Pourquoi cette campagne ?
La France est le premier utilisateur de pesticides de l’Union européenne. Nos sols, loin de pouvoir filtrer près de 80 000 tonnes chaque année, soit environ 3 kilogrammes de matière active par hectare, absorbent et diffusent ces produits chimiques toxiques dans la biomasse, l’eau et l’air.
L’utilisation massive de pesticides défraie régulièrement la chronique : pollutions locales, dépassement des limites autorisées dans les aliments, pollution des nappes phréatiques, terres agricoles contaminées pour des centaines d’années... L’agriculture productiviste met en danger des centaines d’espèces animales, à la reproduction troublée, présentant desmaladies létales. Des études alertent régulièrement sur les dangers des pesticides pour la santé : cancers, malformations congénitales, risques d’infertilité, de troubles neurologiques, systèmes immunitaires affaiblis... Ingérés ou inhalés, ces produits toxiques se disséminent partout, dans nos foyers, diffusés jusqu’aux pôles, se concentrant tout au long de la chaîne alimentaire !
Reposant sur une industrie chimique très lucrative, le système agricole intensifmet en péril l’ensemble de nos ressources naturelles et soulève d’importants problèmes de santé publique. Remettre en question cette escalade chimique est une urgence à laquelle l’État français doit répondre en s’engageant sur des objectifs drastiques de réduction et sur l’appui aux alternatives agricoles durables.
Il est temps de renouer avec des agricultures en adéquation avec lesmilieux naturels et de proposer aux consommateurs des produits sains sans résidus de pesticides. Le Grenelle de l’environnement, qui tarde à se traduire dans les faits, doitmettre en place un grand plan de sauvetage de notre environnement. Renoncer aux pesticides n’est pas renoncer au progrès mais bien au contraire nous réapproprier nos terres et assurer la santé des générations futures.
Demandes et cibles
Les objectifs de la "pestition" :
La baisse de fertilité des sols, la pollution de l’eau, l’apparition d’espèces résistantes témoignent de l’épuisement programmé de nos capacités de production à moyen terme. A-t-on vécu un Grenelle de l’environnement ou de la communication ? Afin que les grands discours deviennent actes, nous demandons :
Au ministère de l’Agriculture et de la Pêche de :
– interdire les pesticides préoccupants et taxer plus fortement l’ensemble des pesticides ;
– inscrire un volet « agriculture biologique et intégrée » conséquent dans l’enseignement des lycées agricoles ;
– imposer une formation obligatoire pour tous les utilisateurs professionnels et les vendeurs de pesticides ;
– sensibiliser les collectivités à la bonne gestion de leurs espaces publics sans pesticides ;
– reconnaître le droit des agriculteurs à utiliser, ressemer et protéger des semences de variétés non manipulées, qu’elles soient inscrites ou non au Catalogue officiel ;
– retirer immédiatement l’autorisation de mise sur le marché de l’insecticide Cruiser ;
– soutenir, dans le cadre de la révision de la législation européenne sur les pesticides, les propositions du Parlement européen qui vont dans le sens du principe de précaution.
A la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution de :
– retirer des rayons les produits de jardinage et biocides dangereux et mettre les autres en accès limité ;
– inscrire dans les cahiers des charges des fournisseurs l’obligation « Zéro Résidu » et favoriser les produits issus de productions biologiques locales ;
– mettre en place des indicateurs de résidus de pesticides par enseigne commerciale, accessibles au public ;
– lancer une campagne d’information sur les alternatives à l’utilisation des pesticides.
Aux groupes politiques de l’Assemblée nationale :
– Loi Grenelle : inscrire l’objectif de réduction de 50 % de l’utilisation des pesticides d’ici 10 ans, basé sur un indicateur fiable, et lui donner de réels moyens de mise en œuvre ;
– Loi Grenelle : inscrire comme objectif contraignant 20 % d’agriculture biologique pour 2020 en lui affectant les moyens nécessaires et notamment financiers ;
– interdire l’usage de pesticides dans les lieux publics et mettre en place une zone tampon de 50 mètres minimum autour des habitations ;
– interdire les pulvérisations aériennes.