Ma COOP – La Vie au Vert est une expérience qui, depuis 10 ans, prouve qu’il est possible d’avoir une épicerie coopérative, ouverte toute l’année, dans une commune rurale de moins de 200 habitants … et de créer 10 emplois en soutenant les producteurs locaux ! Sans communication, seul le bouche à oreille … et les médias ou certains partenaires qui posent un regard « objectif » sur notre projet. Articles et vidéos pour tout voir et tout savoir sur notre projet.
Portrait par Village Magazine – Mars 2022


La coopérative lozérienne compte 83 coopérateurs pour un chiffre d’affaires de 400 000 €.« Fantaisiste », « inadapté », « perdu d’avance »… Cyrille Souche sourit en évoquant les sombres projections qui entouraient son projet d’épicerie coopérative il y a dix ans. Heureusement à Pied-de-Borne, petite bourgade lozérienne où 180 âmes vivent dans des maisons de pierres chauffées par le soleil du Sud, certains ont choisi de le suivre dans cette aventure qui, il le concède aujourd’hui, ne manquait pas d’ambition. Leur pari d’alors – car ils sont trois à l’origine du projet – est double. Doter la commune d’un commerce alimentaire qui soit à la fois piloté par les habitants, et viable économiquement. En 2021, la réussite du projet dépasse tous les espoirs : la coopérative Ma Coop – La Vie au Vert, pionnière dans le monde rural, est portée par 83 coopérateurs et affiche un chiffre d’affaires annuel de près de 400 000 €. Surtout, elle a employé jusqu’à 14 personnes cet été (dont 5 contrats à l’année) et projette encore d’embaucher. «Après l’usine EDF, nous sommes devenus le premier employeur de la commune », se félicite Cyrille Souche. Ce matin de septembre, les Borniquels (le nom des habitants de Pied-de-Borne) se réveillent doucement, bercés par le ronflement des rivières de la Borne et du Chassezac. Le soleil perce au-dessus des montagnes et inonde l’étroite vallée de sa lumière matinale. Sur le seuil de l’épicerie, une joyeuse bande s’affaire. Ils sont une douzaine, arrivés sans prévenir, pour aider comme chaque mercredi à décharger le camion de livraisons. «C’est un rendez-vous installé dans les esprits. Om prend deux heures de notre temps, on se retrouve et on se rend utiles », confie Alexandre derrière ses lunettes sombres. Ce retraité encore gaillard, ancien directeur de l’école communale, s’éclipse pour se fondre dans la chaîne humaine qui vient de se former. À travers les étroits rayons, les cagettes de légumes caracolent de mains en mains dans un joyeux ballet. Quelques clients contournent les corps et les cartons pour se frayer un chemin. Devant ce joyeux bazar, Cyrille Souche sourit. Sans doute repense-t-il au chemin parcouru pour en arriver là. D’abord il a fallu convaincre. En 2011, accompagné de ses deux acolytes, il distribue des tracts et organise des réunions pour présenter le projet. La mairie les soutient sans trop y croire, tandis que les habitants sont partagés. Beaucoup sont sceptiques, témoins de trop de projets mort-nés, faute de rentabilité. Mais il y a les autres, les sympathisants, les intrigués, ceux qui ne peuvent se résoudre à la disparition progressive des commerces à Pied-de-Borne. Parmi eux, certains prêtent de belles sommes pour aider au lancement du projet. Environ 10000 € sont récoltés pour reprendre le fond de commerce, faire les travaux, verser les premiers loyers et embaucher deux personnes à mi-temps. À l’ouverture des portes en 2012, la jeune équipe de Ma Coop – La Vie au Vert affiche ses ambitions : l’épicerie sera ouverte toute l’année six jours par semaine, et n’écoulera que des produits bio ou locaux.
Les coopérateurs se sont donnés rendez-vous en ce jour de livraison.Au fil des saisons, l’épicerie tient ses promesses. Ses rayons se garnissent de produits transformés, de vin et de bières locales, de vrac. Un atelier de boulangerie est relancé au sous-sol pour fournir l’épicerie en pain frais. L’épicerie devient coopérative En 2017, l’association qui se porte déjà bien, décide de se convertir en coopérative de consommateurs. Elle devient la première du genre en milieu rural. « On en retrouve à Paris, Marseille, Toulouse… Notre pari a été d’en faire vivre une dans un secteur isolé, avec peu d’habitants. Il a fallu inventer notre propre modèle… », glisse Cyrille. Entrepreneur dans l’âme e fondateur d’une agence de conseil en développement durable à Avignon, l’homme avoue aimer « créer ce qui n’existe pas encore ». Ainsi l’épicerie lozérienne ne sera pas exclusivement réservée à ses coopérateurs. Il s’agira d’un lieu ouvert où chacun est libre de s’engager ou non. A ceux qui s’investissent, qui achètent des parts ou qui consacrent quelques heures par mois au fonctionnement du magasin, une remise sur les prix est accordée. Quant aux bénéfices dégagés, ils seront intégralement consacrés au développement de la coopérative, soit au travers d’une embauche, soit d’un nouveau projet. Et maintenant, une auberge L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais, en 2019, un généreux coopérateur décide de mettre une grande bâtisse voisine à la disposition de Ma Coop. Ni une ni deux, l’équipe de coopérateurs-bricoleurs reprend du service pour transformer cette maison d’hôtes en auberge-restaurant. Un prêt de 110000 € est contracté pour réaliser les travaux. « Cela nous a semblé être une suite logique au projet. On pouvait ainsi écouler les invendus de l’épicerie et fournir le restaurant en produits frais et locaux. Une sorte d’économie circulaire en même temps que la diversification de notre activité », explique David Naulin, un autre fondateur de Ma Coop. En juillet 2020, l’Auberge coopérative des trois rivières ouvre ses portes, en pleine crise sanitaire. L’année suivante marque le véritable lancement de cette nouvelle adresse. Le succès est immédiat. Certains jours, la terrasse ne désemplit pas. Contact Place Édouard Fournier 48800 Pied-de-Borne Tél. : 04 30 09 10 14. VILLAGE PRINTEMPS 2022 village_magazine_mars_2022.pdf – Télécharger le Portrait de Ma COOP – La Vie au Vert par Village Magazine – https://villagemagazine.fr/
Face à la crise, Les coopératives font mieux que résister
Un dossier COOP.frpublié à l’occasion de la sortie du Panorama des entreprises coopératives de l’année 2022


