Les études de terrain ont été lancées peu de temps après la création de l’association, soit à partir du 28 mai 2006. Ces études ont porté sur les 12 villages recensés pour le projet TEAS et ont pu faire ressortir les principales attentes et besoins des communautés locales. C’est ainsi que l’association a utilisé ces études pour déterminer les objectifs principaux du projet
Tourisme Ecovillage d’Accueil Solidaire est un projet établi par l’association Itinérance suite à une réflexion et une étude sur les pratiques traditionnelles (agricoles, artistiques, artisanales et culturelles) dans le pays du Burkina Faso et particulièrement dans la région du Sahel. – Voir article précédent « Un écovillage d’accueil solidaire à Yakouta » En effet la connaissance du terrain et la motivation des habitants ont contribué au développement d’un projet visant l’amélioration des conditions de vie des communautés locales dans la zone du barrage de Yacouta situé à 12 km de Dori dans la province du Séno). Douze villages environnant le barrage ont été ciblés : Yacouta, Hogo Samboel, Dani, Dangade, Peokoye, Oulo, Wourka, Yirga, Djigo, Nobiol, Bombofa. Le problème de l’emploi se pose de façon cruciale et avec beaucoup d’acuité dans cette zone, et est difficilement perceptible en milieu rural où se concentre la majorité de la population active. Dans un environnement agro écologique défavorable, cette population mène des activités de type saisonnier ou s’investit dans des emplois peu productifs et peu rémunérateurs. Cependant, grâce à l’installation du barrage depuis 2005, l’activité agricole prend de l’ampleur, notamment par la mise en place de pépinières. Le projet cherche donc à appuyer ces initiatives dans le but de créer une auto suffisance alimentaire pour ces communautés.Justification du projet
Selon l’enquête démographique de 1991, les sahéliens du Burkina Faso se concentrent essentiellement dans les secteurs de production (agriculture, élevage, pêche et forêt). Ils représentent 94,26 % de la population active dans le Seno. Cette population est donc pleinement occupée pendant la saison hivernale mais reste quasiment sans emploi pendant au moins 8 mois de l’année. Par ailleurs les études que nous avons menées dans les villages cibles en faisant témoigner à la fois les anciens et la jeune génération ont permis de récupérer un maximum d’informations sur l’évolution de l’agriculture et du climat dans la région. Ces renseignements concernent essentiellement l’évolution au niveau du type de semences utilisées, de la fréquence et de l’importance de la pluviométrie, des menaces comme la sécheresse et les insectes. Progressivement les besoins et attentes des villageois se font entendre à notre niveau. Nous pouvons aujourd’hui affirmer que la principale préoccupation des communautés locales du Sahel est la quantité d’eau à recevoir pour pouvoir semer à temps et que les récoltes soit à la hauteur de leurs besoins vitaux. La plupart du temps pour pouvoir planter l’année suivante il faut qu’ils achètent des semences supplémentaires car les greniers sont vides. Ce qui leur occasionnent un appauvrissement supplémentaire. Concernant la pluviométrie, selon les témoignages recueillis nous pouvons affirmer que les pluies sont toujours présentes mais leur fréquence et intensité ont diminué. Il pleut moins fort sur un temps réduit. Cependant la politique de l’eau dans la zone du Sahel est assez rigoureuse avec des services de régulation implantés au niveau des barrages et retenues d’eau comme les Comités Locaux de l’Eau (CLE), les projet de Gestion Intégrée des Ressources en Eau, etc. Concernant les ressources forestières, le problème du bois de chauffe est persistant malgré des campagnes de sensibilisation sur les risques concernant l’utilisation du bois pour faire la cuisine. Il existe des petits projets ponctuels de reboisement mais le plus souvent une fois la zone reboisée, le suivi n’est plus assuré et les jeunes plants meurent de sécheresse ou sont ingérés par les ruminants locaux. Sur le plan sanitaire les manques demeurent. Même au niveau des chefs lieu de province les carences en médecins spécialistes et qualifiés sont un véritable problème de santé publique. Objectifs du projet Il est important de préciser que l’association Itinérance avant de mettre en place ses activités a débuté par une étude de diagnostic de la zone d’action. En effet les stagiaires présents en 2006 ont eu comme mission principale de répertorier précisément les besoins et attentes vitaux des villages cibles. Ces besoins se sont essentiellement situés au niveau du rendement des productions agricoles qui demeurent insuffisantes pour une année complète et également de l’emploi qui a tendance à accentuer l’exode rural. 1. Objectif global L’apport de l’autosuffisance alimentaire aux communautés locales Les deux volets du projet TEAS se rejoignent ici pour se compléter et accompagner les habitants des villages cibles dans leurs efforts pour atteindre enfin l’autosuffisance alimentaire. En l’écotourisme et l’agro-écologie sont aujourd’hui 2. objectifs spécifiques – lutte contre la pauvreté par la mise en valeur de l’artisanat des villages – le développement de l’activité écotouristique dans la zone du barrage de Yacouta – améliorer le rendement des cultures actuelles par des techniques agro-écologique performantes.Résultats attendus
Objectifs spécifiques Résultats attendus – combattre l’exode rural des communautés villageoises vers les villes – création d’emplois dans la zone des 12 villages ciblés – le développement de l’activité écotouristique dans la zone du barrage de Yacouta – mise en place de circuits écotouristiques couvrant toute la zone – améliorer le rendement des cultures actuelles par des techniques agro-écologique performantes.Principales activités préconisées
• Réalisation des cultures avec la méthode du Zaï – délimiter et mesurer les champs – déterminer les semences à mettre en terre avec cette technique – assurer le suivi • Mise en place de champs collectifs – dans les 6 villages ciblés pour l’agro-écologie, un champ collectif a été mis en place. – Plantation de semences améliorées – Suivi de l’évolution de ces semences et des différents mélanges effectués • Mise en place de bassins de pisciculture – sélectionner le ou les lieux d’implantation des bassins – déterminer les types de poissons à mettre en élevage – sélectionner et former les actifs qui en auront la charge par la suite • Sensibilisation à la propreté – mise en place d’un groupe chargé de la collecte des ordures – déterminer des lieux pour la mise en place de poubelles collectives – formation et sensibilisation à l’hygiène et la salubrité • Création de circuits écotouristiques basiques – sensibilisation à l’écotourisme dans les 6 villages ciblés pour les activités des circuits – création de circuits sur 3, 7 et 15 jours – déterminer l’intégration des villages en tant que combiné à des circuits à plus grande échelle. – déterminer l’intégration des villages sur un circuit à part entière. • Construction de l’écovillage – topographie du terrain et dépôt au cadastre – construction de 16 chambres, 1 restaurant, 1 buvette, 1 cuisine, 1 entrepôt de stockage, 1 salle de conférence. – Construction en annexe d’une maison de l’artisanat pour regrouper l’artisanat des villages du barrageStratégies de mise en œuvre
La mise en œuvre de ces activités en amont et en aval du barrage de Yacouta sera effective selon un planning qui tient compte à la fois de la saison des pluies mais également de la saison touristique. Chaque activité se déploiera dans des villages ciblés au préalable pour leur possibilités et potentialités concernant la mise en place de ces différentes activités. Concernant l’agro-écologie et l’écotourisme, villages ont été ciblés pour chaque activité Ecotourisme : *Yacouta *Hogo Sambœl *Katchari *Oulo *Bombofa *Dani *Djigo Agro-écologie : *Yacouta *Peokoye *Dangade *Nobiol *Oulo *Wourka