L’édition 2010 du Rapport Planète Vivante
, que le WWF a publié il y a quelques jours, montre que les ressources naturelles de la planète ont en effet chuté de 30% depuis les années 1970 et de 60% dans les Tropiques, alors que la demande de l’homme en ressources naturelles monte en flèche jusqu’à dépasser de 50 % ce que notre planète peut soutenir.
Nos dirigeants doivent donc s’engager pour stopper la dégradation de la biodiversité d’ici 2020, et pour conserver intacts les services qu’elle nous fournit (comme l’eau, l’air pur, les sols fertiles, les mers poissonneuses, les ingrédients nécessaires à notre médecine, etc.). La biodiversité doit absolument être intégrée dans l’ensemble des politiques, ainsi que dans nos modèles de développement rappelle le WWF. "Ce que le monde attend le plus de Nagoya ce sont les accords qui puissent mettre fin à la perte dramatique et continue de la richesse vivante de la planète et à l’érosion sans fin de nos écosystèmes" a notamment déclaré Jim Leape, Directeur général du WWF-International.
"Au Japon, nous avons une occasion unique pour rassembler tout le monde – les Etats, le secteur privé et le public – afin de répondre à la crise qui menace la vie sur la Terre", confime Julia Marton-Lefèvre, Directrice générale de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), le plus vaste réseau mondial de protection de l’environnement. "Nous demandons instamment aux gouvernements, à tous les ministères et départements gouvernementaux, d’investir dans notre capital naturel et d’arrêter le déclin de la biodiversité une fois pour toutes, en adoptant un solide plan stratégique doté d’objectifs mesurables et réalistes."
La valeur immense des services rendus par les écosystèmes doit être prise en compte dans les décisions économiques. Les forêts, les océans et les rivières de la planète constituent les fondements de notre société et de notre économie. Les gouvernements pourraient faire des bénéfices énormes tout simplement en mettant un terme aux subventions qui déterminent la surexploitation des ressources naturelles. "Il est nécessaire de mettre fin aux subventions favorisant l’importation de certains produits (bois exotiques, huile de palme, …) afin d’enrayer la destruction de la nature, notamment en forêts tropicales", souligne Christine Sourd, Directrice adjointe des Programmes au WWF-France.
Le WWF plaide pour d’autres objectifs ambitieux tels que l’augmentation des surfaces protégées à 20% des surfaces nationales disponibles, l’arrêt de la déforestation nette d’ici 2020, l’arrêt de la destruction des écosystèmes d’eau douce, l’élimination de la surpêche et des pratiques de pêche destructives et la suppression des subsides susceptibles de dégrader la nature (comme la pêche ou l’agriculture), etc.
Le WWF tentera également de peser sur le progrès d‘un des objectifs orignaux de la CDB, à savoir, un partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques.
En résumé, les attentes du WWF pour Nagoya sont :
- Un nouveau Plan Stratégique avec pour objectif, d’ici 2020, de mettre un terme à la perte de la biodiversité.
- Un Protocole sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques.
- Une Stratégie ambitieuse de mobilisation des ressources afin d’accroître les financements pour la biodiversité.
- Des programmes de travail thématiques renforcés pour les zones protégées et la diversité biologique côtière.
- Une programme de travail conjoint sur la biodiversité et le changement climatique qui améliorera les relations et explorera les co-bénéfices entre la CDB, la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC), et la Convention des Nations Unies pour combattre la désertification.
"Nous en sommes au point de non retour dans bien des domaines du monde naturel ; nous avons perdu d’innombrables espèces et les services essentiels de l’environnement naturel dans lequel nous vivons", conclut Jane Smart, directrice du Groupe de conservation de la biodiversité de l’UICN. "La conférence de Nagoya peut être notre dernière chance de mettre en place un plan qui marche ; il n’y aura pas de plan B et, bien évidemment pas de planète de rechange non plus."
Pour agir
– Lire et télécharger le Rapport Planète Vivante 2010 du WWF : le bilan de santé le plus complet de notre planète en cliquant ici.
– Lire et télécharger le guide pratique pour comprendre et agir : Les entreprises face à l’érosion de la biodiversité en cliquant ici.
– Lire et télécharger l’outil d’initiation à la biodiversité à destination du secteur privé en cliquant ici.
Vidéos
Message d’Edward Norton, ambassadeur de l’année internationale de la Biodiversité :
Message de Misia, ambassadrice honoraire du COP10 adressé aux participants de la Conférence de Nagoya :