La LPO publie 20 propositions pour une politique européenne véritablement respectueuse du vivant, alors qu’une nouvelle analyse révèle comment les eurodéputés sortants de chaque pays membres ont voté pour protéger le climat et la nature au cours de la législature précédente 2019-2024.
Dans un rapport transmis aux principaux candidats aux élections européennes, la LPO dévoile ses 20 propositions pour une Europe en faveur de la biodiversité, réparties en 5 objectifs :
- Protéger les espèces en danger
- Préserver et restaurer les écosystèmes naturels
- Limiter le réchauffement climatique
- Renouer avec une agriculture respectueuse du vivant
- Défendre l’océan et les espèces marines
- Défendre les directives Oiseaux et Habitats
- Réduire au minimum de moitié le trafic illégal des espèces sauvages, à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE, d’ici 2030
- Interdire immédiatement et définitivement la chasse des espèces en mauvais état de conservation en Europe.
- Maintenir le statut de protection des grands prédateurs en Europe
- Augmenter les financements dédiés à la protection de la biodiversité en Europe
- Protéger strictement au moins 10 % des terres et des mers d’ici 2030
- Atteindre l’objectif Zéro Artificialisation Nette pour lutter contre la dégradation des sols
- Adopter et assurer la pleine mise en œuvre du règlement européen sur la restauration de la Nature
- Bannir du réseau Natura 2000 les infrastructures énergétiques industrielles
- Supprimer les subventions aux énergies fossiles
- Imposer des objectifs contraignants pour la rénovation énergétique des bâtiments
- Réduire d’au moins 50 % l’utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais de synthèse à l’échéance 2030
- Consacrer a minima 50 % des aides de la PAC à la préservation et la restauration des habitats naturels et des milieux agricoles
- Soutenir plus massivement le développement de l’agriculture biologique
- interdire les subventions néfastes à la biodiversité
- Adopter des pratiques d’élevage permettant d’éviter les zoonoses et la contamination de la faune sauvage
Climate Action Network (CAN) est le plus grand réseau climatique au monde composé de plus de 1 900 organisations de la société civile dans plus de 130 pays, la lutte contre la crise climatique.
- Promouvoir des pratiques de pêche compatibles avec la préservation des océans
- Garantir une transition énergétique respectueuse des écosystèmes marins
- Faire adopter un traité mondial de lutte contre la pollution plastique
- Proposer un Pacte européen ambitieux pour la sauvegarde de l’Océan
L’Union Européenne connait un tournant historique. Les élections du 9 juin seront déterminantes, ne serait-ce que pour la mise en œuvre de sa transition écologique, nécessaire à la sauvegarde de la nature et du climat.
Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et sur fond de crise agricole, les régressions environnementales se succèdent à un rythme inquiétant. Le Parlement européen détricote une à une les ambitions initiales du Pacte Vert de 2019, censé rendre l’Europe climatiquement neutre avant 2050.
Ainsi, les conditionnalités écologiques de la Politique agricole commune viennent d’être allégées, le règlement sur la restauration de la nature est en difficulté, celui sur l’utilisation durable des pesticides a été repoussé, le dangereux herbicide glyphosate a été prolongé pour 10 ans, il est envisagé d’abaisser le statut de protection du loup, etc.
Progressistes, girouettes ou archaïques ?
Élaboré conjointement par BirdLife International, WWF, Climate Action Network, le Bureau européen de l’environnement, Transport & Environment, le bilan écologique du Parlement européen a examiné le comportement de vote de chaque eurodéputé au cours de la législature 2019-2024.
Le résultat est noté sur 100. Les partis politiques français se classent en 3 groupes : ils ont agi soit comme des progressistes responsables, soit comme des girouettes retardant l’action réelle en raison de votes inégaux et incohérents, ou pire comme des archaïques échouant à relever le défi des crises auxquelles l’Europe est confrontée.
En juin prochain, les citoyens pourront demander des comptes à leurs représentants sur leurs récentes performances parlementaires et exiger des ambitions écologiques plus élevées de la part de leurs représentants dans les années à venir.
« La nature s’effondre, nous entrainant avec elle. L’Europe a prouvé qu’elle pouvait sauver des espèces au bord de l’extinction, nettoyer les rivières et protéger des habitats précieux. Alors que les sondages montrent une prise de conscience des Européens, soucieux de l’effondrement de la biodiversité et inquiets de la crise climatique, les futurs parlementaires seront responsables de l’avenir et jugés en conséquence. »
Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO