Greenpeace et le WWF ont appris avec consternation que le gouvernement congolais a délivré, en dépit de ses engagements, des permis de prospection pétrolière dans le Parc national des Virunga. L’Europe doit de toute urgence intensifier la pression afin que les autorités congolaises fassent respecter la loi et assurent la protection du Parc des Virunga.
Le Parc des Virunga, classé patrimoine mondial de l’UNESCO Le Parc des Virunga est la plus ancienne réserve naturelle d’Afrique. Il se trouve à l’est de la République Démocratique du Congo, à la frontière de l’Ouganda et du Rwanda. Le Parc National des Virunga est le plus précieux des parcs congolais, l’emblème non seulement du Congo, mais du continent tout entier. Il est réputé pour contenir plus de 200 espèces de mammifères dont les plus connues sont les gorilles de montagne, les chimpanzés, les hippopotames, les éléphants et les okapis. Le parc est aussi l’aire protégée d’Afrique la plus riche en espèces d’oiseaux. Les touristes sont de plus en plus nombreux à visiter le parc pour avoir la chance d’admirer les gorilles de montagne. Le Parc des Virunga est également crucial pour l’approvisionnement en eau potable. Précisément grâce à sa valeur écologique exceptionnelle, le Parc des Virunga a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979 Un précédent inacceptable qui met en péril la protection de l’environnement en République Démocratique du Congo Toute exploration ou exploitation extractive dans le parc national des Virunga est interdite au regard de la loi congolaise (loi du 22 aout 1969 sur la conservation de la nature) et des conventions internationales (Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO, RAMSAR ). Pourtant, en juin 2010, le président de la République démocratique du Congo a, par ordonnance, autorisé l’exploration des sols des concessions recouvrant près de 85% de la surface du parc pour déterminer l’étendue des surfaces pétrolifères exploitables. Devant le risque évident de dégradation d’un site classé au patrimoine mondial de l’humanité, la commission du patrimoine mondial de l’UNESCO a exprimé “sa profonde préoccupation à l’égard des projets pétroliers envisagés qui se trouvent en partie sur le territoire du parc”. En mars 2011, le ministre de l’Environnement congolais a rappelé que toutes les activités de prospection pétrolière étaient interdites dans le Parc National des Virunga et a demandé la suspension de toutes les activités de prospections pétrolières autour du parc national jusqu’à l’annonce des recommandations découlant d’un examen approfondi d’évaluation environnementale stratégique (EES) pour la région concernée. Malgré ces décisions, la société SOCO International a commencé des activités d’exploration dès septembre 2011. Une situation qui nécessite la mobilisation de tous dès maintenant Dans ce contexte, les compagnies pétrolières pourraient délibérément ignorer tant les accords internationaux que les résultats de l’étude d’évaluation environnementale stratégique en faisant le pari d’une politique du fait accompli. Venant de sociétés européennes, cette attitude est d’autant plus inacceptable que le contribuable européen finance depuis des décennies des actions de protection du Parc des Virunga. Il convient également de rappeler que l’Union européenne finance actuellement la deuxième phase des études d’évaluation environnementale stratégique (EES) qui détermineront ou non, et sous quelles conditions, la possibilité d’exploration pétrolière dans la région. Aujourd’hui, seul le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a depuis deux semaines clairement exprimé la position de la Belgique : “L’extraction du pétrole dans les Virunga est en conflit avec la loi congolaise et avec les accords internationaux.” Face à l’urgence de la situation, la société civile congolaise et internationale est en train de se mobiliser. Il est indispensable d’alerter l’opinion et les décideurs européens sur les dangers de l’exploration pétrolière dans la zone du parc des Virunga. Pour plus d’informations : Hashtag Twitter : #SOSVirunga