Portrait de Ma Coop La Vie au Vert : épicerie coopérative de Lozère
La petite coopérative qui pourrait faire des petites…En Lozère, la commune de Pied-de-Borne, 176 habitants, a bien de la chance. Après plusieurs échecs d’épiciers indépendants qui ont tenté d’y faire vivre un commerce de détail, la commune dispose depuis dix ans d’une épicerie coopérative dynamique : Ma Coop La vie au vert. Et depuis un an, l’équipe à l’origine de cette initiative a créé une auberge coopérative dont le succès a été immédiat. Ou comment l’union des bonnes volontés permet de répondre efficacement à des besoins locaux.

Démarche citoyenne
« Personne n’y croyait… » se rappelle Cyrille Souche, le président de la coopérative. « L’épicerie du village venait à nouveau de mettre la clé sous la porte en laissant une ardoise… On dînait entre amis et l’un de nous a lancé : « Et pourquoi on ne la reprendrait pas ? » » En 2011 une association de préfiguration est créée, et en juin 2012 Ma Coop La vie au vert ouvre ses portes au public. Transformée ensuite en coopérative de consommateurs, elle regroupe aujourd’hui 85 coopérateurs et coopératrices et fait travailler 5 à 7 salariés sur 3,5 équivalents temps plein. Les associés bénéficient d’un tarif préférentiel et donnent en échange 3 heures de service par mois. Ainsi, le mercredi une bonne dizaine d’entre eux se retrouvent pour le déchargement de la livraison hebdomadaire et la mise en rayon. En privilégiant des produits locaux, bios, de saison, en travaillant de manière régulière avec des producteurs locaux, sans pour autant supprimer les produits plus classiques, la coopérative a réussi son pari. Recréer un commerce pérenne dans le village, qui est aussi fréquenté par des habitants des communes voisines qui apprécient la diversité et la qualité de l’offre, et préfèrent faire vivre un commerce de proximité plutôt que d’aller faire leur plein hebdomadaire dans les hypermarchés de Mende, Alès ou Aubenas… à une heure de route !

