Le Comité 21 a réalisé une série de fiches-actions consacrée aux solutions concrètes d’adaptation aux changements climatiques dans les territoires : gestion responsable des eaux pluiviales avec la Cartonnerie Gondardennes pour viser le zéro prélèvement, conversion à l’agriculture biologique avec le Château Guilhem pour renforcer la résilience du vignoble, mobilisation des parties prenantes avec Basse Saâne 2050 pour faire face à l’élévation du niveau de la mer, désimperméabilisation des sols et retour de la biodiversité avec la ZAC de la Montjoie pour lutter contre les ilots de chaleur.

Les infrastructures critiques à l’épreuve de l’adaptation aux changements climatiques

Ponts éventrés, télécommunications coupées, réseaux d’eau détruits … les images des dégâts ont beau se succéder, il est difficile d’en croire ses yeux devant une nouvelle catastrophe climatique d’ampleur en Europe. Et pourtant, les changements climatiques exploitent chaque fois les conséquences de l’artificialisation urbaine effrénée des 50 dernières années. Les inondations mettent à l’arrêt un territoire meurtri par des dommages humains et matériels sans précédents.
Actifs estimés vitaux pour le fonctionnement d’un territoire, d’une entreprise voire d’un pays, les infrastructures critiques focalisent l’attention face à l’accélération des changements climatiques. Afin d’éviter toutes défaillances en cascade potentielles le long des multiples réseaux qui irriguent les activités socioéconomiques et assurent le bien-être des populations, de plus en plus d’opérateurs tentent de renforcer leurs actions en matière de sécurité et d’anticipation des risques climatiques.
Cette note a pour objectif d’offrir un tour d’horizon de la notion d’infrastructures critiques au regard des enjeux climatiques. Les exemples présentés sont l’ont été lors de plusieurs webinaires organisés par le Comité 21 dans le cadre de son programme Adaptation aux changements climatiques.
Cap sur de nouveaux modèles sociétaux durables pour pouvoir vivre dans les tourmentes

Le Rapport Cap sur de nouveaux modèles sociétaux durables pour pouvoir vivre dans les tourmentes, dresse un panorama des avancées – et des défis qui restent à affronter – en matière de développement durable à l’aune notamment des événements géopolitiques récents, de l’élection de Donald Trump à la présidence américaine aux conflits armés dans le monde.
Il avance les propositions du Comité 2, fruit de 30 ans d’actions et de consultations auprès de ses parties prenantes, pour enfin relever le défi du développement durable en posant les bases de nouveaux modèles socio-économiques.
Comment penser une société post-croissance ? Quelle rôle des entreprises dans l’économie et les territoires ? Qu’est-ce qu’un girondisme du XXIe siècle ? Sur quelles valeurs refonder l’action publique ? Ou encore, comment enrichir l’intérêt général par les communs ? Autant de thématiques structurantes abordées dans ce rapport qui se propose de fixer un cap pour la grande transformation.
Fiche-action Adaptation 1 – Cap sur la gestion responsable de l’eau avec la Cartonnerie Gondardennes

Pour cette première édition, direction le Pas-de-Calais, où la Cartonnerie Gondardennes se distingue par un projet de gestion des eaux pluviales. En réponse aux sécheresses et inondations récentes, l’entreprise familiale a installé un système de récupération des eaux pluviales sur 17 hectares de toitures et voiries. Accompagnée par l’Agence de l’Eau Artois-Picardie, elle économise désormais un tiers de ses prélèvements annuels, soit 140 000 m³ d’eau, en seulement six mois.
« L’élément déclencheur, c’est notre conviction que chacun doit agir à son échelle pour préserver les ressources dont nous dépendons. »
Laurent TOP, Directeur industriel.
L’objectif à terme : zéro prélèvement dans le canal de Neufossé et 100 % d’eaux pluviales utilisées dans le process.
Fiche-action Adaptation 2 – Résilience en bouteille : Château Guilhem cultive le changement face au dérèglement climatique

