Le Président de la République a reçu aujourd’hui les représentants des ONG et associations présentes lors du Sommet de Copenhague. Il a présenté à cette occasion la feuille de route de la France jusqu’au sommet de Mexico qui doit avoir lieu en décembre 2010.
La feuille de route française tournée vers l’Afrique et la forêt
La stratégie d’ici à Mexico, présentée par Nicolas Sarkozy consiste à faire émerger l’Afrique comme une puissance politique sur la scène des négociations climatiques. Il a ainsi annoncé :
– Une réunion à Paris fin janvier des représentants des 4 grands bassins forestiers du monde : Amazonie, Congo, Indonésie et Sibérie. Cette réunion devra être suivie d’une conférence des Chefs d’Etat de ces bassins à une date non encore précisée
– Une inscription de la problématique climat à l’ordre du jour du sommet de l’Union africaine qui aura lieu du 31 janvier au 2 février à Adis Abeba
– L’organisation d’un sommet Afrique France au mois de mai qui traiterait prioritairement de protection de l’environnement
– La Création d’un groupe « Copenhague + » composé des 28 pays en faveur d’un objectif de réduction de 50% des émissions de GES d’ici à 2050. Une réunion des Chefs d’Etat de ce groupe pourrait avoir lieu en mars-avril
– Une relance de l’initiative au niveau de l’Union européenne par l’activation du projet d’Organisation européenne de l’environnement et d’une réflexion sur un mécanisme d’ajustement aux frontières
Réaction de France Nature Environnement : penser global et… agir local
FNE note que le plan justice climat initié par le Ministre de l’Ecologie reste la feuille de route française. Toutefois, FNE reste dans l’attente de précisions s’agissant de l’application dans les territoires des ambitions affichées par le Chef de l’Etat, et s’inquiète du manque apparent d’ambition de l’Europe.
FNE souhaite notamment que soit précisée la manière dont le mouvement associatif sera concrètement associé, du local à l’international, et dans les processus de négociations climatiques.
FNE souhaite également que la France soit exemplaire chez elle. Cela suppose une réactivation de la conférence des parties prenantes du Grenelle de l’environnement, une modification des dispositions du projet de loi Grenelle 2 et une remise en cause profonde des projets climaticides qui sont encore décidés ou en cours de création dans les territoires.
FNE continuera de s’investir à tous les niveaux pour que les ambitions affichées à Copenhague se réalisent sur le terrain. FNE note en effet que l’échec du sommet de Copenhague peut avoir pour onde de choc une démobilisation citoyenne qui compromettrait les initiatives à l’international de l’Etat français.
Enfin, FNE souhaite que la France précise son projet d’Organisation mondiale de l’environnement et la manière dont elle compte faire évoluer la gouvernance des négociations climatiques.