Environ 1 milliard de personnes vivent aujourd’hui en bidonville, soit 1/3 de la population urbaine. Alors que l’ONU appelle à une action rapide pour lutter contre la faim dans le monde, dans les bidonvilles de Nairobi au Kenya et les camps de Port-au-Prince et de Thaïlande, l’association humanitaire SOLIDARITES INTERNATIONAL lutte contre la malnutrition dont sont victimes les habitants grâce à une solution simple, accessible et efficace : l’agriculture en sac. A l’occasion du 16 octobre, Journée Mondiale de l’Alimentation, l’ONG et son partenaire le Crédit Coopératif mettent cette technique à l’honneur.
La réponse à la sous-nutrition urbaine est dans le sac A Nairobi, capitale du Kenya, 70 % de la population vit en bidonville. Souvent ces personnes sont venues de la campagne, victimes notamment de la sécheresse qui sévit depuis plusieurs années. Une des difficultés de vie dans ces vastes quartiers surpeuplés, c’est l’alimentation. Peggy Pascal, experte en sécurité alimentaire, responsable du département technique de l’ONG SOLIDARITES INTERNATIONAL, explique : « En 2007, après les élections, il y a eu des violences dans plusieurs villes du pays. À Nairobi, les gens ne trouvaient plus de quoi se nourrir. En 2008, il y a eu la crise alimentaire, le prix de nombreux produits a augmenté. Beaucoup de Kényans ne mangeaient plus que du maïs pour se gonfler l’estomac et avaient donc des ca rences (manques) en vitamines, etc. « « Nous avons donc organisé des distributions d’aliments. Mais assez vite, on a proposé des jardinières en sacs. Cela a permis aux habitants de cultiver eux mêmes leurs légumes. Le souci, c’est le manque de place dans les bidonvilles. Ces sacs prennent peu d’espace. C’est une technique simple, peu coûteuse ». Ainsi, dans les ruelles de Kibera, le plus grand bidonville d’Afrique, dans celles des camps de Port-au-Prince et de Mae La en Thaïlande, des dizaines de milliers de familles se nourrissent grâce à ce programme appuyé par Peggy Pascal : « Ce concept, qui a fait ses preuves au Soudan du Sud et en Afghanistan, est particulièrement adapté à la grande concentration de population et à la malnutrition dont sont victimes les habitants de bidonvilles. Il suffit d’un espace réduit et de très peu d’eau pour que les familles y cultivent choux, épinard, pommes de terre et autres légumes locaux… Un moyen pour ces populations, bien souvent originaires de milieux ruraux, de diversifier leur alimentation, voire même de dégager un petit revenu en revendant leur surplus au marché. » Une technique simple & accessible à tous « La technique de la culture en sac est simple, peu coûteuse et ne demande pas de savoir-faire particulier. Il suffit de remplir le sac de terre enrichie de compost, tout en prenant soin de disposer de pierres au centre, et ce jusqu’en haut du sac pour que l’eau s’infiltre bien. Enfin, il faut trouer le sac pour y planter, de haut en bas, différents légumes, afin de diversifier l’alimentation. A Kibera, les gens se sont très vite approprié cette technique, preuve de son efficacité. Le moindre recoin du bidonville est aujourd’hui parsemé de sacs. » « Un sac procure un repas par jour pour une famille de 6 personnes, précise Peggy Pascal. Cela veut dire que si une famille possède 7 sacs, elle peut se nourrir toute la semaine. » Certaines familles cultivent 20 sacs et vendent leur production. « Beaucoup de personnes ont une expérience d’agriculteurs. Cela a créé plus de cohésion sociale. Mais la fertilité des sacs baisse au bout de 6 à 9 mois. Nous travaillons donc à des engrais végétaux. Sur place, nous avons 5 personnes de Solidarités International et 27 agriculteurs kényans qui donnent des conseils et qui font des pépinières. Nous allons développer le même projet dans d’autres villes du Kenya. » En 5 ans, 225 000 personnes ont déjà bénéficié de cette culture en sacs. Mais Solidarités International a besoin de vous pour financer la poursuite ce ce programme. D’ici 2020, la survie de 40 millions d’Africains pourrait dépendre de cette agriculture urbaine. APPEL A DONS : Mobilisez-vous contre la faim, offrez des sacs potagers aux habitants des bidonvilles de Nairobi, de Port-au-Prince et de Thaïlande sur sac-potager.solidarites.org. Pour en savoir plus – Lire l’article de Sophie Landrin publié dans LE MONDE : Cultiver des légumes dans les bidonvilles pour nourrir l’Afrique – Lire l’article de OnEarth Magazine traduit et publié par Courrier International : Savez-vous planter les choux…en ville ?