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Pollution au chlordécone des bananeraies : l’amiante des Antilles ?

Ce mercredi 25 aout, nombre de médias se sont fait l’écho d’un rapport de l’INRA et du rapport de l’AFSSET, enfin publié, mettant sévèrement en cause les grands planteurs de bananes et la complaisance de l’Etat, pour leur responsabilité dans la pollution au chlordécone des bananeraies des Antilles françaises. Un scandale sanitaire et écologique inacceptable pour France Nature Environnement.

La catastrophe aurait pu être évitée

Dans un premier mouvement salutaire, le ministère de l’agriculture avait interdit l’usage de ce pesticide dès 1968, en refusant son homologation. Mais, la pression des lobbies aidant, une autorisation provisoire d’un an a été délivrée en 1972 et a couru, sous différentes formes, jusqu’à 1993 aux Antilles. Les Etats-Unis, pourtant souvent indulgents face au lobby international de l’agrochimie très bien représenté dans leur Parlement, l’ont interdit dès 1976 !

L’amiante des Antilles ?

Le chlordécone, considéré comme et perturbateur endocrinien a été identifié comme « bioaccumulatif » dès 1979 : il est peu ou pas éliminé par les organismes dans lesquels il s’accumule et classé comme cancérigène potentiel. Pour José Cambou, pilote du réseau Santé environnement : « Les effets sanitaires dus aux produits cancérigènes peuvent mettre plus de dix ans pour se faire jour, comme dans le cas des expositions à l’amiante». Or du fait de sa diffusion dans le milieu, comme polluant organique persistant (POP), et en particulier dans les cours d’eau et les nappes phréatiques, le chlordécone a vraisemblablement atteint l’ensemble des populations mises en contact.

L’avenir de l’agriculture hypothéqué

Les ravages du chlordécone ont été identifiés en 2009. L’OPCEST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, sous la plume de la sénatrice Catherine Procaccia et du député Jean-Yves le Déaut) dressait un tableau sombre dans un rapport peu suspect « d’écologisme » : « à la Martinique et en Guadeloupe, respectivement 19% et 15% des surfaces agricoles utiles sont contaminées, et 8% et 9% très contaminés, c’est-à-dire avec une concentration supérieure à 1milligramme par kilo. Elle correspond à la valeur-seuil au-dessus de laquelle la contamination des végétaux est trop importante pour permettre des cultures, notamment des légumes racines ». Le scandale est donc tout à la fois écologique et sanitaire.

Pour Bruno Genty, président de la fédération France Nature Environnement : « FNE avec ses associations ultramarines membres sera très vigilante. Si une prévalence forte de cancers apparaissait dans les Antilles françaises et qu’elle était imputée à l’usage prolongé du chlordécone, FNE et ses associations, comme l’Assaupamar,
pourront agir en justice pour atteinte à la nature et en soutien des victimes éventuelles. »

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