“On ignore la valeur de l’eau… Tant qu’on n’en manque pas ! Je veux alerter sur les menaces qui pèsent sur l’eau douce, partout dans le monde. Nous gaspillons chez nous sans même y penser parce qu’elle ne manque jamais”, nous dit Yann Arthus-Bertrand. Yann Arthus-Bertrand a donc choisi Israël et la Jordanie pour présenter les grands enjeux de l’eau douce à travers le monde. Ces deux pays, mais aussi les territoires palestiniens, sont peut-être au centre d’une prochaine “guerre de l’eau”, à moins que ce ne soit l’eau douce, si rare, qui les pousse à se réconcilier…
Pour cette deuxième émission, Yann Arthus-Bertrand nous propose des images spectaculaires tournées en haute définition à travers le monde : Israël, Jordanie, Palestine, Mali, Algérie, Etats-Unis et région de la Loire en France… une occasion unique de présenter ce grand enjeu du XXIe siècle qu’est la défense de l’eau douce !
En poursuivant son “état des lieux de la planète”, Yann Arthus-Bertrand nous fait découvrir des spécialistes passionnants comme Ricardo Petrella, Julie Trottier, Elaine Soloway, Christine Jean et beaucoup d’autres…
Au sommaire de l’émission diffusée sur France 2, le jeudi 4 janvier 2007 à 20h50 :
Palestine : Gaza, les enfants en danger
Gaza, est une petite bande de terre étroite au sud-ouest d’Israël. Avec plus de 3200 habitants au kilomètre carré, sa population est une des plus denses au monde. Pompée dans la nappe phréatique polluée, 90 % de l’eau distribuée au robinet est impropre à la consommation. Une catastrophe responsable de centaines de morts chaque année.

France : La passoniara de la Loire
C’est le plus long fleuve de France, une voie d’eau naturelle longue de mille kilomètres. Son bassin occupe un cinquième du territoire ! Pourtant, depuis 1950, 80% des fleuves d’Europe ont été équipés de barrages. En perturbant le régime des fleuves, ces barrages empêchent les nappes phréatiques de se recharger. Ils appauvrissent les milieux naturels. De nombreuses espèces animales disparaissent.
Etats-Unis : La démesure de Las-Vegas
Nous sommes dans le désert de Mojave, au sud du Nevada, l’état le plus sec des Etats Unis. Ici, il pleut en moyenne 200 millimètres d’eau par an. Trois fois moins qu’à Paris. En permanence, le soleil fait régner une chaleur accablante. C’est dans ce décor que se trouve l’une des cités les plus impressionnantes au monde : Las Vegas. Malgré la sécheresse permanente, l’eau est partout. Les casinos continuent de rivaliser d’extravagances aquatiques, il faut dire que tout leur est permis : ils rapportent 6 milliards de dollars par an… Résultat : la consommation en eau de Las Vegas est 2 fois supérieure à la moyenne des Etats-Unis, soit plus de 1000 litres par jour et par personne. C’est 4 fois plus qu’en France. Rien ne semble étancher la soif de Sin City.

Brésil : le château d’eau du Brésil
Ici l’eau jaillit de la terre. Une eau, qui le long de son parcours, alimente les régions les plus peuplées du Brésil. Près de 60 millions d’habitants, l’équivalent de la population française, en dépendent. Pour les Brésiliens ces sources d’eau sont un trésor qu’il faut protéger. Ils les appellent "le château d’eau du Brésil". Depuis 20 ans, Danielle Mitterrand à la tête de sa fondation, défend les droits des peuples opprimés. Un engagement qu’elle estime inutile aujourd’hui, si l’homme n’a pas avant tout accès à l’eau. A 82 ans, elle s’investit sans hésiter dans ce nouveau combat. Ici elle est intervenue dans l’urgence. 2 multinationales voulaient mettre cette eau en bouteille. Or plus au sud, un projet identique a presque asséché une autre nappe phréatique.
Mali : les Dogons, cultivateurs du désert
Un soleil écrasant exerce son inflexible dictature, à 800 kms de Bamako, au cœur du Mali, à la frontière brûlante du Sahel… Un immense plateau de grès, où l’on ne repère aucun filet d’eau, s’arrête sur la falaise de Bandiagara, longue de 200 kms… C’est le pays Dogon. Entre la plaine et le plateau, l’eau, si rare, est une perpétuelle angoisse. Les femmes acceptent, depuis des générations, d’affronter chaque jour un territoire hostile, des failles vertigineuses, mais comment pourraient-elles se passer d’eau ?

Jordanie : Amman, pas d’eau tous les jours
Voici Amman, en Jordanie, une ville où l’eau est rare. Un habitant d’Amman consomme quinze fois moins d’eau qu’un Américain, et cette quantité diminue chaque année, avec l’augmentation de la population.
Amman, Pékin, Le Caire, Mexico. Savez-vous qu’on manque d’eau dans la moitié des plus grandes villes du monde ? Le plus désolant, c’est que 30 à 50 % de l’eau distribuée est perdue à cause des fuites dans les canalisations. Cette ville d’Amman, la capitale de la Jordanie a été créée de toutes pièces dans les années vingt. C’était un village de 4 000 habitants, c’est aujourd’hui une très grande ville de plus de 2 millions d’habitants...
Israël : Jérusalem
Jérusalem devrait être un exemple de cohabitation pour la planète et c’est tout le contraire qui s’y passe. Dans cette partie du monde où les tensions sont si grandes, on peut espérer que le manque d’eau va réunir un jour l’inconciliable : ce ne serait pas la première fois que les hommes se retrouvent sur l’essentiel…