Responsable de 40% de la consommation énergétique globale, le bâtiment est une clé pour la lutte contre le réchauffement climatique. Il serait à l’origine de 30% des émissions nationales de GES. Le béton de ciment, le plus produit et consommé dans le monde, occupe une place centrale. Les enjeux se jouent à l’échelle mondiale avec quelques grandes puissances dont la Chine avec 2 400 000 millions de tonnes de béton en 2017, soit 700 000 millions de tonnes de plus que le reste du monde (Inde 270 000 millions USA 86 300 millions). Ce décryptage se concentre sur le cas de la France. D’une part parce que les entreprises françaises du bâtiment font référence sur le plan international et que leurs pratiques sont en ce sens significatives à analyser. D’autre part parce que ce secteur va devoir faire face à de nouvelles obligations de responsabilité dans un cadre législatif renouvelé par la récente loi sur l’économie circulaire. Un décryptage par Guillaume Buttin, chargé de mission de la Fabrique écologique
La crise sanitaire que nous connaissons va accélérer le débat sur la densification des grandes villes, qui a contribué à l’aggravation de la pandémie et aux difficultés du déconfinement. Après la canicule, la « bétonisation » est ainsi de plus en plus mis sur la sellette. Ce décryptage fait ainsi le point avec rigueur sur l’usage de ce matériau, ses impacts environnementaux, et les évolutions possibles dans le cadre de la transition écologique.Responsable de 40% de la consommation énergétique globale, le bâtiment est l’un des secteurs névralgiques de la lutte contre le réchauffement climatique ; il serait ainsi à l’origine de 30% des émissions nationales de GES[[Gaz à effet de serre]]. Si l’on distingue les différentes étapes de son cycle de vie la construction représenterait 60% de l’empreinte carbone du bâtiment neuf. Au sein de ces émissions le béton, et plus particulièrement le béton de ciment qui représente le type de béton le plus produit et consommé dans le monde, occupe une place centrale. Les choses se jouent bien sûr à l’échelle mondiale sur fond d’omniprésence de quelques grandes puissances. Ainsi selon une étude de la « United States Geological Survey » la Chine aurait produit 2 400 000 millions de tonnes de béton en 2017, soit quasiment 700 000 millions de tonnes de plus que le reste du monde (Inde : 270 000 millions ; USA : 86 300 millions). Ce décryptage se concentrera pour sa part sur le cas de la France. D’une part parce que les entreprises françaises du bâtiment font référence sur le plan international et que leurs pratiques (trajectoires de la filière et de l’industrie française, évolutions des usages sur le territoire) sont en ce sens significatives à analyser. D’autre part parce que ce secteur va devoir faire face à de nouvelles obligations de responsabilité dans un cadre législatif renouvelé par la récente loi sur l’économie circulaire. Interroger l’avenir du béton de ciment sous l’angle environnemental suppose à la fois d’aborder l’ensemble des facteurs qui influencent sa production et d’anticiper les transformations que ce secteur va connaître. De la préservation de la biodiversité aux objectifs de la stratégie nationale bas carbone en passant par la surexploitation des ressources, quels objectifs faut-il fixer? On observe à la fois des avancées strictement techniques liées à la recherche et au développement, et une évolution du cadre juridique et politique d’exercice des activités. En arrière-plan se dessine un débat fondamental, celui de la place de la construction et de la densification urbaine dans notre société.
Sommaire
I. Pourquoi cette omniprésence du béton de ciment ? – A. Le béton, un matériau au cœur de notre société – B. Un impact environnemental important- 1. L’exploitation des granulats
- 2. Les émissions de CO2 liées à la fabrication
III. Quelles alternatives au tout béton ?
– A. De l’enjeu des matériaux bio-sourcés et géo-sourcés… – B. …à la question du construire autrementDécryptage N°27
Décryptage nᵒ27 Le béton, mis au défi des enjeux environnementaux-VF – Télécharger Décryptage nᵒ27 Le béton, mis au défi des enjeux environnementaux-VFCONCLUSION
Le développement de ces alternatives suppose des investissements très importants. L’enjeu ne saurait se réduire au seul choix des matériaux mais suppose des transformations dans nos manières de penser, de construire et de transformer nos lieux de vie et de travail. L’ensemble des acteurs concernés, des citoyens, aux entreprises en passant par les architectes et les urbanistes et les acteurs publics qui devraient interagir dans ce sens. L’architecte Philippe Madec illustre parfaitement cette philosophie : « Construire durable, c’est aussi sa- voir de ne pas construire. Le principal enjeu, c’est d’arrêter de détruire, pour plutôt réhabiliter massivement le monde déjà là. ». Une vision que défend.le manifeste « pour une frugalité heureuse et créative », signé aujourd’hui par plus de 8000 professionnels.La Fabrique écoloqique
La Fabrique Écologique 150 – 154 rue du Faubourg Saint Martin, 75010 Paris www.lafabriqueecologique.fr