Cap cette fois sur l’Aude, dans le Sud-Ouest, où le domaine viticole de Château Guilhem incarne une transition agricole globale, à la croisée de l’adaptation et de l’atténuation. Repris en 2005 par Bertrand Gourdou et son épouse Anne-Sophie, le domaine familial fait face à une réalité climatique de plus en plus marquée : sécheresses, stress hydrique, perte de rendement …
Leur réponse : une stratégie de long terme alliant agriculture biologique, diversification des cépages et pratiques culturales innovantes. Certifié « agriculture raisonnée » dans un premier temps, le domaine obtient en 2010 la certification « agriculture biologique », marquant un tournant vers un modèle plus durable. Ce nouveau cadre impose des choix structurants pour renforcer la résilience du vignoble : adaptation des dates de vendange, enherbement maîtrisé, plantation de cépages plus résistants aux fortes chaleurs…
Leur engagement se traduit aussi par une réduction des intrants, une gestion optimisée de l’eau et une réflexion constante sur l’empreinte carbone globale du domaine.
« Les Métamorphoses » de Marie-Helène Lafage
Pour un projet écologique et solidaire d’adaptation au changement climatique
Conseillère d’État honoraire et fondatrice du Comité 21, Bettina Laville signe la préface de « Les Métamorphoses », un ouvrage relatant la jeune histoire de l’adaptation au changement climatique, ainsi que tous les débats accompagnant cette indispensable politique publique. Après un été marqué par des canicules, des feux de forêt, des ouragans et des inondations, ce livre se présente à la fois comme un guide et comme une espérance lucide. Il dresse un état des lieux en France, mettant en lumière les retards des politiques, tant au niveau local que national, soulignant l’importance du débat « inégalités et adaptation » et prenant le parti délibéré de l’adaptation locale, avec un éclairage dans la Drôme, les Alpes et la Bretagne.
Le titre « Les Métamorphoses » traduit bien, comme l’exprime Bettina Laville dans sa préface, la référence à Edgar Morin qui, dès 2010, écrivait : « Pour tracer un nouveau chemin de société à partir de la réalité adaptative, l’idée de métamorphose, plus riche que l’idée de révolution, en garde la radicalité transformatrice, mais la lie à la conservation (de la vie, de l’héritage des cultures). » En quelque sorte, cette métamorphose équivaut au concept que le Comité 21 a souvent développé : « l’adaptation transformationnelle ».
Marie-Hélène Lafage pointe la montagne qui reste à gravir : la prise de conscience de l’ampleur des enjeux, l’enrichissement des connaissances sur l’adaptation, la volonté politique d’entreprendre. Les efforts d’adaptation doivent comporter une dimension technique — avec des politiques plus volontaristes en matière de décarbonation et de maintien de la biodiversité — mais aussi envisager des transformations profondes de nos modes de vie.
L’impératif d’adaptation, du local au global

A l’occasion du colloque « De Paris 2015 à Belém 2025 : les acteurs non étatiques porteurs de l’ambition climatique ? », le Comité 21 a publié une note sur les enjeux de l’adaptation aux changements climatiques aux niveaux local, national et international, et les rapports récents qui les éclairent et proposent des pistes d’action. Au sommaire :
- Les conclusions de la mission d’information sur l’adaptation de l’aménagement des territoires de l’Assemblée nationale
- La COP 30, COP de l’adaptation ?
- Le Rapport de Terra Nova sur les entreprises et l’adaptation au changement climatique
- Adapter par la contrainte ?
Fiche-action Adaptation 3 – Basse Saâne 2050 : mobiliser les parties prenantes du territoire pour faire face à l’élévation du niveau de la mer

Cette fiche présente une démarche emblématique menée dans la basse vallée de la Saâne (Seine-Maritime), pilotée par le Conservatoire du littoral, en partenariat avec la Communauté de Communes Terroir de Caux, la commune de Quiberville et le Syndicat Mixte des Bassins Versants Saâne Vienne Scie, maître d’ouvrage du projet.
Engagé entre 2012 et 2050, ce programme d’un budget de 33,2 millions d’euros répond aux multiples risques auxquels ce territoire littoral est confronté : érosion du trait de côte, élévation du niveau marin, submersion, inondations, ruissellement, sécheresses ou encore instabilité des falaises. Les premières réflexions portaient essentiellement sur la « protection » face aux risques naturels, à travers des réponses techniques et sectorisées qui n’ont pas trouvé l’adhésion locale. Avec l’accélération des connaissances climatiques dans les années 2010, Basse Saâne 2050 inaugure un changement de cap : une approche globale, participative et transversale, combinant adaptation technique, recomposition spatiale et sensibilisation des acteurs du territoire.
Ce projet propose une stratégie d’adaptation progressive pour anticiper l’évolution des aléas climatiques tout en renforçant la résilience du territoire.
2025 : le temps des tempêtes et la COP 30

