Lundi 21 septembre, les associations de l’Ultimatum Climatique appellent à une mobilisation « flash » à en plein cœur de Paris. Ce rassemblement a lieu à un moment crucial des négociations sur le climat devant mener à un accord le 18 décembre prochain (18/12) à Copenhague, à la veille de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New-York et du sommet du G20 à Pittsburgh. Parmi les enjeux clefs : les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés et les financements pour aider les pays en développement à faire face à la crise climatique.
Le compte à rebours est lancé jusqu’au 18 décembre prochain, clôture des négociations de Copenhague. C’est le sens du message des associations de protection de l’environnement, des droits de l’homme, et de solidarité internationale réunies au sein du collectif « Ultimatum climatique », avec une pétition adressée au Président Nicolas Sarkozy. Lors de cette « semaine américaine », le Président français doit rencontrer ses homologues pour deux sommets cruciaux : – un sommet extraordinaire des chefs d’Etat sur les changements climatiques, en parallèle de l’Assemblée Générale des Nations unies, à New York, le 22 septembre ; – le G20, les 24 et 25 septembre à Pittsburgh, qui abordera la question du financement international de la lutte contre les changements climatiques. Les chefs d’Etat doivent impérativement se saisir de ces occasions pour relancer la machine des négociations et permettre qu’un accord ambitieux et équitable voit le jour à Copenhague. Les objectifs de réduction annoncés jusqu’à présent par les pays industrialisés à l’horizon 2020 sont nettement inférieurs à ce que la communauté scientifique prescrit pour éviter un réchauffement de 2°C de notre planète d’ici à la fin du siècle : entre moins 9% et moins 16% d’ici à 2020 par rapport à 1990, quand au moins 40% sont nécessaires. Selon Karine Gavand, chargée de campagne Climat à Greenpeace France : « L’annonce par le Premier ministre japonais d’un objectif de réduction de ses émissions de 25% d’ici à 2020 bouscule enfin la donne internationale. C’est le premier signe de leadership depuis longtemps… Mais nous sommes encore loin d’une réduction de 40% des émissions des pays industrialisés d’ici à 2020, nécessaire pour nous mettre à l’abri d’un changement climatique irréversible. ». L’autre nœud des négociations reste la question cruciale du financement international de la lutte contre les changements climatiques et la reconnaissance, par les pays industrialisés, de leur obligation de soutenir les stratégies de réduction des émissions et d’adaptation des pays en développement. Les Chefs d’Etats de l’Union européenne ont certes pour la première fois chiffré, le 17 septembre, l’ampleur du soutien financier nécessaire aux pays en développement – au minimum 100 milliards d’Euros par an d’ici à 2020 – et ainsi posé les premières bases d’un dialogue avec ces pays. Cependant, toutes les questions cruciales demeurent sans réponse : la part du financement public international et, surtout, l’additionnalité de ces financements par rapport à l’aide publique au développement. Pour Elise Buckle, responsable Energie-Climat au WWF France, « il est illusoire de penser que le secteur privé va financer le coût incrémental des stratégies d’atténuation mises en place dans les pays en développement ainsi que l’adaptation des pays les plus vulnérables aux impacts du changement climatique. Les pays industrialisés doivent s’engager sur un soutien public d’au minimum 110 milliards d’euros par an d’ici à 2020 et trouver des mécanismes pérennes comme les systèmes de taxe ou de mise aux enchères des droits à polluer pour générer ces nouveaux financements ». Romain Benicchio d’Oxfam France – Agir ici rappelle « qu’en ces temps de crise financière, il est tentant pour les pays industrialisés de recycler leur promesses d’aide publique au développement en financements climat, sans dégager de financements additionnels. Une telle politique de l’autruche est intenable : elle revient pour les pays riches à nier la contrainte supplémentaire que font peser les défis climatique sur les stratégies de lutte contre la pauvreté ». – Copenhague 2009 : l’ultimatum climatique !Guide de poche du WWF : vers un new deal climatique
– Télécharger le Guide de poche du WWF : vers un new deal climatique (en français) – Plus d’infos sur la route de Copenhague avec le WWFAgenda
L’agenda des négociations et mobilisations pour le climat s’accélère – 21 septembre : Rencontre de l’Alliance des petits états insulaires (AEPI/AOSIS) – New York Les Petits Etats Insulaires, les plus exposés aux impacts des changements climatiques et à la montée des eaux feront à cette occasion part(s) ? de leurs revendications. – 21 septembre : « Flash Mob » à 12h18, dans plusieurs villes du monde, et à Paris avec l’Ultimatum climatique, pour réveiller les Chefs d’Etat avant leur départ pour les Etats-Unis – 22 septembre : Sommet des Nations Unies sur le Climat – New York Rencontre des chefs d’Etat et des gouvernements des Nations Unies pour faire part de leurs engagements pour répondre au défi climatique. – 24-25 septembre : Sommet du G20 – Pittsburg Les Chefs d’Etat doivent définir les moyens, pour les pays industrialisés de mobiliser les ressources publiques pour aider les pays du Sud à lutter contre les changements climatiques. – 28 septembre – 9 octobre : Session de préparation du Sommet de Copenhague – Bangkok Session additionnelle de négociations sous l’égide de la Convention Climat afin d’avancer plus vite vers un accord à Copenhague. – 20 octobre : Conseil des ministres européens des