Dynamique économique
Le chiffre d’affaires de la coopérative reflète le succès économique du projet. De 200 000 € en 2013 l’activité est arrivée a plus de 400 000 € en 2020, avec une augmentation significative entre 2019 et 2020 de + 50 % ! Deux raisons à cette hausse : l’effet covid et le retour au local, surtout notable lors des mois de confinement : « On a fait des chiffres d’affaires qu’on ne fait habituellement pas à cette période, et ce, du fait de personnes venues se confiner dans des gîtes et dans des résidences de vacances » explique Cyrille Souche. L’autre raison tient à la création d’une nouvelle activité : l’auberge restaurant des Trois rivières, installée à 5 minutes de l’épicerie, de l’autre côté de la rivière. « Une chambre d’hôte était en vente, un des coopérateurs a apporté l’argent pour l’acquisition, la propriétaire a accepté notre offre d’achat, on a fait ensuite un emprunt auprès du Crédit coopératif garanti par France Active qui nous a permis d’aménager une cuisine professionnelle, et on a ouvert pour l’été 2020. » Un des coopérateurs fondateurs est salarié de l’auberge, secondé par un chef en cuisine et une serveuse. Le succès était au rendez-vous et l’équipe vise à doubler le nombre de salariés pour être ouvert toute l’année et tous les jours du matin au soir !
coop_reportage_florence_moncenis-1-4.jpg?itok=_XHo4awc« Si dans 1000 communes il y avait des épiceries coopératives comme la nôtre, vous imaginez le nombre d’emplois qui seraient créés, le nombre de producteurs qui seraient associés ? »
Prophète en son pays
Pourtant, regrette Cyrille Souche, il y a toujours une partie du village qui ne fréquente ni l’épicerie ni l’auberge coopératives et le soutien de la mairie n’est pas au rendez-vous… « Il y a un peu deux mondes… » Comme si le monde d’après dont on parle tant était déjà là, préfiguré par des habitants qui jouent à fond la carte du local et de la coopération, et celui d’avant, encore engoncé dans ses certitudes et ne voyant pas trop l’intérêt du bio et de l’accueil de nouveaux habitants… Ce blocage, heureusement, n’empêche pas les projets de la coopérative d’avancer. Elle, qui s’est inspirée de La Louve à Paris ou de La Cagette à Montpellier, reçoit maintenant la visite de groupes qui viennent prendre des informations sur son expérience pour la reproduire dans leurs villages… Et Cyrille Souche de rêver : « Si dans 1000 communes il y avait des épiceries coopératives comme la nôtre, vous imaginez le nombre d’emplois qui seraient créés, le nombre de producteurs qui seraient associés ? J’aimerais vraiment aider d’autres communes à faire ainsi leur propre commerce. Et pourquoi n’inventerions-nous pas une nouvelle enseigne de coopératives de proximité ? » Si elle n’est pas prophète en son pays, malgré sa réussite, la Coop La vie au vert le sera pour d’autres. Ce rêve sera peut-être demain une réalité. Rappelez-vous les débuts de la petite épicerie de Pied-de-Borne : « Au début, personne n’y croyait ! »
En savoir plus
Logo%20Ma%20COOP%20HD.jpg?itok=hL4UX_BoMémoire sur l’alimentation locale et responsable en Occitanie
Nous avions accepté d’échanger par téléphone avec Camille AUBERTIN, Jeune diplômée Ingénieur ENSAT Spécialisation Agroécologie, pour un entretien dans le cadre de son travail à la Région Occitanie. L’équipe en charge du Pacte régional pour une alimentation durable l’avait sollicité pour aller à la rencontre des distributeurs d’une alimentation locale et responsable afin de mieux comprendre ce métier (activités, motivations, difficultés, attentes…). L’échange que nous avons eu ainsi que ceux avec l’ensemble des porteurs de projet qu’elle a rencontré au cours de ce stage lui ont permis de rédiger son mémoire de fin d’étude que nous partageons afin que vous puissiez en prendre connaissance si cela vous intéresse. Il s’agit du rapport rendu à la Région Occitanie. Il a été lu par la coordinatrice du Pacte et par le Directeur de la direction de l’Agriculture, Alimentation, Forêt. Ce travail pourra leur servir de support de réflexion pour mettre en place un plan d’action notamment vis à vis des circuits-courts. Notre expérience avec notre magasin coopératif est une initiative qui ne rentre pas dans le cadre des dispositifs de la Région mais qu’il serait cependant pertinent de soutenir … Camille nous souhaite une très bonne continuation et espère que les politiques publiques soutiendront plus les initiatives comme la notre dans les années à venir ! Nous lui souhaitons de trouver très vite une place dans le milieu professionnel qui lui permette de favoriser le développement de l’agroécologie. Mémoire sur l’alimentation locale et responsable en Occitanie – Pacte Régional pour une Alimentation Durable en Occitanie – Contacter Camille AUBERTINActualités
– Suivez l’actualité de Ma Coop – La Vie au Vert sur FacebookFrance 3 le 26/04/2021


«Il faut ouvrir les cartons, mettre en rayons ou en réserve, pointer les inventaires. Le principe, c’est de donner 3 heures de son temps chaque mois. Je vais aussi à la déchetterie à Villefort.» Jean-Michel Testa, coopérateurUne coopérative sans but lucratif Au milieu des étagères, Sylvie Lhotel, venue s’installer à 4 kilomètres de Pied-de-Borne pour passer sa retraite, range les bocaux. Et elle ne tarit pas d’éloges sur le projet : « On rencontre des gens, il y a une équipe dynamique et on trouve de bons produits. On est vraiment très contents« . Sylviane Masson, qui profite de l’occasion pour faire aussi ses courses, ne dit pas autre chose. Avec son mari, après 40 ans passés en région parisienne, ils ont décidé de venir vivre dans la maison familiale. « La coop rassemble tout ce qu’on aime et tout ce qu’on a toujours soutenu : les bons produits, l’agriculture bio, les producteurs locaux, l’emploi sur place. »
«Si on veut que le village vive, il faut soutenir la coop, il n’y a pas à hésiter». Sylviane Masson, coopératriceCréée en 2011 par Cyrille Souche et David Naulin, « Ma coop la vie au vert » est installée dans les locaux d’une ancienne épicerie, financée à l’époque par la mairie de Pied-de-Borne. D’abord associatif, l’établissement a transformé l’essai et est devenu une coopérative de consommateurs à but non lucratif dont le chiffre d’affaires grossit chaque année.
« Personne ne croyait à la viabilité de la coop au début. Dix après, nous avons 5 salariés et pleins de projets.» Cyrille Souche, co-fondateur de la coopérative de consommateurs
– À ce sujet, la rédaction vous recommande : Lozère : les clients s’unissent pour sauver l’épicerie du village
Produits bio et producteurs locaux En échange de 3 heures de travail chaque mois au sein de l’épicerie, les coopérateurs bénéficient d’une remise de 5 à 20% selon les produits. Le commerce est ouvert à tous, à prix classique. A la caisse ce jour-là, Franck, employé par l’usine hydrolique d’EDF, vient acheter son casse-croûte, ravi de trouver sur place de quoi se restaurer. L’épicerie bénéficie aussi aux beaux jours d’une clientèle touristique, attirée par la beauté du lieu. Mais son objectif reste le maintien d’une vie rurale toute l’année. Elle travaille donc aussi avec les producteurs locaux : miel, châtaigne, fromage de chèvre, viande, fruits, légumes.

« Nous avons commencé ensemble et c’est formidable d’être à leurs côtés dix ans après. La coop a réussi son pari, elle fait vivre un commerce dans une zone rurale, alors que les précédentes épiceries ont toutes fermées leurs portes.» Valérie Corrège, éleveuse de chèvres et créatrice de cosmétiquesDes projets et des tensions L’épicerie coopérative fourmille de projets. Elle vient d’aménager par exemple un jardin partagé, entretenu par les écoliers du village. Elle a aussi noué un partenariat avec le foyer rural. Et les coopérateurs souhaitent installer un atelier de transformation des produits périssables, comme les fruits et légumes, pour éviter le gâchis alimentaire et valoriser les productions locales.

