Cette première revue de presse de l’année commence par un portrait. Celui de Benazir Bhutto. Elle savait que depuis son retour au Pakistan, sa vie était menacée. Elle est tombée sous les balles jeudi dernier. Patrice Claude raconte dans Le Monde son parcours. Née en 1953, son père la nomme Benazir, « l’incomparable » dans la langue du Sind, berceau de la famille. À 16 ans, elle part dans un collège d’Harvard aux États-Unis. Jean, cheveux au vent et musique rock au volant de sa décapotable, la jeune fille mène une vie insouciante, entre soirées et « manifs » agitées contre la guerre au Vietnam. En 1973, son père Zulfikar Ali Bhutto est élu chef du gouvernement. Benazir a 20 ans, elle prend le chemin d’Oxford. En 1977, elle rentre dans un pays au bord du gouffre. Le désordre est général. Manifestations, meurtres et assassinats se succèdent. Zulfikar Ali Bhutto a trop promis, à trop d’intérêts divergents. Il a dit « oui » aux islamistes qui s’éveillent à la politique et ne cesseront plus de croître. Dix jours après le retour de sa fille, le Premier ministre est arrêté, l’état d’urgence et la loi martiale proclamés. Benazir et sa famille sont assignés à résidence. Suivent le procès, la condamnation à mort, la pendaison. Benazir a 26 ans. Benazir connaîtra plusieurs séjours en détention. Elle part ensuite en exil à Londres, réorganise le PPP à distance et revient, triomphale, en avril 1986. Un million de Pakistanais énamourés hurlent son nom, la couvrent de pétales de roses. En 1988, elle est la première femme élue à la tête d’un pays islamique, qui compte alors 140 millions d’âmes. Elle est jeune, belle, intelligente, cultivée. Mais la beauté ne suffit pas pour gouverner une nation aussi tourmentée, pauvre et hétérogène. Le 6 août 1990, sous la pression de l’armée, elle est limogée de ses fonctions de Premier ministre après vingt mois de pouvoir. En octobre 1993, la « sultane » revient. Surnommé Mister 10 %, son mari Asif est né riche. Il devient richissime. Le Wall Street Journal estimera en 2007 que le couple au-rait accumulé « entre 100 millions et 1,5 milliard de dollars » de commissions et bakchichs divers sur toutes sortes de contrats. Benazir Bhutto dément tout en bloc, dénonce une « manipulation politique », elle est à nouveau limogée. Asif est jeté en prison. Il n’en sortira, malade et affaibli, qu’après six ans. Pour prix de son retour, Benazir avait obtenu le retrait de toutes les accusations lancées contre elle et son époux. Elle disait qu’elle avait changé, « beaucoup réfléchi » et « beaucoup compris ». Elle avait 54 ans.
L’OMS annonce une transmission interhumaine du virus H5N1
L’organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, jeudi 27 décembre, l’existence d’un cas démontré de transmission interhumaine du virus H5N1 responsable de l’actuelle épizootie de grippe aviaire. La victime est un Pakistanais qui est mort de la maladie sans jamais avoir été à proximité de volailles contaminées. Les autorités sanitaires internationales se veulent toutefois rassurantes quant à un possible risque d’émergence d’une souche virale qui pourrait être à l’origine d’une pandémie analogue à celle de la grippe espagnole de 1918. Pour en savoir plus sur la situation, lisez l’article de Jean-Yves Nau publié dans Le Monde (édition du 29 décembre 2007). – Lire la suite de l’article sur le site du Monde Pour en savoir plus : – Les faits : Le virus H5N1 a fait trois victimes humaines en quelques jours (article paru dans le Monde (édition du 28 novembre 2007) – Décryptage : Epidémies animales : des inquiétudes fondées (article paru dans Le Monde (édition du 22 septembre 2007)Des résidus de pesticides dans les cires d’abeilles
Une étude révèle dans les ruches la présence de résidus d’insecticides d’origine agricole mais aussi apicole. Yves Miserey nous en dévoile l’essentiel dans Le Figaro (édition du 28 décembre 2007). Extrait : « Partout dans le monde, on constate depuis plusieurs années des mortalités d’abeilles. En France, les apiculteurs ont incriminé deux insecticides, le Gaucho et le Régent, d’être à l’origine du problème. Après une longue polémique, ils ont obtenu l’interdiction de ces deux produits. Mais la situation est sans doute plus complexe qu’on l’imagine, comme le montre l’analyse de cires d’abeilles réalisée par Marie-Pierre Chauzat et Jean-Paul Faucon, de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments. Parmi les résidus toxiques présents dans les cires, ils ont en effet trouvé qu’une bonne partie est due aussi aux traitements chimiques effectués dans les ruches par les apiculteurs eux-mêmes (Pest Management Science, novembre 2007). Les deux chercheurs ont mené leur étude en 2002 et en 2003 dans des ruchers de cinq départements (Eure, Yonne, Indre, Gers et Gard), ce qui représente en tout 125 colonies d’abeilles. » […] – Lire la suite de l’article sur le site du Figaro – Lire aussi : Si l’abeille disparait, l’homme n’aura plus que 4 année à vivreL’Association Santé Environnement Provence alerte l’opinion publique sur l’augmentation des cancers liés à l’environnement en PACA