Après les événements majeurs qu’ont été successivement l’épidémie mondiale de COVID, puis les guerres en Ukraine et à Gaza, l’élection de Donald Trump bouleverse les relations internationales, les relations commerciales, les politiques d’aide et, bien entendu, les politiques environnementales. C’est à l’aune de cette élection qu’il faut esquisser des pistes pour les futures politiques environnementales, alors que les nouvelles climatiques sont de plus en plus mauvaises et que l’espoir de limiter à 2 °C le réchauffement au cours de ce siècle commence à être interrogé.
Après la 24ᵉ session de l’Assemblée générale de l’ONU, avant tout occupée par le débat sur la reconnaissance de l’État palestinien, il convient de poser une question lancinante pour beaucoup : où en sommes-nous de l’action internationale pour restaurer l’état de la planète et celui de ses habitants, objectif qui, jusqu’alors, n’avait jamais été ouvertement remis en question depuis plus de 30 ans, soit depuis la conférence de Rio en 1992 ?
La COP 30 à Belém marquera-t-elle un tournant et dans quel sens ?
Conclusions de la COP 30

À l’issue de cette COP, achevée comme toutes les précédentes dans une atmosphère d’extrême tension, voire un peu plus, le Comité 21 peut esquisser un bilan extrêmement mitigé.
D’abord, dans la catégorie des dysfonctionnements, la présidence brésilienne a beaucoup déçu les derniers jours en fonctionnant de manière peu transparente et même en tentant de forcer la main aux délégués : il a fallu 2 séances plénières pour arriver à un texte final qui reste très contesté par certains pays d’Amérique du Sud affirmant ne pas l’avoir approuvé.
Ensuite l’organisation de la COP, objet de scepticisme depuis le début (coût des hébergements, installation des stands, et finalement frappée par une inondation et un incendie) a été justement critiquée.
Mais c’est à partir du texte final (The Belém Package, proving that multilateralism can accelerate climate action that benefits people) qu’il faut faire le bilan des acquis positifs de cette 30eme conférence des parties sur le changement climatique.
Fiche-action Adaptation 4 – Gestion des Eaux pluviales dans la ZAC de la Montjoie, Saint-Denis

Cette fiche présente le projet La ZAC de la Montjoie, située dans le quartier de la Plaine Saint-Denis et faisant l’objet d’un projet de gestion innovante des eaux pluviales porté par la Communauté d’Agglomération Plaine Commune, avec Sequano Aménagement en tant qu’aménageur.
Réalisé entre 2012 et 2016, ce projet d’aménagement, doté d’un budget d’environ 3 millions d’euros, s’inscrit dans la transformation d’un territoire historiquement maraîcher devenu, à partir du XIXᵉ siècle, une zone industrielle dense puis fortement minéralisée. Engagée dès les années 1980 avec le projet Hippodamos, la mutation urbaine de la Plaine Saint-Denis visait à répondre aux effets de la désindustrialisation massive amorcée dans les années 1950. Le quartier se caractérisait alors par une très forte imperméabilisation des sols, atteignant jusqu’à 94 % sur certains secteurs, ainsi que par une carence importante en espaces verts.
D’après Laurence Laporte, cheffe de projets – Secteur aménagement Centre, Pôle Fabrique de la ville durable à Plaine Commune, ces caractéristiques ont rendu le territoire particulièrement vulnérable aux îlots de chaleur urbains et aux impacts du changement climatique. L’extension de la ZAC de la Montjoie, engagée à partir de 2010, a constitué une opportunité pour repenser le modèle d’aménagement urbain afin d’améliorer durablement la qualité environnementale du quartier.
La gestion des eaux pluviales s’est rapidement imposée comme un enjeu majeur, en lien avec la lutte contre les îlots de chaleur, la gestion des pluies exceptionnelles et le retour de la biodiversité.
Le projet a ainsi mis en œuvre une gestion à ciel ouvert des eaux pluviales, reposant sur la création de noues végétalisées, la désimperméabilisation des sols et des dispositifs capables de mieux absorber et ralentir les eaux lors d’épisodes pluvieux intenses.
Cette évolution des pratiques a été rendue possible grâce à un portage politique fort et à une collaboration étroite entre la Direction de l’aménagement, la Direction de l’écologie urbaine et la Direction de l’eau et de l’assainissement de Plaine Commune, faisant de la ZAC de la Montjoie un exemple d’aménagement urbain plus résilient et adapté aux enjeux climatiques contemporains.