« Depuis le début, ceux qui nous suivent partagent nos valeurs, la préservation de l’environnement, la santé, l’emploi local.» Cyrille Souche, co-fondateur de la coopérativeUn acte militant que revendiquent effectivement les coopérateurs, un gros tiers des 176 villageois. Mais qui est un peu perçu comme une lubie d’urbains néo-ruraux, peu conscients de la réalité lozérienne pour les autres. – Vous pouvez retrouver ici le reportage tourné à Pied-de-Borne. Depuis deux ans, ces divergences entre les habitants freinent le développement de la coopérative. Ralentis mais toujours optimistes, les coopérateurs vont ouvrir cet été une auberge en bord de rivière. Coopérative évidemment.

France 3 le 25/04/2021

Midi Libre du 23/04/2021


« Tout a démarré en 2011, se souvient Cyrille Souche, membre fondateur et aujourd’hui salarié. L’épicerie du village, le seul commerce de Pied-de-Borne, était fermée après avoir connue plusieurs gérants successifs. À quelques-uns, on s’est lancé un défi. Au lieu d’aller faire nos courses à Villefort (8 km) aux Vans (21 km), on allait ouvrir une épicerie sans but lucratif, avec des produits qu’on aime bien et créer des emplois. On a fait cette proposition au conseil municipal qui a accueilli fraîchement ce projet. Tous les partenaires éventuels dressaient alors le même constat. Il n’y avait pas le potentiel sur Pied-de-Borne. Finalement, nous les habitants étions les seuls à y croire. On a constitué le capital de départ que la banque refusait de nous prêter. «Construire ensemble du bien commun Au bout de cinq ans de fonctionnement sous forme associative, une coopérative de consommateur a été créée. Une fois encore avec un fonctionnement hors du commun. « D’habitude, ces coopératives s’implantent en ville, elles sont fermées aux non coopérateurs, détaille Cyrille Souche. En zone rurale, nous avons choisi un fonctionnement différent. La boutique est ouverte à tous, avec des prix différents que l’on soit coopérateur ou simple usager. Chez nous en effet, les coopérateurs sont là pour les livraisons, les inventaires, les réaménagements, etc. Mais le fonctionnement au quotidien repose sur les salariés avec quelques « pilliers » figures de la coop mais aussi un certain turn over. On est là pour servir les produits mais aussi accueillir les gens. » « On est attentif à ce que les gens recherchent« A l’image du logo de la coop, une mosaïque apposée sur la devanture, durant ces années, les coopérateurs ont, chacun, apporté leur pierre et leur savoir-faire. Au niveau des produits, « le rayon vin par exemple, est constitué des coups de cœur des usagers, on est attentif à ce que les gens recherchent. Certains viennent faire leurs courses pour soutenir la coop, d’autres réalisent vraiment leur approvisionnement ici, il y a aussi des habitants qu’on ne voit jamais car la démarche ne leur convient pas« , détaille Cyrille Souche. En zone touristique, la coop réalise également une part importante de son chiffre d’affaires en été. Cette expérience montre qu’il est possible de construire ensemble du bien commun Si Ma coop, ma Vie au Vert, ne fait pas forcément l’unanimité dans le village, dix ans après sa création elle a néanmoins réussi son pari. « C’est vrai, ce commerce a été fondé par des gens de la ville, venus s’installer en Cévennes en quête d’un autre mode de vie, quitte à gagner moins d’argent, témoigne Cyrille Souche. Mais cette expérience montre qu’il est possible de construire ensemble du bien commun. » Marie-Pascale Vincent
La Lozère Nouvelle du 9 avril 2020
La Lozère Nouvelle du 9 avril 2020 – Télécharger l’article de La Lozère NouvelleTélédraille : Webtv des Cévennes
Créée en 2010, Télédraille est une télévision participative, une webtv locale citoyenne en Cévennes. La télé qu’on ne regarde pas comme des moutons ! A l’image des drailles de transhumance qui ont longtemps été les seules voies de communication entre nos vallées cévenoles, teledraille.org, à l’ambition de tisser des liens entre les acteurs de notre territoire. En partageant des informations, des rencontres, des expériences nous souhaitons témoigner des initiatives qui animent les Cévennes, dans le respect des valeurs humaines et de l’environnement. Le portail multimédia télédraille.org est édité par l’association Ad’hOC production. Elle est adhérente à la Fédération des Vidéos de Pays et de Quartiers qui rassemble une 30aine de télévisions locales participatives en France. – http://teledraille.orgSituée sur la commune de Pied de Borne en Lozère, l’épicerie « Ma coop La vie au vert« , informe, sensibilise et mobilise les habitants de la commune pour que chacun contribue au maintien d’un commerce de proximité en zone rurale.
