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Kill bees : une campagne choc de France Nature Environnement contre les excès de l’agriculture

Les agriculteurs ont eu une mauvaise surprise à quelques jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture à Paris, le 19 février. La fédération de 3.000 associations de protection de la nature FNE (France Nature Environnement) a lancé ce mardi une campagne choc contre les méfaits de l’agriculture industrielle. Un homme jouant à la « roulette russe » en pointant un épi de maïs sur sa tempe ou un enfant assis au milieu d’algues vertes dont la décomposition « dégage un gaz mortel »: « Le ton change, ça surprend », a convenu lundi Benoît Hartmann, porte-parole de FNE, au ton habituellement beaucoup plus policé.

Deux interprofessions agricoles, celles des filières porcine et bovine (Inaporc et Interbev), avaient saisi la justice pour faire interdire les visuels, mais la justice leur a donné tort lundi soir, jugeant que la campagne ne contenait pas d’attaque personnelle. L’ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité) a également donné son accord. Depuis, les affiches ont également fait l’objet de vives attaques du ministre de l’agriculture Bruno Le Maire et c’est désormais au tour de la région Bretagne, mercredi 16 février, d’annoncer son intention d’assigner en justice France Nature Environnement pour « atteinte à son image ». L'un des visuels de la campagne Un épi de maïs OGM pointé sur la tempe, un enfant qui joue au milieu des algues vertes sur une plage bretonne ou l’affiche du film Kill Bill transformée en bidon de pesticides et intitulée « Kill bees »: les visuels de FNE ont choqué la profession agricole. « Les éleveurs de porcs en ont ras le bol d’être toujours cité en première ligne, quoi qu’ils fassent. Nous sommes ouverts à la discussion mais cette campagne n’est pas faite pour provoquer le débat, ce sont des accusations gratuites pour faire parler d’eux » a regretté Inaporc, concerné par l’affichage sur les algues vertes. Du côté de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), on préfère ignorer le message virulent de FNE et on dénonce « une campagne parisienne de dénigrement ».
L'un des visuels de la campagne
L’un des visuels de la campagne
Les syndicats agricoles et FNE se connaissent pourtant bien, puisqu’ils participent ensemble aux travaux législatifs, notamment le plan Ecophyto 2018, qui vise à diminuer l’utilisation de pesticides de 50% d’ici à 2018. Mais pour Benoît Hartman, porte-parole de FNE, l’élan donné par le Grenelle de l’environnement s’essouffle et les associations ont besoin de soutien: « Nous avons choisi cette mise en scène car nous avons besoin que l’opinion publique soit derrière nous. Mais le message de fond n’est pas original: depuis quarante ans nous disons qu’il faut changer de modèle agricole », explique-t-il à 20minutes.fr.
L'un des visuels de la campagne
L’un des visuels de la campagne
Profitant de l’exposition médiatique du Salon de l’agriculture, FNE assure ne pas s’attaquer aux agriculteurs mais plutôt à un mode de production « intensif, extrême et déraisonnable »: « Le grand public sait qu’il existe un autre type d’agriculture mais qu’il est minoritaire. L’avenir est à une agriculture moderne et raisonnable avec moins d’intrants et cette campagne est destinée à faire évoluer les pratiques et les lois », plaide Benoît Hartman. Et si FNE a décidé de frapper fort, c’est parce qu’il faut « se réveiller tant qu’il est encore temps »: « La mise en valeur des bonnes pratiques n’a pas eu un écho suffisant. Or, ce sont des enjeux de société qui ont un impact sur la santé, le tourisme, l’économie,… », rappelle le porte-parole de FNE.

La Région Bretagne porte plainte

L'un des visuels de la campagne
L’un des visuels de la campagne
Dans la ligne de mire de la Région, l’affiche présentant notamment une plage recouverte d’algues vertes, et qui vise à dénoncer les conséquences de l’élevage industriel du porc. « Le conseil régional de Bretagne a décidé, au nom de la défense des intérêts des Bretons, d’assigner devant le tribunal de grande instance de Paris l’association FNE, notamment pour atteinte à son image », a indiqué son président, Jean-Yves Le Drian (PS), dans un communiqué. La région reproche à l’association de présenter « la première région agricole de France comme source de pollution et de mise en danger d’autrui », précise Jean-Yves Le Drian. Le Comité régional du tourisme de Bretagne a en outre annoncé une nouvelle saisie de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité. Il faut dire que la Bretagne s’avère être la région la plus touchée par le phénomène des algues vertes. En 2009, un homme a été retrouvé mort après avoir transporté plusieurs chargements d’algues en décomposition dans son camion, de même qu’un cheval.

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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1 COMMENTAIRE

  1. Kill bees : une campagne choc de France Nature Environnement contre les excès de l’agriculture
    Il faudrait aller plus loin que dénoncer la manque de traçabilité de la viande, mais carrément dénoncer l’excès de sa consommation quand on sait les conséquences catastrophiques sur l’environnement, notamment la déforestation pour l’exploitation du soja et du maïs OGM pour nourrir le bétail, et ses conséquences sur la biodiversité…