Jean-Louis BORLOO, ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du Territoire, et Chantal JOUANNO, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, ont représenté la France lors du G8 Environnement qui s’est tenu sous présidence italienne, à Syracuse, du 22 au 24 avril. En voici le bilan synthétique réalisé par le service de presse du Ministère.
Face à la crise économique, le G8 est plus que jamais attendu pour jouer un rôle moteur sur les questions écologiques. Des plans de relance ont été mis en place et ils font la bonne part aux emplois verts, aux énergies renouvelables, aux transports de demain mais il faut aller encore plus loin. La sortie de la crise ne doit pas amener un retour à la situation d’avant-crise -au contraire, la crise doit constituer un véritable tournant. La France, lors du G8 Environnement, a donc appelé à rendre les plans de relance encore plus verts et à davantage lier les deux crises que sont les crises économique et écologique. Par ailleurs, c’est la science qui devrait inspirer nos actions or la science dit qu’il faut limiter l’augmentation de température à + 2°C. Il est donc de notre responsabilité de mettre tout en oeuvre pour atteindre cet objectif. Cela suppose que les émissions globales de CO2 atteignent un pic en 2020 au plus tard et que chaque pays participe à l’atteinte de cet objectif. L’ensemble des pays développés, dont les Etats-Unis, s’étaient mis d’accord, en décembre 2007, à Bali, sur une fourchette de réduction de leurs émissions de CO2 comprise entre 25% et 40% en 2020 par rapport à 1990. Copenhague doit donc s’inscrire dans la continuité de cet engagement. Dans ce contexte, Jean-Louis BORLOO a salué la nouvelle volonté américaine de réduire ses émissions de CO2 mais les Etats-Unis doivent «faire beaucoup plus et je leur dis -Yes, you can-», a-t-il déclaré. 25% des Africains seulement ont accès à l’énergie électrique. «Il suffit de regarder une photo satellite du monde la nuit pour que cela saute aux yeux». La France a proposé à Syracuse que les pays développés décident à Copenhague de financer 100% du développement de l’énergie électrique en Afrique pour en faire le premier continent disposant d’une énergie vraiment renouvelable. Il faudra environ 400 milliards de dollars sur 20 ans. C’est possible et nous demandons que cette proposition soit mise en oeuvre. Pour la première fois, les pays du G8 ont débattu des liens entre la santé des enfants et l’environnement. La France a rappelé la nécessité de partager l’information en la matière, d’avoir des programmes de recherche communs, des échanges dans le domaine scientifique. Elle a également redit l’importance de la création d’un droit à l’accès à l’eau et à l’assainissement, d’autant plus fondamental que les enfants sont parmi les plus vulnérables aux maladies liées à l’absence d’eau propre. Enfin, la France a souligné la nécessité d’agir pour la réduction des substances dangereuses, plomb, mercure, arsenic entres autres. Le G8 a identifié plusieurs actions concrètes à entreprendre pour mettre en oeuvre ces différentes priorités, comme le renforcement de l’échange de connaissances sur les questions de santé environnementale, la collaboration en matière de recherche et la promotion de l’élimination totale du plomb dans les matériaux d’usage courant. Pour la première fois également, les pays du G 8 ont adopté un document sur la biodiversité « la charte de Syracuse », qui constitue aux yeux de la France une première étape positive mais il est maintenant nécessaire de procéder à la création d’une plate- forme spécifique qui permettra, à l’instar du GIEC pour le climat, de faire l’interface entre la science et le politique. La France a demandé la mise eu place de cet IPBES avant 2010 et se réjouit d’avoir reçu le soutien de plusieurs pays à cet égard. Il faut maintenant concrétiser cela.