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... et de permettre ainsi des niveaux élevés et nocifs d'exposition pour les humains

L’autorité européenne de sécurité alimentaire, EFSA, propose de remplacer le système de test actuel sur les produits chimiques par une dose d’exposition tolérée fixe. Pour la plupart des produits chimiques, un adulte pourrait – selon l’EFSA – manger en toute sécurité 90 microgrammes (µg) d’un produit chimique tous les jours durant sa vie entière, selon l’approche SPT (Seuil de préoccupation toxicologique, TTC en anglais). L’approche SPT est une proposition élaborée par l’industrie des pesticides et est loin d’être sûre. Les explications de l’association Générations Futures.

L’approche SPT. L’approche SPT est basée sur des données anciennes et dépassées de l’industrie que l’EFSA n’a pas vérifiées, car les études originales ne sont pas récupérables ! Le niveau de SPT est calculé en excluant les produits chimiques les plus toxiques (5e percentile) de la base de données. Cela signifie que beaucoup de produits chimiques, d’après les données même de l’industrie, montrent des effets toxiques en dessous de ce niveau «sécuritaire» SPT. Le pesticide dieldrine a ainsi des effets toxiques à des niveaux 30 fois inférieure au niveau calculé selon l’approche SPT. Niveau d’exposition élevé. Par cette manipulation, l’approche SPT fixe un niveau extrêmement élevé d’exposition, permettant à tous type de produits chimiques non testés un accès au marché facile. En outre, les nourrissons, qui sont connus pour être plus vulnérables, ne sont pas protégés par la SPT et les mélanges de produits chimiques ne sont pas pris en compte. L’approche SPT est scientifiquement injustifiable, elle met les seuils de préoccupation toxicologique à un niveau extrêmement élevé, expose ainsi les adultes, les bébés et les enfants à un risque et sert uniquement à obtenir un accès illimité au marché pour les produits chimiques. Perturbateurs endocriniens. Les conclusions de la littérature scientifique indépendante (c’est à dire non publiée par les industriels) ne sont pas prises en compte dans l’établissement de la SPT. On pourrait ainsi facilement abaisser le seuil extrêmement élevé de la SPT en prenant en compte ces données scientifiques indépendantes de l’industrie. Pour les produits chimiques perturbateurs du système endocrinien, des doses 10, 100, 1000 et même jusqu’à 7500 plus faibles que la valeur de la SPT ont ainsi été révélées toxiques dans des études indépendantes. Cela signifie que permettre aux gens d’être exposés à ces produits chimiques au niveau de la valeur SPT va directement causer des effets indésirables chez ces personnes. L’étude ne prend pas en compte le mode d’action particulier des perturbateurs endocriniens. L’EFSA propose aujourd’hui l’utilisation de l’approche SPT pour les impuretés chimiques et les métabolites, mais l’industrie travaille déjà dur pour étendre son utilisation dans toutes les directions. « Si la SPT était appliquée à la classe la plus dangereuse de produits chimiques, alors presque tous les pesticides seraient soudainement classés «sûrs» pour les humains et aucun test ne serait plus nécessaire ! » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. « Il est incroyable que l’EFSA, qui prétend être un Institut scientifique de haut niveau, soit sur le point d’adopter cette proposition dangereuse de l’industrie chimique non fondée sur la science. La confiance aveugle de l’EFSA pour l’industrie a également permis à des lobbyistes de l’industrie et d’autres promoteurs connus de la SPT d’intégrer le panel d’experts chargé d’examiner l’approche SPT. C’est inacceptable ! » ajoute t’il.

 

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1 COMMENTAIRE

  1. L’EFSA soutient une proposition de l’industrie d’arrêter les essais sur les produits chimiques

    Je ne pense pas que ce soit la bonne solution. Il suffise qu’il y ait un seul cas, d’une personne qui n’ai pas supporté la dose injectée pour finir par porter plainte, créer polémique et ceci est tout à fait compréhensible.

     

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David Naulin
David Naulinhttps://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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