Président de l’ASEP (Association Santé Environnement Provence), le Dr Pierre Souvet, explique à Var Matin : « Dans mon cabinet de Vitrolles, j’ai constaté de nombreuses anomalies, et, en particulier, une recrudescence de cancers d’origine indéterminée, une multiplication des maladies respiratoires ou cardiovasculaires, des allergies, des nez qui coulent, des irritations des yeux, et je me suis dit : il est temps de faire quelque chose ? En vingt ans, le nombre de cancers a augmenté de 65 % dans notre région et je peux vous dire que 85 % des cancers qui touchent les non-fumeurs ne sont pas expliqués. Nous vivons une petite révolution avec la prise de conscience des médecins de leur rôle social et nous allons rappeler les institutions à leur responsabilité, en les incitant à suivre nos observations. » Joël Canapa (PC), vice-président de la région et secrétaire général de l’observatoire régional de la santé, rajoute également dans Var Matin : « Nous sommes en train d’établir une cartographie des cancers pour savoir où naît la maladie dans la région, où elle se développe et pourquoi. Les facteurs environnementaux semblent ne faire aucun doute mais c’est souvent la combinaison de plusieurs facteurs qui est cancérigène et il nous faut agir sur la température des ateliers, sur les postures de certains ouvriers, sur l’alimentation, la pollution de l’air et de l’eau en s’efforçant de promouvoir les énergies alternatives. » – Le site de l’ASEP (Association Santé Environnement Provence)Ministères : les mauvais élèves du Grenelle de l’écologie
Dans un article de Marielle Court paru dans Le Figaro (édition du 26 décembre 2007), on apprend que seuls les ministères de l’Environnementet de l’Enseignement supérieur ont la fibre verte. Zéro pointé pour les Affaires étrangères et la Santé. Extrait : « L’affaire commence en août dernier. Encouragé par le grand souffle écolo qui traverse le gouvernement, Jean-Louis Borloo envoie un courrier à ses collègues ministres. «Je sollicite chacun d’entre vous pour que vous puissiez faire établir dans vos administrations un bilan carbone et un diagnostic de performance énergétique.» Et le ministre d’expliquer : «Il s’agit d’une méthode permettant la comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre» liées à l’ensemble des activités les moyens de transport des agents, la construction des bâtiments, les fournitures utilisées… Si l’État entend demander à l’ensemble des Français des efforts afin qu’ils réduisent leurs émissions de CO2, il se doit d’être lui-même exemplaire. La remise des copies est prévue «pour la fin 2007 au plus tard». Quatre mois plus tard, le calendrier est sérieusement écorné. «Aucune mauvaise volonté, au contraire», assure-t-on aussi bien au Medad (ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables) que dans les ministères. Encore faut-il mettre la main sur le bon interlocuteur. «Ravi de vous rendre ce service passionnant !», soupire un porte-parole soucieux de faire comprendre qu’il a des dossiers beaucoup plus urgents. » […] – Lire la suite de l’article sur le site du FigaroDans son usine belge, Volvo prend un virage zéro CO2
Au CSR Europe de Bruxelles, un salon où les multinationales s’échangeaient fin novembre leurs bonnes pratiques en matière de gouvernance et d’environnement, Suez mettait en valeur, en guise de laboratoire et de vitrine, une usine… Volvo. Plus exactement le partenariat de sa filiale Electrabel avec le constructeur suédois pour créer en Belgique la première usine au monde sans émission de CO2 à produire des véhicules. Un site 100 % énergies propres inauguré en septembre et qui tourne à plein régime depuis début décembre, dans lequel Electrabel et Volvo ont investi conjointement plus de 10 millions d’euros. Les deux groupes comptent évidemment sur l’opération pour afficher leur volontarisme en matière d’environnement, en faisant de Gand leur vitrine. Envoyé spécial pour Libération (édition du 26 décembre 2007), Guillaume Launay l’a visité. – Lire la suite de l’article sur le site de LibérationDécès de Kinkri Devi, la plus connue des militantes indiennes pour l’environnement
