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Grande comme six fois la France, cette zone concentre six fois plus de déchets plastiques que de plancton ...

Une expédition scientifique en route vers le 7ème continent

... et cause la mort de plus d'un million d'oiseaux et 100 000 mammifères chaque année

Nous sommes aujourd’hui familiarisés avec le concept de réchauffement climatique et ses effets : fonte de la banquise, élévation du niveau de la mer… Mais encore trop peu de personnes ont entendu parler des îles plastiques, ces déchets de toute sorte rassemblés par les courants océaniques dans certaines zones des océans du globe plus ou moins définies. Les prélèvements effectués dans ces zones sont sans appel : le plastique y est désormais six fois plus présent que le plancton.

D’après le Programme Environnemental des Nations Unies, ces débris causeraient déjà la mort de plus d’un million d’oiseaux marins chaque année, ainsi que celle de plus de 100.000 mammifères marins. Depuis des années, ce phénomène nous inquiète à CDURABLE.info. En 2009, nous avons notamment relayé les photos chocs de Chris Jordan. Sur ces clichés, on découvrait alors que les albatros photographiés sur l’atoll de Midway nourissaient leur progéniture avec des capsules de bouteilles, des briquets, et autres aérosols retrouvés dans les environs :
Copyright Chris Jordan
Copyright Chris Jordan

Pourquoi cette expédition ?

Aujourd’hui, une expédition scientifique française se dirige vers cette soupe de déchets plastiques située au centre du gyre subtropical du Pacifique nord. Découverte en 1997 par le capitaine Charles Moore, elle est si grande (3,43 millions de kilomètres carrés soit un tiers de l’Europe et plus de six fois la France) que cette zone est communément appelée le 7ème continent ou le Great Pacific Garbage Patch… Pourtant « attesté et reconnu par la communauté scientifique », rares sont les expéditions montées pour étudier ce phénomène. « L’’intérêt de la communauté internationale sur ce sujet avoisine le 0 ! » estime François Chartier, spécialiste de ces questions à Greenpeace France. A bord de la goélette Elan, le navigateur Patrick Deixonne et ses co-équipiers sont actuellement en route vers cette zone de convergence du Nord-Est de l’océan Pacifique pour combler nos lacunes. Si les scientifiques ont observé que sur l’essentiel de sa superficie, la couche de plastique de ce tourbillon d’ordures atteint une épaisseur pouvant aller jusqu’à 30 mètres, on ne sait pratiquement rien d’autre. Lors de cette expédition soutenue notamment par le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES), des prélèvements d’eau de mer vont être réalisés pour être ensuite étudiés dans les laboratoires de l’IRD. L’objectif est d’analyser le taux de carbone organique particulaire dans le plancton et détecter la présence métaux lourds (Mercure) dans les plastiques. Dans ces échantillons, on pourra observer au microscope quelles sont les espèces présentes de planctons, déterminer la concentration de la zone en débris marins (plastiques ou non) et le ratio plancton/plastiques de la zone de prélèvements. Une bouée expérimentale équipée de différents capteurs sera trainée dans l’océan pour récupérer des données de température, salinité, luminosité dans le but de caractériser cette zone de convergence. Cette caractérisation de la zone permettra dans un second temps de développer un capteur spécifique de plastique, c’est-à-dire un capteur qui différencie le plancton du plastique et qui déterminera la concentration de la zone étudiée en déchets plastiques. L’équipe d’OSL (Ocean Scientific Logistic) réalisera à la fin de l’expédition un film documentaire qui servira à l’animation de conférences dans les lycées, collèges ou autres établissements pour sensibiliser les populations à cette problématique récente. Car cette expédition montée essentiellement par des acteurs guyanais veut rappeler à tous que nous sommes responsables de cette catastrophe écologique. Patrick Deixonne explique : « L’idée étant de partir de cette problématique mondiale pour pointer du doigt les dysfonctionnements de comportement locaux. Le plateau des Guyanes est strié de fleuves qui se jettent dans l’Atlantique. Les habitudes qui consistent à jeter les déchets dans le Maroni, l’Oyapock ou dans les autres fleuves, le manque de sensibilisation au recyclage sont autant de facteurs qui entraînent irrémédiablement une accumulation des plastiques dans les fleuves puis dans les eaux océaniques où ils commencent une nouvelle vie, aspirés dans une des siphons de la planète, dont par exemple ce fameux 7e continent ». Mais bien entendu, tout le monde doit se sentir concerné par cette catastrophe écologique en Guyane comme en France métropolitaine. Les protagonistes de l’expédition veulent susciter un déclic dans l’opinion publique : « Malheureusement, le manque de sensibilisation sur ce phénomène n’encourage pas à une mobilisation suffisante pour que des moyens de lutte efficaces puissent se mettre en place. Les actions de sensibilisation actuelles se concentrent essentiellement sur la pollution des littoraux. Il n’existe à ce jour, aucune proposition fédératrice autour de la question des déchets en mer. Les océans recouvrent les 2/3 de notre planète, ils abritent en effet d’immenses prairies. Ces prairies de plancton et d’autres micro-organismes constituent, par leur activité photosynthétique, une immense pompe à oxygène. Ils absorbent ainsi plus de la moitié du CO2 produit sur Terre. Pour ces raisons, notre futur dépend de la sauvegarde des océans ». « Situé dans des eaux internationales peu concernées par la navigation marchande et le tourisme, le problème n’intéresse que les écologistes et les scientifiques. La communauté internationale ne s’en soucie guère pour l’instant. OSL pense qu’ il est important d’y retourner pour médiatiser le phénomène en France. Dans 20 ans, si aucune action n’ est entreprise, il sera effectivement aussi grand que l’Europe avec les conséquences que l’ on peut deviner » alerte l’équipe de Patrick Deixonne.

