Baromètre des levées de fonds Cleantech en France en 2011
En 2011, les investisseurs en capital ont investi 182 millions d’euros dans 64 entreprises du secteur des cleantech en France, soit une baisse par rapport à 2010, de 30% en valeur et de 22% en nombre
d’opérations. Près des trois quarts (73%) des investissements ont été effectués par le Capital Développement, 20% par le Capital Risque. Les énergies renouvelables ont concentré 46% de ces investissements.
Au quatrième trimestre 2011, 18 levées de fonds ont été réalisées pour un montant de 32,4 millions d’euros.
Malgré cette tendance annuelle, la France figure parmi les trois pays européens qui investissent le plus dans le secteur des cleantech et occupe le deuxième rang au 4ème trimestre 2011 avec 21,1% des
investissements européens, devant la Finlande (15,8%) et derrière le Royaume-Uni (26,3%).
Sophie Paturle, Présidente du Club Cleantech AFIC résume : "L’investissement en 2011 dans la filière cleantech en France est un repli par rapport à 2010, année qui avait enregistré une progression
exceptionnelle de 55%. Le moratoire imposé en France dans le solaire, suivi d’une remise en cause du système des tarifs de rachat, ont pesé sur le financement de la filière. Conscient des atouts de la
France qui dispose de groupes industriels leaders mondiaux dans le secteur et d’un tissu de PME qui contribue à 50% du chiffre d’affaires du secteur, l’AFIC souhaite sensibiliser les pouvoirs publics aux
mesures de nature financières, réglementaires et concurrentielles à même de promouvoir de manière pérenne l’industrie et la croissance vertes."
Prix Ernst & Young – Club Cleantech AFIC
Les Prix Ernst & Young – Club Cleantech AFIC ont récompensé des entreprises et des partenariats exemplaires dans le développement et la diffusion des innovations dans ce secteur.
Les lauréats pour l’édition 2012 sont :
Prix Cleantech du Meilleur Partenariat PME innovante / Grand Groupe : Fermentalg / Sofiprotéol
Encore peu exploitées, les microalgues ont un potentiel d’application important dans l’énergie, l’agroalimentaire et la santé. Mais elles restent difficiles à produire en grandes quantités. La start-up
française Fermentalg [1], implantée à Libourne en Gironde, mise sur la culture de ces micro-organismes en milieu hétérotrophe : les microalgues sont cultivées dans le noir et ne consomment que des éléments nutritifs. Un process qui offre des rendements très importants et pourrait déboucher sur une petite révolution industrielle. En 2011, un premier accord d’industrialisation est signé avec Sofiprotéol [2] (5,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires), le producteur de l’huile Lesieur, pour créer une joint-venture spécialisée dans la fabrication et la commercialisation d’huiles de microalgues. Fermentalg se chargera d’apporter sa technologie et Sofiprotéol, son savoir-faire industriel. "La culture des micro-algues entre dans notre stratégie d’innovation visant à renforcer notre offre sur tous nos marchés : alimentation, nutrition animale, chimie et énergies renouvelables explique Philippe Tillous-Borde, Directeur Général de Sofiprotéol. Le partenariat avec Fermentalg est prometteur, compte tenu du savoir-faire de cette start-up française". Pour Pierre Calleja, Président Directeur Général et fondateur de Fermentalg : "C’est une étape décisive pour Fermentalg. Nous avons toujours été convaincus que notre stratégie et nos innovations technologiques nous amèneraient à proposer rapidement des solutions de croissance durable pour la chimie industrielle tout en préservant l’environnement. Cet accord au delà de ses enjeux financiers bien réels nous permet de nous associer et partager des moyens pour entrer dans une phase d’industrialisation".
Prix Cleantech de la Meilleure Acquisition d’une PME innovante par un grand groupe : OPENHYDRO par DCNS
OpenHydro, une société irlandaise, est spécialisé dans la conception et la construction de turbines sous-marines destinées à produire de l’électricité en captant l’énergie des courants. Son objectif est de développer des fermes d’hydroliennes dans tous les océans du monde. De son côté, DCNS, le leader mondial du naval de défense, ambitionne désormais dans son cadre de croissance de "devenir un acteur majeur sur le marché mondial des énergies marines renouvelables". En 2011, DCNS a ainsi réalisé le premier investissement de son histoire en devenant l’actionnaire de référence d’OpenHydro à hauteur de 11% pour 14 millions d’euros. Une option d’achat de la société, courant jusqu’au 31 décembre 2012, peut être levée par DCNS pour l’acquisition totale d’OpenHydro.
Prix Cleantech du Meilleur Premier Tour de Table d’une PME innovante : CANIBAL
Canibal propose un collecteur d’emballages de boissons ludique et intelligent. La particularité de Canibal réside dans l’aspect ludique de la collecte d’emballages, mais aussi dans la possibilité pour ses usagers de retracer les opérations de recyclage afin de suivre les performances au sein d’une communauté ou d’une entreprise. La société a complété sa première levée de fonds d’un million d’euros auprès d’investisseurs privés : le réseau de business angels DDIDF et le groupe Financière Fonds Privés (50 % de l’investissement total). Pour en savoir plus, lire aussi notre article consacré à Canibal en cliquant ici.