La presse indienne a rapporté lundi dernier le décès à 82 ans de Kinkri Devi des suites d’une longue maladie dans un hôpital de l’Etat du Punjab. Cette villageoise illettrée était devenue la plus connue des militantes indiennes pour l’environnement pour avoir mené campagne contre les exploitants de mines de calcaire. Restée veuve très jeune, Kinkri Devi a travaillé comme femme de ménage, une profession réservée aux Dalits (Intouchables). Elle a cependant été le fer de lance d’un mouvement pour fermer les mines de calcaire qui gagnaient du terrain sur les contreforts de l’Himalaya dans le nord de l’Inde. Alors que l’exploitation sans régulation des mines de calcaire détruisait les arbres et l’environnement, affectant des ressources en eau et hydrocarbures vitales pour les villageois en même temps que la beauté des paysages, la villageoise illettrée avait décidé d’agir pour y mettre fin. Elle avait organisé des manifestations de villageois, puis, malgré son illettrisme, avait déposé plainte devant la justice, allant jusqu’à la plus haute instance judiciaire de l’Etat. En 1987, après une grève de la faim de Kinkri Devi, le tribunal avait fait fermer 42 mines. L’exploitation minière s’est poursuivie, mais est devenue davantage régulée. Elle a été décorée par le gouvernement indien et montrée en exemple par des groupes féministes dans le monde. Elle avait été invitée à inaugurer la Conférence Internationale des Femmes en 1995 à Pekin. Mais sa vie a peu changé et Kinkri Devi a vécu et est décédée dans la pauvreté. Aucun responsable du gouvernement n’a assisté à ses funérailles indique l’AFP dans un communiqué du 31 décembre 2007.Les brèves de la semaine
– Le Grenelle de l’environnement s’avérera « un pas de géant » ou au contraire très décevant, selon le contenu et le vote d’une loi-cadre attendue au printemps, a estimé Nicolas Hulot dans un entretien au « Parisien/Aujourd’hui en France » (26 décembre 2007). «Si les engagements écrits qui en sont issus font l’objet d’une loi-cadre au printemps prochain et que les parlementaires la votent, on aura fait un pas de géant », a-t-il affirmé. « Hélas ! A l’observation, on a de bonnes raisons de craindre de grosses pertes », a ajouté l’écologiste. Le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, « a très vite appris. Il a tenu le processus de Grenelle à bout de bras, chapeau ! Il va falloir que les parlementaires soient au diapason », a-t-il ajouté. Selon lui, « le Grenelle a fait de l’environnement une réalité incontournable ». – La France arrête son programme d’appui au commerce équitable : Selon l’Agence de presse africaine Panapress, le programme d’appui au commerce équitable du ministère français des Affaires étrangères, doté d’une enveloppe de près de 5,6 millions d’euros, ne sera pas renouvelé à la fin de l’année 2007, a appris vendredi à Paris la PANA. L’Agence française de développement (AFD) sera désormais la seule institution française chargée de traiter des dossiers en rapport avec le commerce équitable, a-t-on indiqué de même source. La suppression du programme du Quai d’Orsay d’appui au commerce équitable suscite l’inquiétude des professionnels du secteur et des ONG, qui reprochent à l’AFD sa « culture bancaire ». – En 2008, les matières premières devraient rester élevées : Selon lefigaro.fr, les analystes penchent notamment pour une hausse des prix des métaux. Alors, faut-il croire à la théorie du supercycle selon laquelle les prix des métaux vont continuer à grimper pendant dix ou vingt ans ? « Tout dépend de ce que l’on entend par cycle long, nuance prudemment Stephan Briggs, analyste des métaux à la Société générale. Il est clair que les prix moyens vont rester supérieurs à ceux des deux dernières décennies, mais avec des hauts et des bas. » Une opinion partagée par de nombreux experts qui misent avec une rare unanimité sur une hausse durable des prix des métaux ferreux et non ferreux (aluminium, cuivre, plomb, zinc…). Lire la suite sur le site du Figaro. – Décès du plus vieil orang-outan du monde : un orang-outan femelle âgé de 55 ans, considéré comme le plus vieux de son espèce, est décédé samedi dernier, a annoncé le zoo de Miami. Nonja, qui avait vu le jour sur l’île indonésienne de Sumatra, vivait à Miami depuis 1983. Les orang-outans de Sumatra vivent en général entre 40 et 50 ans.Cette semaine sur Cdurable.info
– Social : Homophobie au travail : et si une bande dessinée faisait évoluer les mentalités… – Commerce équitable : ECOCERT propose un nouveau système de garantie en commerce équitable ! – Initiative : L’Encyclopédie du Développement Durable – Social : Un indice pour mesurer le bonheur, à quoi bon ? – Ecologie : La fonte du Groenland s’accélère – Consom’action : Profil type de l’éco-citoyen (et des autres) selon l’IFEN