Suivez l’Expédition 7ème continent

Le site de l’expédition vous permet de suivre cette aventure en images. – Le blog est régulièrement mis à jour et vous pourrez voir ce que l’équipe de l’expédition aperçoit du bateau grâce au caméraman / photographe, Sean Palamy. Le trajet de Patrick Deixonne et son équipe est visible sur les pages Argonautica du CNES. – Vous pouvez également suivre cette expédition sur Facebook etTwitter.
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Pour en savoir plus sur le 7ème continent

De nombreux reportages sont ici compilés pour tout comprendre sur la formation et les conséquences de ce 7ème continent :

Documentaire Arte

Plastic curse – La Malediction Du Plastique. Un documentaire diffusé sur Arte à voir absolument : Des îles de déchets. Le Dessous des Cartes, le magazine de géopolitique de Jean-Christophe Victor diffusé par ARTE, a consacré en février 2011 l’une de ses émissions à ce phénomène en explorant ce symbole du dérèglement de notre monde. Vous pouvez voir cette émission en VOD. Voici les cartes de cette émission : Le 7e continent de plastique : ces tourbillons de déchets dans les océans. Lire l’excellente synthèse de Audrey Garric sur le site du Monde.

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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1 COMMENTAIRE

  1. Une expédition scientifique en route vers le 7ème continent
    Je trouve cela horrible!
    100 000 oiseau par ans, c’est inimaginable!

    J’en peut plus de cette terre polluée et dire qu’il y a des personnes attentionnées qui essaye de réparer les dégats qu’on a fait et d’autre s’en fichent TOTALEMENT!

    Maintenant il faut prendre les choses en main et enfin aidé c’est animaux en détresse!

    SVP aidez les, je n’arrive plus à suporter ces horreur 🙁

    Voici mon blog sur les animaux en voie de disparition:
    http://lesanimauxenvoiededisparition.unblog.fr/

    Nina Laloy
    Douze ans.