« Vivre bien, bio et local » : une coopérative rurale relève le défi en Lozère
Faire revivre un village en mettant en oeuvre des solutions pour consommer bio et local : c’est le pari que s’est fixé la coopérative d’habitants qui dynamise depuis 2012 Pied-de-Borne en Lozère, à travers une épicerie participative, en attendant des jardins partagés et une auberge. « Je conseillais de grosses collectivités dans le domaine du développement durable, il y avait beaucoup de recommandations dans les documents mais rien n’en sortait dans la réalité. Ici, j’ai voulu appliquer concrètement une sorte de développement local durable à l’échelle d’un village« , explique à l’AFP Cyrille Souche, 49 ans, l’un des coopérateurs à l’origine de « Ma Coop – La Vie au Vert« , lancée en 2012.Se réapproprier les enjeux forts de manière locale « L’idée est que les gens se réapproprient localement des enjeux forts comme l’alimentation, le fait de consommer local, d’être solidaires les uns des autres, de recréer du lien social... », résume ce chef d’entreprise originaire d’Avignon. Avec un petit noyau d’une dizaine de personnes, Cyrille, tombé sous le charme de cette partie des Cévennes située aux confins de l’Ardèche et du Gard, dans les gorges étroites du Chassezac, cherche alors à reprendre l’épicerie « moribonde » de Pied-de-Borne. « Personne ne voulait en entendre parler, ni la mairie, ni la banque, ni les fournisseurs qui avaient essuyé trois plantages successifs avant nous« , raconte-t-il. Mais le petit groupe s’obstine en « remettant l’humain au coeur du projet« , souligne David Naulin, 44 ans, autre pilier de la coopérative. « L’idée c’était de garder un espace ouvert à la population 7 jours sur 7 qui soit une épicerie mais surtout un lieu convivial, où les gens puissent se rencontrer, construire des projets en commun« .Lancement d'une épicerie coopérative de proximité 'Ma Coop' à Pied-de-Borne via @Ressol http://t.co/jGZ3oHwO
— Territoires d'ESS (@Territoires_ESS) 21 août 2012
« On partage une éthique de vie » Sept ans après le début de l’aventure, « La Vie au Vert » compte 60 coopérateurs sur quelque 180 habitants. La clientèle est essentiellement composée de néo-ruraux, de retraités, d’habitants de résidences secondaires et de touristes, notamment belges et allemands. L’épicerie/boulangerie coopérative fait un chiffre d’affaires de quelque 300 000 euros par an, a crée six emplois au Smic, dispose de 2 000 produits référencés, dont plus de 60 % sont bio tandis que les produits locaux représentent 30 % des ventes. La mairie est désormais partie prenante de l’aventure et l’épicerie fournit aussi la cantine de la petite école voisine, passée au bio depuis deux ans. « L’épicerie c’est le coeur du village, on y fait la papote, on rigole mais surtout on partage une éthique de vie -une consommation saine et locale- et cette volonté de faire vivre le village, les vallées d’une façon correcte, respectueuse de l’environnement« , souligne Valérie, une autre coopératrice. « Cela a du sens de ne pas faire des kilomètres inutiles dans un village dont l’habitat est dispersé sur 20 hameaux isolés avec des routes étroites et sinueuses« , relève cette ancienne altiste de l’Orchestre national de Lyon installée à plein temps dans un hameau voisin depuis qu’elle a pris sa retraite, il y a un an. « Une vie de famille« Comme Valérie, venue avec son petit-fils de 7 ans, de nombreux coopérateurs affluent vers l’épicerie autour de 10H00 une fois par semaine et forment une chaîne pour décharger dans une ambiance chaleureuse le camion vert et blanc aveyronnais contenant 50 % des références du magasin, pour l’essentiel du bio. « L’épicerie d’avant, c’était un peu un mouroir alors qu’aujourd’hui la coopérative c’est une sorte de vie de famille, on a plein d’autres projets fantastiques qui se mettent en place en commun« , s’enthousiasme Alexandre, retraité et ex-directeur de l’école. La coopérative rurale lance actuellement des jardins participatifs, toujours dans l’idée de « créer un circuit le plus court possible entre la production et la consommation« , explique Cyrille. A l’automne, un atelier de transformation de produits alimentaires devrait également voir le jour. Et en mars 2020 l’ouverture d’une auberge – chambres et restaurant – devrait permettre de créer trois nouveaux emplois et d’élargir le nombre des coopérateurs pour donner un nouveau souffle à cette dynamique locale. Avec AFP – Source : ID l’Info Durable????On aime le reportage de Brut sur l'épicerie #coopérative de consommateurs Ma Coop La Vie au Vert, en zone rurale à Pied-de-Borne en Lozère. Les supermarchés #coopératifs et participatifs ont décidément beaucoup de succès!! https://t.co/CLa5mPDRpL
