Les députés européens veulent garantir que le « bon état écologique » des mers soit identifié avec rigueur et que des stratégies d’actions soient effectivement mises en œuvre par régions et sous régions marines.
Les deux tiers de notre planète sont recouverts par les eaux marines. L’environnement marin abrite des ressources vitales et son écosystème fournit des services indispensables, tels que la régulation du climat, le recyclage des nutriments, l’assimilation des déchets et la production d’oxygène. La Communauté européenne doit se doter d’une politique forte pour la protection du milieu marin, afin de prévenir les nouvelles pertes de biodiversité, la détérioration de l’environnement marin et de permettre la restauration de l’équilibre de l’écosystème marin. Selon le rapport de Marie-Noëlle LIENEMANN (PSE, FR) adopté le 14 novembre dernier, les États membres devront atteindre un bon état écologique du milieu marin, au plus tard en 2017. Concernant l’élaboration des programmes de mesures à prendre pour y parvenir, les eurodéputés préconisent l’échéance de 2012, alors que la Commission prévoyait 2016, et celle de 2014 pour leur lancement au lieu de 2018. Commentaire commun de Greenpeace, BirdLife International, du Bureau Européen de l’Environnement (EEB), du Fonds international pour la protection des animaux, Seas At Risk et du WWF sur le vote du Parlement européen réuni en séance plénière sur la Directive « Stratégie pour le milieu marin ». «Le Parlement européen a appelé le 14 novembre 2006 à un effort européen déterminé afin de combattre les conséquences néfastes de la pêche et d’autres activités destructives et insoutenables à terme, telles que le transport maritime, l’exploitation pétrolière, la pollution marine, la construction sur le littoral et en mer et le déversement de déchets, qui font peser une menace croissante sur les mers européennes. Les associations écologistes ont salué la position prise par l’assemblée sur la Directive Stratégie Marine, qui exige des actions plus inflexibles que celles contenues dans la coquille vide et vague que constituait la proposition initiale de la Commission européenne. Ce vote a eu lieu une semaine après qu’une étude éminente ait prévenu de l’effondrement imminent des stocks de poisson mondiaux et des écosystèmes marins avant 2050 [[Impacts of Biodiversity Loss on Ocean Ecosystem Services. Worm et al., Science, Vol 314 3/11/2006. Cette étude, conduite par une équipe internationale de spécialistes de la biologie marine prévoit que si la tendance actuelle se poursuit, tous les stocks de poissons qui sont pêchés actuellement se seront peut-être effondrés dans moins de 50 ans. Cette étude est la première qui examine un large éventail de données existantes sur les espèces et les écosystèmes marins, et elle offre une synthèse des ensembles de données historiques, expérimentales, halieutiques et issues de l’observation permettant de comprendre l’importance de la biodiversité à l’échelle mondiale.]]. A l’appui des demandes répétées des associations écologistes, les auteurs de cette étude soulignent la nécessité de gérer les environnements marins selon une approche holistique de l’écosystème. Ceci impliquerait d’inclure une gestion intégrée des pêcheries, la création de réserves marines, la conservation des habitats essentiels et le contrôle de la pollution, afin d’éviter de graves menaces sur la sécurité alimentaire, la qualité des eaux côtières et la stabilité des écosystèmes. Le Parlement a appuyé un certain nombre de changements importants apportés à la Directive. Elle ramène à 2017 le délai accordé aux Etats Membres pour nettoyer leur environnement marin ; elle définit des critères spécifiques ayant force exécutoire pour la définition d’un “bon état écologique” européen applicable aux mers et aux océans, et elle propose des projets pilotes accélérés pour certaines régions telles que la Baltique, où les Etats Membres cherchent à poursuivre la mise en œuvre de mesures de protection. La Directive modifiée vise également une meilleure intégration des intérêts environnementaux dans d’autres politiques de la Communauté, en permettant par exemple aux Etats Membres d’exiger une action dans l’ensemble de l’UE si les activités de pêche s’avèrent être un obstacle aux efforts qu’ils font pour obtenir un « bon état écologique » dans leurs eaux. Pour en savoir plus : – Des océans «à sec» en 2048? – SOS ta mer – Sauver la méditerranée, avec son guide eco-conso « Et ta mer t’y penses ? » Pour agir : – Devenez défenseur des océans avec Greenpeace