finances, Bruxelles Les ministres des finances de l’Union européenne devraient finaliser la position de l’Europe sur le soutien aux pays en développement pour les aider à faire face à la crise climatique. – 23 octobre : Conseil des ministres européens de l’environnement – Bruxelles A leur tour, les ministres de l’environnement de l’Union européenne devraient contribuer à la position de l’Europe sur le soutien aux pays en développement pour les aider à faire face à la crise climatique. – 29-30 octobre : Sommet des chefs d’Etat de l’UE – Bruxelles Les Chefs d’Etat européens vont annoncer la part de l’Europe dans le soutien aux pays en développement pour les aider à s’adapter aux impacts du dérèglement du climat et limiter leurs émissions de gaz à effet de serre. – 30 octobre – 7 novembre : Session de préparation du Sommet de Copenhague – Barcelone Session additionnelle de négociations sous l’égide de la Convention Climat afin d’avancer plus vite vers un accord à Copenhague. – 22 novembre : Concert « Plus de bruit pour le climat » – Ultimatum Climatique – 5 décembre : Journée mondiale pour le climat – Dans plusieurs villes du monde, et de France – 7-18 décembre : Sommet de Copenhague sur le climat Dernier round de négociations sous l’égide de la Convention Climat afin de trouver un successeur au Protocole de Kyoto qui prendra fin en 2012. – 11 décembre : Départ du train Paris-Copenhague – 12 décembre : Journée de mobilisation citoyenne à Copenhague – Rechercher plus d’articles sur Copenhague diffusés sur CDURABLE.info
Le compte à rebours est lancé jusqu’à Copenhague
le compte à rebours est lancé sur le refroidissement climatique de la planete sur 60 ans.à suivre syncronisé………
Il faut passer aux actes et se mettre d’accord sur des engagements chiffrés
Aujourd’hui, plus de 100 chefs d’Etats se sont réunis pour l’Assemblée Générale des Nations Unies à New-York. Les différents discours montrent que la question du changement climatique est désormais prise au sérieux par nos dirigeants politiques, et traitée comme une urgence.
Mais il n’y a eu que très peu d’engagements chiffrés concernant les réductions d’émissions de gaz à effet de serre et les financements. A seulement trois mois de Copenhague, on ne peut plus se contenter de grands discours : il faut passer aux actes et se mettre d’accord sur des engagements chiffrés.
Ban Ki-Moon, le Secrétaire Général des Nations Unies, a rappelé l’urgence du changement climatique. Il ne nous reste plus que 10 ans pour agir, pour que les émissions globales atteignent un pic avant 2015.
Le WWF vient justement de publier un rapport co-élaboré avec les meilleurs scientifiques de la planète, y compris les experts du GIEC, montrant que ¼ de la population mondiale était menacée par la montée des eaux à cause de la fonte accélérée des glaces de l’Arctique d’ici la fin du siècle.
Le Président Chinois Hu Jintao a eu raison de parler de la possibilité d’avoir un jeu gagnant-gagnant, à la fois pour les pays en voie de développement et les pays développés. Personne n’échappera au changement climatique, nous devrons tous y faire face, riches comme pauvres. Un pays comme la Chine s’engage maintenant à réduire ses émissions « de façon notable », à investir dans les énergies renouvelables, la reforestation et la recherche et le développement de nouvelles technologies.
Le Président Barak Obama, en véritable « Mandela Vert » a adressé son discours aux plus pauvres de la planète, ceux qui sont les plus durement touchés par le réchauffement climatique, les réfugiés climatiques et les 300 000 victimes par an. Mais il n’a pas parlé seulement des coûts, mais aussi des opportunités en terme de relance, avec un « Green New Deal », pour créer des emplois en investissant notamment dans les énergies renouvelables. Il s’est aussi engagé à ramener les émissions américaines à leur niveau de 1990 d’ici 2020.
Le Président Nicolas Sarkozy a surtout appelé à un nouveau sommet des Chefs d’Etat en novembre, dans la dernière ligne droite avant Copenhague.
Pour Serge Orru, Directeur Général du WWF-France, « ces grands discours montrent que nos dirigeants prennent enfin la question du climat au sérieux ; le WWF félicite en particulier la Chine pour son leadership, annonçant sa volonté de réduire ses émissions de façon significative. Mais les pays industrialisés doivent faire un geste vers les pays en voie de développement, en annonçant un chiffre fiable sur le montant financier qui sera consacré aux pays pauvres pour les aider à réduire leurs émissions et s’adapter au changement climatique ».
Pour Elise Buckle, Responsable du Programme Energie-Climat, « à seulement 87 jours de l’ouverture de Copenhague, on ne peut plus se contenter des grandes messes des Nations Unies ; nous attendons maintenant beaucoup du sommet du G20. Les Chefs d’Etat doivent mettre cartes sur table et annoncer des chiffres précis sur leurs engagements. Nous demandons une réduction d’au moins -40% pour les émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés d’ici à 2020, comparé à 1990. Les Etats-Unis annoncent au mieux une stabilisation (0%), ce n’est pas suffisant. Et les pays en voie de développement ont besoin d’au moins 110 milliards d’euros par an pour réduire leurs émissions et s’adapter aux impacts déjà catastrophiques du changement climatique. La Commission Européenne propose 100 milliards, mais c’est une tromperie, car ce chiffre englobe aussi les financements privés du marché du carbone qui auraient sans doute eu lieu de toute façon. On ne peut pas compter seulement sur le marché carbone pour venir en aide aux réfugiés climatiques ! »