A l’approche de la saison estivale, les gestionnaires de milieux naturels et aquatiques de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur lancent un appel pour garantir une « juste part d’eau à la nature », car la nature n’est pas un usager de l’eau parmi d’autres, elle en est aussi la source. Une initiative qui s’accompagne de propositions, car des solutions existent et des projets innovants sont menés, avec de la technologie, des progrès et des solutions fondées sur la nature.
Sur notre planète, l’eau existe sous différents états : liquide dans les océans, les rivières, les lacs et les nappes, solide sous forme de glace, de neige et de givre ou gazeux dans l’air. Selon les conditions physico-chimiques, l’eau se déplace d’un état à un autre par évaporation, précipitation, infiltration et ruissellement.
La nature joue un rôle essentiel dans le grand cycle de l’eau. Quand les milieux naturels et aquatiques se dégradent, le cycle de l’eau se dégrade aussi. Ce qui contribue aux phénomènes de sécheresses et d’inondations croissants sous l’effet du changement climatique.
La nature est souvent considérée comme un usager de l’eau au même titre que l’agriculture, l’industrie ou le tourisme alors qu’elle en est la source.
La part d’eau laissée à la nature est régulièrement réduite, voire sacrifiée dès lors qu’il y a tension entre les usages et ce, malgré les mises en garde des experts … avec des conséquences qui dramatiques comme pour le Parc national de Doñana en Andalousie !
Ce manque d’eau s’ajoute aux autres pressions qui détruisent la biodiversité. 41 % des espèces de vertébrés observées en région Sud voient leur population décliner entre 2000 et 2021. La technologie et le progrès ne suffiront pas à compenser le rôle inestimable assuré par la nature dans le grand cycle de l’eau.
Les gestionnaires de milieux naturels et aquatiques de la région ont une connaissance précise, technique et scientifique, essentielle pour éclairer les politiques publiques. Ce qui en fait de véritables sentinelles de la nature. Ils nous alertent sur l’accélération de la dégradation de ces milieux, liée notamment au manque d’eau, dans un contexte où les besoins pour les humains sont en augmentation…
Il est temps de garantir sa juste part d’eau à la nature !1
Des solutions existent et des projets innovants voient le jour en s’appuyant sur l’expertise des gestionnaires et sur le concept des Solutions Fondées sur la Nature : préservation des espaces naturels, des zones humides, agroécologie, génie écologique, nature en ville et désimperméabilisation des sols etc.
Mieux comprendre les enjeux, partager les bonnes pratiques et les solutions pour permettre de garantir sa juste part d’eau à la nature.
Pourquoi doit-on garantir sa juste part d’eau à la nature ?
Le bassin méditerranéen est, et devrait rester, parmi les régions les plus affectées par le changement climatique, en particulier en ce qui concerne les précipitations et le cycle hydrologique. L’évolution des températures globales régionales va avoir des conséquences importantes en région Provence-Alpes-Côte d’Azur à la fois sur la santé des milieux aquatiques et sur nos usages de l’eau.
Cette tension de plus en plus intense sur l’eau impacte la faune et la flore de la région, déjà en forte diminution du fait de l’artificialisation des sols et de la surexploitation des ressources. Il est impératif de considérer le fonctionnement global de l’écosystème de chaque territoire et la place centrale de la nature.
Comment peut-on garantir sa juste part d’eau à la nature ?
Les gestionnaires sont des experts à solliciter sur l’ensemble des projets pour avoir une connaissance précise et scientifique des enjeux et une aide à la décision précieuse.
Les Solutions Fondées sur la Nature permettent d’utiliser des techniques efficaces qui s’appuient sur le fonctionnement de la nature et contribuent à sa préservation : maintien des espaces naturels, des zones humides, agroécologie, génie écologique, nature en ville et désimperméabilisation des sols, …
Quand l’homme, à la sueur de son front, à force de courage et de détermination, redonne vie à la terre abandonnée.
C’est aussi une démarche initiée sur le plateau de Valensole en 2014.
L’Action publique est nécessaire pour impulser des dynamiques locales, régionales et nationales, en matière de préservation de la biodiversité et de gestion de l’eau.
Sur le plan international, depuis plusieurs années, un nouveau champ juridique émerge pour redonner pleinement ses droits à la nature !
- Un appel qui se fonde notamment sur les travaux menés lors d’une Université intitulée « L’eau et les gestionnaires de milieux face aux enjeux d’aujourd’hui et de demain », organisée par l’ARBE en septembre 2023 avec le soutien de la Région Sud, de l’État (DREAL, OFB, Agence de l’eau) en partenariat avec le Conservatoire des Espaces Naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Tour du Valat, le Parc naturel régional du Verdon et le Département des Alpes de Haute-Provence. ↩︎