— CoopFR (@CoopFR) 8 juillet 2019
[Bonne nouvelle] Quand une coopérative bio et locale fait revivre un village
Les petits villages se meurent… Mais ce n’est pas une fatalité ! Depuis quelques années, des initiatives locales tentent de redynamiser les bourgs de la campagne française à travers le retour des petits commerces de proximité. Exemple à Pied de Borne, en Lozère.
Brut. Pied-de-Borne : une épicerie coopérative tenue par les habitants
Vidéo postée le 08/07/2019 08:21 Vues : 1.3m le 18/08/19 – Partages : 16.9k – Commentaires : 763La dernière épicerie de ce village isolé de Lozère avait fermé. Une soixantaine d’habitants se sont alors unis pour lancer une épicerie coopérative dont ils sont tous copropriétaires. Et chacun donne de son temps pour faire vivre le commerce. Une épicerie collaborative en zone hyper rurale Au coeur des Cévennes, à la limite entre l’Ardèche et de la Lozère, une épicerie collaborative a vu le jour. Produits bios ou locaux La zone où se trouve la coopérative est très isolée : « On est à une demi-heure des premiers supermarchés, qui se trouvent aux Vans et sinon, on a à Villefort, un petit bourg avec les produits de première nécessité » explique Agnès, coopératrice et bénévole. David est le co-initiateur de l’épicerie. La coopérative propose des produits issus d’une cinquantaine de producteurs locaux, mais aussi des produits biologiques. Livrés le mercredi, ce sont les coopérateurs disponibles qui viennent décharger le camion et assurer la mise en rayon des produits. Le principe de ce type de coopérative est né à Brooklyn, à la fin des années 70. L’idée, c’est que chaque consommateur est également acteur. Ces « consomm-acteurs » donnent trois heures par mois de leur temps pour assurer la gestion de la coopérative. « Il y a une rencontre avec les gens, il y a une solidarité et on sait qu’on va se retrouver là, tous les mercredis, parce qu’il y a le stock qui arrive, le jeudi matin, on va faire le marché à Villefort (…) Donc il y a une espèce d’émulsion, d’alchimie entre nous tous » raconte Nicolas, coopérateur de l’épicerie. En contrepartie de ce temps donné à la coopérative, les coopérateurs bénéficient d’une remise sur l’ensemble des produits du magasin. Un nouveau projet a récemment vu le jour juste à côté de la coopérative : un petit jardin à cultiver, dont les coopérateurs pourront s’occuper. Car ce qui unit les coopérateurs, c’est aussi « certaines préoccupations communes vis-à-vis de la planète, de l’avenir de la Terre » estime Aline, coopératrice. Cette coopérative a remplacé une ancienne épicerie classique : « c’était presque un mouroir parce qu’il y avait très peu de clientèle » décrit Alexandre, coopérateur de l’épicerie. « Là, c’est une nouvelle vie, c’est un bonheur ! C’est une vie de famille presque » s’exclame-t-il. – Source : Brut.
Coopérons pour un Monde Meilleur – épisode 10 – Ma Coop La Vie au Vert
Coopérons pour un Monde Meilleur – épisode 10 – Ma Coop La Vie au Vert from Bertrand Boissimon – OMC on Vimeo.
Réalisé par : Bertrand Boissimon Diffusion : juin 2018 / 11h50 + 20h10 / France 3 + chaînes Première de RFO + France BleuSérie de programmes courts « Coopérons pour un monde meilleur » 31X1′ Nous sommes partis à la rencontre de plus de 40 femmes et hommes porteurs des valeurs du mutualisme, en coopérative, en scop, en association, acteurs de l’économie sociale et solidaire. Ils nous font part de leurs valeurs et de leur vision du travail, du partage, de l’échange, l’entraide, la solidarité, la transmission. Cette série souligne, à travers ces témoignages, la modernité et l’actualité des valeurs du mutualisme. Les personnages qui porteront cette série seront représentatifs de l’ensemble des régions de métropole et d’outre-mer, des différents secteurs d’activité et de la diversité de la population française. – Source : Coopérons pour un monde meilleur
Ma coop la vie au vert : l’épicerie collaborative
Vidéo ajoutée par le Groupe Crédit Mutuel le 7 juin 2018Le but de cette épicerie collaborative : se regrouper pour donner vie au dernier commerce du village de Pied-de-Borde. Les habitants se cotisent et parviennent à collecter suffisamment de fonds. En 2012, Ma Coop la Vie au vert voit le jour. – Source : Groupe Crédit Mutuel Des gens qui se bougent Ma Coop – La vie au vert : une épicerie coopérative et rurale De la bonne humeur, des bons produits et des projets en pagaille dans ce petit commerce de Lozère.

