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Climat : changer nos habitudes ou le système ?

Tes écogestes sont essentiels... Mais ils ne suffiront pas. On t’explique pourquoi

Face à la crise climatique, c’est la confusion. Voire la culpabilisation : si le climat va mal, c’est notre faute à nous, consommateurs et consommatrices. Nous sommes ainsi de plus en plus nombreux à tenter de changer nos comportements quotidiens pour soulager l’environnement. Couper l’eau quand on se brosse les dents, c’est bien. Mais ces gestes individuels seront-ils suffisants pour sauver le climat ? Oui… et non. On vous explique pourquoi.

Les gestes individuels, ça compte !

Manifestation pour le climat à Bangkok, Thaïlande, mars 2019. © Biel Calderon / Greenpeace

Manifestation pour le climat à Bangkok, Thaïlande, mars 2019. ©Biel Calderon/Greenpeace

Si tous les êtres humains vivaient comme nous, Français.es, il faudrait presque trois planètes pour satisfaire nos besoins. C’est pourquoi les gestes individuels, conjugués et multipliés, sont importants pour limiter notre impact collectif sur l’environnement. Recycler, manger moins de viande, acheter bio et local… Il est possible de modifier notre comportement dans notre vie de tous les jours pour devenir des citoyennes et citoyens plus responsables. Nous sommes de plus en plus nombreux à le faire.

Ces petits gestes peuvent aussi avoir un effet d’émulation et encourager d’autres personnes à agir, dans votre entourage ou votre voisinage, dans votre supermarché ou autour d’une table. Parce qu’elle montre l’exemple, votre action individuelle est nécessaire et peut devenir collective !

Chacun de vos gestes est un acte courageux, quel qu’il soit, et il doit être un point de départ pour aller plus loin. Recycler, oui. Mais aussi refuser, réduire et demander aux grandes marques de changer leurs modes de production et de distribution. Aller au travail à vélo, oui. Mais aussi s’associer avec des voisins pour demander à la mairie de rallonger les pistes cyclables et de renforcer les transports publics dans votre ville. Manger moins de viande, oui. Mais aussi demander, avec d’autres parents d’élèves, à l’école de vos enfants de proposer plus de menus végétariens à la cantine. Ramasser vos déchets plastiques sur les plages, oui. Mais aussi signer et partager des pétitions pour appeler le gouvernement à mieux protéger les océans.

Plus encore que nos comportements, c’est notre façon de penser que nous devons changer

Manifestation pour le climat à Bangkok, Thaïlande, mars 2019. © Biel Calderon / Greenpeace

Manifestation pour le climat à Bangkok, Thaïlande, mars 2019. ©Biel Calderon/Greenpeace

Nous avons été conditionné.es pour croire que le bonheur réside dans le libre-échange, l’exploitation sans fin des ressources naturelles, la croissance économique et, in fine, la possibilité de consommer toujours plus – et surtout toujours plus que le voisin. Aujourd’hui, ce système est en bout de course. Nous devons mettre en place un modèle de société qui respecte les limites de la planète, remédie aux inégalités et valorise les relations et les expériences humaines.

Face à la gravité de la crise climatique, notre prise de conscience individuelle et collective est essentielle pour changer de modèle de société. Mais elle ne doit pas pour autant servir d’excuse aux responsables politiques pour ne pas mettre en place les mesures de plus grande portée qui s’imposent !

Quand on sait que 90 entreprises sont, à elles seules, à l’origine des ⅔ des émissions mondiales gaz à effet de serre qui détruisent notre climat, nos petits efforts individuels sont essentiels mais ne peuvent pas tout…

Un changement systémique est aussi indispensable

Ce ne sont pas les citoyen.ne.s qui rechignent à taxer le kérosène des avions, qui laissent des lignes de trains disparaître, qui signent des traités commerciaux destructeurs pour le climat ou qui donnent leur feu vert à des projets climaticides. Ce pouvoir-là se trouve dans les mains des responsables politiques.

D’après certain.es expert.e.s, la France doit diminuer de 80 % son empreinte carbone pour rester dans les clous de l’accord de Paris. Or les gestes individuels ne peuvent contribuer qu’à ¼ de cet objectif, car les ¾ restants dépendent de l’Etat et des entreprises.

Bref, on aura beau trier nos poubelles, ça ne sera pas suffisant si le système qui nous entoure va à l’encontre de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. 

L’impulsion nécessaire pour relever le défi climatique doit avant tout être donnée par les autorités publiques et ne peut pas se limiter à la mobilisation individuelle. Nous avons plus que jamais besoin d’une réponse politique à la hauteur de l’urgence.

Pour l’instant, les responsables politiques rechignent à mettre en œuvre les changements systémiques profonds face à la crise climatique : ils continuent de privilégier les intérêts financiers d’une poignée de multinationales polluantes, au détriment de la santé et de l’avenir de la planète et de ses habitants, en premier lieu des personnes les plus démunies, qui sont les premières affectées par le changement climatique. 

Nous devons dénoncer leur inaction et surtout les acculer pour que des réformes urgentes soient prises dans les domaines fortement émetteurs CO2 : transport, production d’énergie, logement, agriculture, alimentation. C’est une question de justice et de survie. Nous avons besoin d’agir individuellement et collectivement pour que la société dans son ensemble se rende compte qu’un changement radical de système est inévitable, et pour que les responsables politiques agissent. Cette prise de conscience collective doit bien commencer quelque part. Elle commence par chacun.e d’entre nous.

Rejoindre le mouvement climat de Greenpeace

 

(Crédits photographiques : © Omar Havana / Greenpeace)

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Cyrille Souche
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