières premières, de gaz, d’électricité, etc…
    Que ceux qui s’opposent -avec juste raison- à l’exploitation irraisonnée de NOTRE Terre nous apportent enfin LES solutions aux questions qu’ils posent.
    Et puis, derrière ces oppositions qui se manifestent contre l’exploration des sites de ces gaz de schiste puis de leur exploitation n’y a t’il pas autre chose de plus sournois qui pourrait s’appeler la géopolitique ou quelque chose de rapprochant?
    Je suis triste du devenir de MA Terre, mais malheureusement j’irai demain faire le plein d’essence pour ma voiture polluant ainsi un peu plus l’air de la campagne dans laquelle j’adore me promener!… Paradoxal, Non?