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Hom&Ter dénonce l’art et la manière de saborder la filière solaire

En annonçant – par voie de communiqués de presse ! [[le second en date du 17 février 2010]] – deux modifications successives du prix de rachat de l’électricité photovoltaïque – le gouvernement ne cherche pas seulement à limiter des tentatives de spéculation plus ou moins réelles. C’est, au final, une vraie filière industrielle qu’il empêche de se développer. Pourquoi ? Au bénéfice de qui ? Telles sont aujourd’hui les questions qui méritent d’être posées.

A l’image d’Arnaud Mine, président du SER (Syndicat des Energies Renouvelables) ou de Christian Davy, président d’Hom&Ter Solar Asset, les professionnels du photovoltaïque ne décolèrent pas : « Le gouvernement met en scène un scénario impossible à tenir (pour les finances publiques) et la nécessité alors d’agir, pour justifier sa manière de procéder. Alors que les chiffres réels n’ont rien à voir avec les données avancées. Sans parler de la manière utilisée, avec des dispositifs rétroactifs dans lesquels l’Etat ne tient pas sa parole et met en danger de multiples entreprises et emplois ». Nos explications pour tenter de s’y retrouver.

Des chiffres artificiellement tirés vers le haut

Évoquant un emballement de la filière solaire à l’annonce de la fixation des nouveaux tarifs, le cabinet de Jean-Louis Borloo indique que l’engagement financier pour l’Etat (s’il n’avait pas agi) aurait été de 50 milliards d’euros sur 20 ans, ce qui n’aurait pas manqué d’entraîner une hausse de l’électricité pour vous et moi… Faux !, s’exclament les professionnels du photovoltaïque. Le gouvernement, pour gonfler la note et justifier de son intervention, se base sur des demandes de contrat d’achat. Or la réalité est totalement différente : on sait aujourd’hui que pour 2800 MW de telles demandes, il n’y en a plus que 480 MW qui font l’objet de réelles demandes de raccordement (car il faut financer les projets, les réaliser…, selon les chiffres publiés depuis par l’ERDF, janvier 2010), pour un fonctionnement effectif d’environ 390 MW. Nous voilà déjà bien loin des 50 milliards d’euros à préserver…

Une vision stratégique oubliée en chemin

Ceux qui ont sauvé leur mise : le photovoltaïque domestique et… les agriculteurs. Ceux qui y perdent : tous les industriels du solaire qui, avec des centrales supérieures à 250 KW, voient leur prix de rachat de l’électricité produite baissé d’un tiers en un mois… Et sont donc obligés de renoncer à de multiples projets et aux emplois qui leur étaient associés[[ Rappelons que la filière solaire française a créé en deux ans 4000 emplois et que 150 entreprises sont actuellement présentes sur toute la chaîne de valeur (chiffre fourni par le SER).]].

Certes, aucune des personnes interrogées ne contestent qu’il existe des spéculateurs dans ce domaine, manifestement connus de tous et faciles à repérer. Est-ce une raison pour détruire l’avenir du photovoltaïque à grande échelle en France ?

La fin du photovoltaïque à grande échelle

Car c’est bien à ça que ces modifications vont aboutir : l’intégration des panneaux solaires dans les grandes toitures ne se fera pas, puisque le tarif proposé (pour ce que l’on appelle l’intégration au bâti) ne permettra plus de rentabiliser ces projets à moyen voire même à long terme.

A contrario, les centrales au sol – dont il paraîtrait qu’elles sont la marotte de JL Borloo, qui souhaite en installer une dans chaque région française -, conservent leur tarif et surtout leur capacité de dégradation des paysages et d’occupation des sols.

Un choix qui paraît absurde : nous vivons dans un pays suffisamment ensoleillé pour qu’une politique de mise en place de panneaux solaires sur grande échelle soit réalisée afin de valoriser les toits d’un maximum de bâtiments (plutôt que de les mettre au sol, où il semble que les agriculteurs ont à priori mieux à faire). A peine née, l’industrialisation de l’électricité photovoltaïque est donc sacrifiée. Au bénéfice de qui ? La question mérite d’être posée, même si personne n’ose y répondre de vive voix.

Des histoires de gros sous

Difficile de comprendre les tenants et les aboutissants du prix de l’électricité en France. Le prix de l’électricité est un prix de marché. Lorsque l’on parle d’un prix de 5 centimes d’euros au sortir d’une centrale nucléaire, on omet d’y intégrer le prix de construction de la centrale, celui de son démantèlement, le prix environnemental des déchets radioactifs. Et l’on ne parle pas non plus du coût de transport de cette électricité par les réseaux pour l’amener vers les industries et les foyers. Alors que l’électricité photovoltaïque, quant à elle in situ, initiera de nouvelles pratiques énergétiques et pourra être utilisée par les industriels même qui la produiraient. « La pertinence photovoltaïque sera nette dans 5 à 10 ans », explique Arnaud Mine.

A condition de lui donner la possibilité d’exister. Les professionnels espèrent encore que le gouvernement saura entendre raison (même si le temps presse) : ils sont prêts à discuter à de nouveaux tarifs de rachat plus raisonnables de part et d’autre, avec une évolution prévue à la baisse quand les réseaux commerciaux et les infrastructures seront en place, et même à travailler avec lui à limiter les effets d’aubaine…

Afin de donner enfin toutes ses chances à cette incroyable énergie, propre, économique et inépuisable.

Contact : Christelle Banach au 04 91 36 40 20

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