Le temps est compté : il ne reste plus que 18 mois aux nations du monde entier pour trouver un accord international capable de répondre à l’urgence des changements climatiques. D’ici là, la dernière grande étape sera la Conférence des Nations-Unies de Poznan, en cette fin d’année. L’Union Européenne, si elle veut assumer son rôle de leader en matière de lutte contre les changements climatiques, devra y faire des propositions concrètes. A commencer par des objectifs ambitieux de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre sur son propre territoire et une solution claire pour assumer sa responsabilité climatique vis-à-vis des pays en développement.
Or pour le moment, le fameux Paquet Energie Climat en discussion au niveau européen ne répond pas à ces attentes : il ne prévoit officiellement qu’un objectif de réductions des émissions de 20% d’ici à 2020 – en contradiction avec les recommandations des scientifiques – et ne précise pas où l’Union Européenne va trouver les dizaines de milliards d’euros nécessaire pour soutenir les pays en développement dans leur lutte contre les changements climatiques.
« Si la France n’est pas capable d’élever l’ambition du Paquet Energie Climat, cela aura des conséquences graves pour l’avenir de la planète puisque les chances de voir la question climatique prise au sérieux dans le reste de monde s’amenuiseront » déclare Damien DEMAILLY, chargé de programme Climat-Energie au WWF-France.
Dans son Manifeste Climat, le WWF-France formule ses demandes pour une Présidence Française de l’Union Européenne réussie. Il demande à Nicolas SARKOZY d’engager l’Europe à réduire ses émissions de 30% en 2020, sur son territoire, et de mobiliser l’équivalent financier de 15% de réductions supplémentaires pour aider les pays en développement.
C’est le message que sera invité à défendre le WWF, le 3 juillet 2008, à l’occasion du Conseil informel de l’Environnement. Il présentera également aux ministres européens de l’environnement ses solutions pour atteindre l’objectif de 30%, et leurs bénéfices pour notre qualité de vie et nos économies.
Pour Serge ORRU, Directeur général du WWF-France, « la présidence française de l’Union est l’occasion de porter un message et des engagements internationaux fidèles à l’esprit du Grenelle de l’environnement. Nous devons êtres ambitieux et dès à présent réduire de 30% nos émissions pour garantir un avenir 100% gagnant à nos enfants. »