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Publié en décembre 2017 dans la revue “PNAS”[[Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America]], l’article « Evaluating the environmental impacts of dietary recommendations », fruit d’une recherche menée par six chercheurs hollandais[[Paul Behrens, Jessica C. Kiefte-de Jong,Thijs Bosker, João F. D. Rodrigues, Arjan de Koning, et Arnold Tukker]], s’est intéressé à l’impact environnemental des recommandations nutritionnelles dont le rôle est d’informer et d’orienter le public vers certains choix alimentaires Cette étude menée dans 37 pays porte sur les recommandations élaborées au niveau national. Elle propose aux décideurs publics de prendre en compte leur impact environnemental, afin d’élaborer des régimes alimentaires durables. Elaborées par des organismes nationaux ou de santé, les recommandations nutritionnelles ont initialement pour but d’assurer une consommation alimentaire adéquate. Elles ont aussi, dans certains pays, favorisé l’émergence de comportements peu soutenables et d’atteintes à l’environnement. Pour évaluer cette incidence, les chercheurs se sont concentrés sur trois facteurs : les émissions de gaz à effet de serre, l’eutrophisation[[Processus par lequel des nutriments s’accumulent dans un milieu ou un habitat (terrestre ou aquatique).]] et l’utilisation de la terre. Ils ont également choisi de diviser les pays en trois catégories en fonction de leur revenu (haut, moyen ou faible). Alors que la production de nourriture génère un impact environnemental fort, cette dimension est jusqu’à présent éludée par les recommandations nutritionnelles (1). Celles-ci ont pourtant souvent un effet direct positif ou négatif sur l’environnement en influençant le choix des consommateurs (2). La prise en considération des spécificités régionales et culturelles de chaque région est en fait indispensable pour concilier les impératifs de santé et d’environnement (3).#1 La production de nourriture engendre un impact environnemental particulièrement élevé. 19 à 29 % des gaz à effet de serre sont provoqués par cette activité (dont 80-83 % issus de l’agriculture). Elle génère également une augmentation de l’eutrophisation, occupe environ 33 % des terres émergées et exerce une pression sur la biodiversité. Ces chiffres n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. Cela s’explique notamment par la hausse de la demande de produits d’origine animale : elle a été de 62 % entre 1993 et 2013. Malgré tout, les recommandations nutritionnelles élaborées continuent à être majoritairement guidées par des considérations de santé et éludent bien souvent la question de l’impact environnemental. – #2 Certaines recommandations alimentaires constituent historiquement une réponse à la malnutrition dans certaines régions. Mais une partie d’entre elles aboutissent à des comportements devenus non soutenables. C’est le cas par exemple en Afrique du Sud. Les autorités nationales de santé continuent de conseiller une large consommation de produits laitiers. Pourtant, le taux d’obésité a explosé, provoqué par une augmentation de la consommation de sucres, de graisses et de produits d’origine animale. Cette recommandation peut rester souhaitable dans des zones rurales, encore pauvres, mais elle n’est plus adaptée aux citadins. Dans d’autres cas, en revanche, la recommandation génère un impact plutôt positif sur l’environnement, même si ce n’est pas sa finalité première. Aux Etats-Unis, une réduction de la consommation de calories est recommandée à travers une diminution de la consommation de sucres et de produits d’origine animale, ce qui contribuerait à limiter des productions très émettrices de gaz à effet de serre. – #3 Dans certains pays à « revenu bas/moyen », l’adoption de recommandations alimentaires nationales conseillant d’augmenter la part de produits d’origine animale peut apparaître logique compte tenu de la malnutrition. Ce doit cependant se faire de manière ciblée, car cela pourrait entraîner une augmentation de 47 à 67 % des gaz à effet de serre. Dans les pays à « haut revenu », les recommandations, essentiellement centrées sur une augmentation de la consommation des fruits et légumes peuvent générer des tensions entre l’impact environnemental et sur la santé, en incitant la consommation de produits hors saison ou de produits issus de serre[[Certaines serres peuvent cependant avoir un faible impact sur l’environnement (sans pesticides, consommation d’eau calculée pour éviter tout gaspillage, production énergétique 100% renouvelable, etc.)]]. C’est le cas par exemple des recommandations élaborées par certains pays qui incitent à manger plus de fruits et légumes mais qui n’ont pas l’espace nécessaire pour les produire sur leur territoire. Il est donc nécessaire d’élaborer des recommandations qui tiennent compte des spécificités régionales et culturelles. Ce principe est appliqué avec succès dans les régimes méditerranéens et nordiques. L’important est que la dimension environnementale soit prise en compte.

L’Oeil N°20 – Janvier 2018 au format .pdf

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