Ma Coop – La Vie au Vert est devenue une épicerie coopérative en juin dernier. © DB
Paru le 30 janvier 2018
Ici, on s’appelle par son prénom et on se fait la bise en arrivant. Trois bises, comme le veut la coutume en Lozère. Dans le petit village de Pied-de-Borne (177 habitants), tout le monde se connaît. Et tout le monde connaît le groupe de copains qui, il y a huit ans, a décidé de reprendre le dernier commerce du village. « En l’espace de quelques années, on avait été témoin de trois reprises et trois faillites, raconte Cyrille, l’un des cofondateurs de Ma Coop – La vie au vert. Un jour, on était chez des amis et quelqu’un a lancé : « Pourquoi on ne le reprendrait pas nous, ce commerce ? ». On s’est dit « pourquoi pas » et tout a commencé un peu comme ça, par hasard. »
Un max de producteurs bio et locaux
La petite bande décide donc de se lancer. Mais pas pour en faire une épicerie comme les autres. Pas spécialement pour faire des bénéfices. Plutôt pour maintenir ce service de proximité. Et pour créer de l’emploi. Huit ans plus tard, le pari semble réussi. Certains des fondateurs sont partis, de nouveaux membres sont arrivés. Quatre personnes travaillent désormais sur place, pour assurer l’ouverture de la Coop tous les jours, toute l’année. Et le modèle économique tient la route. « On a eu du mal à faire tourner la boulangerie les premières années, mais on a désormais deux boulangers qui nous fournissent du pain chaque semaine et le reste est rodé », poursuit Cyrille.
La Coop se fournit au maximum chez des producteurs bio et locaux. « Dans les environs, nous avons quelques chevriers, des producteurs de miel, de marrons, bien sûr, -Pied-de-Borne est à quelques kilomètres à peine de l’Ardèche, département connu pour ses nombreux châtaigniers- et des éleveurs qui nous fournissent en viande, explique David, un autre des cofondateurs. On compte également quelques maraîchers, mais ils sont rares. » Sur ce territoire cerné de gorges, les parcelles sont toutes de petites tailles et cultivées en terrasses. Impossible d’y mécaniser le travail des agriculteurs. Les fortes variations de température d’une saison à l’autre complexifie encore la tâche.
Dans la coopérative, chacun met la main à la pâte
Chaque semaine, un camion achemine les marchandises, en provenance du Gard, du Vaucluse, ou de l’Hérault, jusqu’à l’épicerie du village de Pied-de-Borne. Ce matin-là, c’est justement jour de livraison. En plus des salariés de la coop, une poignée d’habitants attendent le camion de pied ferme. « Impossible de savoir à quelle heure exactement il va arriver, mais ça ne devrait plus tarder », glisse Alexandre. Ancien directeur de la petite école du village, il fait partie des irréductibles.
Depuis peu, l’épicerie est devenue une coopérative. Les habitants peuvent ainsi être les acteurs du dernier commerce de leur village. Souvenez-vous, on vous avait déjà parlé du modèle de la coopérative alimentaire lorsqu’on vous avait présenté le documentaire de Tom Boothe, Food Coop. A Pied-de-Borne, les consommateurs peuvent donc devenir des coopérateurs. Ils participent financièrement (la contribution est faible) au développement de la Coop et investissent un peu de leur temps dans le commerce. En venant par exemple aider à réceptionner les marchandises le jour de la livraison. Ils ont également leur mot à dire sur l’avenir de l’épicerie, puisque les différents coopérateurs s’organisent en commissions (approvisionnement, communication, financement, etc.) et que les décisions sont prises collectivement. En échange, ils bénéficient de tarifs préférentiels à la caisse.
Ma Coop – La vie au Vert compte déjà 43 coopérateurs. « C’est beaucoup pour un petit village comme le nôtre, souligne David. Nous n’avons adopté le modèle de coopérative qu’en juin dernier. » Et ce n’est pas la seule nouveauté qui attend le petit commerce lozérien. « Nous aimerions développer un service de restauration-traiteur. C’est aussi une façon de valoriser nos invendus, affirme David. Parmi les projets, nous voulons également faire des fruits séchés et des herbes médicinales séchées. En filigrane, notre objectif est de continuer à créer des emplois et du lien social dans le village. »
Ma Coop – La vie au Vert, c’est déjà plus qu’une épicerie. On y vient pour boire un café, lire un magazine, accéder à Internet, prendre des nouvelles, et profiter de la bonne humeur qui règne dans le petit local, avec vue sur les Gorges du Chassezac.
Reportage TF1 13H 10/07/17

Nouveau montage France 3 Auvergne pour France Info
Reportage France 3 Occitanie
Lozère : les clients s’unissent pour sauver l’épicerie du village

2ème Prix de la Fondation Crédit Coopératif
Vidéo ajoutée le 22 nov. 2017Ma Coop La Vie au Vert, première coopérative de consommateurs en milieu rural. C’est l’idée d’un collectif d’amis et d’habitants de Pied-de-Borne en Lozère. Après la fermeture du dernier commerce du village, ils décident de monter leur épicerie. 5 ans, 200 adhésions, 3 emplois et 100.000 tickets plus tard, la coopérative est devenue un lieu de vie pour toute la vallée, où l’on vient faire ses courses mais aussi discuter, trouver un accès internet, prendre un café. Bientôt la coopérative étendra ses services en assurant la livraison dans les villages cévenols dépourvus de commerce. – Source : Fondation du Crédit Coopératif
Articles du Midi Libre


Article MIDI LIBRE 8 Avril
Article MIDI LIBRE 8 Avril 2018 «Les clients viennent faire leurs emplettes, et trouvent toujours ce petit supplément d’âme.» A.-M.V. Article MIDI LIBRE 8 Avril 2018 Ils voient désormais la vie en vert Commerce. Loin de la société de consommation, l’épicerie de Pied-de-Borne est une coopérative unique en Lozère. Il y a ceux qui rêvent d’un autre monde, et puis il y a ceux qui le modèlent selon leurs envies. Et c’est finalement au cœur des Cévennes, à Pied-de-Borne, dans ce village niché dans la montagne, aux confluents de la Lozère, de l’Ardèche et du Gard, que ces « citoyens du monde », comme ils se décrivent, ont créé la première coopérative de consommateurs en Lozère ! Alors, oui, il leur arrive le matin, en buvant un bon café dans l’épicerie Ma COOP – La Vie au Vert de « refaire le monde », selon Cyrille Souche, mais les habitants ont déjà bien entamé le leur, façonné à leur image : ouvert sur le monde, solidaire et accueillant. Et c’est donc Cyrille Souche, 48 ans, qui a semé une graine féconde, à son arrivée à Pied-de-Borne, en 2007. « J’ai bossé pendant 20 ans dans le développement durable. Je travaillais avec des collectivités territoriales, et je gagnais bien ma vie, je pouvais gagner en une journée ce que je n’arrive pas à toucher en un mois. Mais j’étais trop dans la paperasse, et pas assez sur le terrain. J’ai voulu me rapprocher d’une vie simple, spontanée, avec des rapports humains. Je voulais vivre là où il n’ y avait pas de rond-point, pas de feux tricolores », se souvient celui qui a habité à Avignon, Nice, Paris. Épicerie ouverte « 363 jours sur 365 » ! Le citadin devient alors un Cévenol rural en achetant une vieille bâtisse à Pied-de-Borne, et découvre une épicerie moribonde sur la place du village. « En dix ans, elle avait fermé trois fois. Les propriétaires s’épuisaient, pour un chiffre d’affaires pas assez suffisant pour les faire vivre », explique Cyrille Souche. Et à chaque fermeture, c’est un peu le coeur du village qui battait moins vite. « J’ai travaillé 15 ans à l’agence postale de Pied-de-Borne, confie Christiane, une cliente fidèle. Et bien, dès que l’épicerie fermait, on voyait qu’il y avait moins de passage… » Avec un grain « d’utopie en tête et non de folie », voilà que Cyrille Souche, David Naulin et une dizaine d’amis montent leur projet autour de trois axes : « Que l’épicerie soit ouverte toute l’année, créer de l’emploi local et soutenir les producteurs locaux ». L’épicerie, sous forme d’association, n’a donc pas de but lucratif et ouvre ses portes en juin 2012. « Personne n’y croyait au début, se souvient Cyrille Souche, ni les banques, ni les fournisseurs. » Ni même le maire (lire ci-dessous). Un chiffre d’affaires en progression Pourtant, les habitants se sont appropriés le projet, sont venus faire leurs emplettes, et continuent encore aujourd’hui à s’approvisionner parmi un choix composé de 2 500 références ; la priorité étant donnée à des produits locaux, souvent biologiques, contribuant ainsi au maintien d’une agriculture locale, respectueuse de l’environnement. C’est le cas, par exemple, de Gilles Vincent, maraîcher. Il vend la moitié de sa production à Ma COOP – La Vie au Vert : haricots, salades, petits fruits, châtaignes… L’autre moitié à des restaurateurs. « Et je fais toutes mes courses à l’épicerie, précise l’agriculteur. C’est une démarche éthique. » Car, l’épicerie a changé de statut. L’association existe toujours, compte 250 adhérents et anime souvent des ateliers de sensibilisation avec les bénévoles. Mais quant au fonctionnement, l’épicerie est désormais une coopérative de consommateurs depuis février 2017, avec 50 personnes qui détiennent 523 parts sociales. « En plus de donner de l’argent, les coopérateurs donnent trois heures de leur temps par mois à l’épicerie pour préparer les commandes, les livraisons, les approvisionnements… », explique Cyrille Souche. Et ça marche ! « Même si les trois premières années ont été difficiles ». Mais personne n’a perdu espoir. Jean-Michel, Pascale, Frank, et tous les autres coopérateurs s’impliquent pour que ce lieu de convivialité perdure. D’ailleurs, quand on pousse la porte de Ma COOP – La Vie au Vert, on se claque la bise et on parle en souriant. Même le trésorier peut voir la vie en rose, ou en vert, c’est selon. « En 2012, notre chiffre d’affaires était de 95 000 €, l’an dernier il s’élevait à 275 000 €. Et sur les premiers mois de 2018, on note une augmentation de 30 % car notre salarié Alexandre Bel livre à domicile, gratuitement, toute l’année, et plus seulement d’avril à septembre », note Cyrille Souche. Un modèle qui fonctionne donc et donne des ailes à Cyrille Souche et David Naulin comme l’envie d’aménager des ateliers, à l’étage inférieur, à côté de celui du boulanger qui vient deux fois par semaine en haute saison, et une fois par semaine le reste de l’année. Séchage de plantes aromatiques, fruits et légumes, mais aussi conditionnement et cuisine participative pourraient alors créer « un emploi ou deux à terme ». Et c’est parce que ce modèle économique est innovant en milieu rural, plaçant l’humain au centre de tout que la chambre de commerce et d’industrie de Lozère et Midi Libre ont décerné dernièrement à Ma COOP – La Vie au Vert le prix dans la catégorie Commerce, lors de la soirée des Septuors. « Une reconnaissance », d’après Cyrille Souche. Cette bande, considérée comme des « ovnis au début », a rêvé réalité. Elle a surtout créé un autre monde, avec brio. ANNE-MARIE VINCENTContacts au 04 30 0910 14. Ouverture : du lundi au dimanche de 8 h 30 à 12 h 30. Et du mardi au samedi de 8 h 30 à 12 h 30, et de 16 h à 18 h 30.
Christian Masméjean n’a pas été le premier supporteur de l’épicerie Ma COOP – La Vie au Vert. Concept novateur oblige… Mais depuis, monsieur le maire a rattrapé son retard. « C’est un lieu de vie. Avec notre agence postale et le café-restaurant, cela crée du passage », se félicite l’élu de Pied-de-Borne, commune de 216 âmes, comptant 23 hameaux. En plus de faire ses courses à l’épicerie coopérative, Christian Masméjean a décidé de faire son possible pour soutenir ce petit commerce de proximité. « Au conseil municipal, à la dernière rentrée de septembre, j’ai demandé à ce qu’on achète les fruits et légumes bio à l’épicerie pour la cantine scolaire. Même si c’est un surcoût, on n’a pas voulu le répercuter sur le prix demandé aux parents », assure le maire. Au total, 27 élèves sont scolarisés dans cette école, et 23 déjeunent à la cantine. « On essaye d’être présent financièrement aux côtés de l’épicerie pour des projets, comme la création de leurs ateliers, entre 5 000 et 10 000 €. Pour changer le système d’alarme, ou acheter le four électrique, on était là aussi pour les aider. » Par ailleurs, voulant s’impliquer encore plus dans le fonctionnement de l’épicerie, la mairie va acheter une part sociale dans la coopérative.Lozère : quand les clients s’investissent dans leur épicerie



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