Le commerce international du jouet ne date pas d’hier. Mais l’industrie du jouet est aujourd’hui fortement mondialisée et repose sur des chaînes de production complexes reliant les pays, les ouvriers et les consommateurs du monde entier. La plupart des jouets que nous achetons en Europe sont fabriqués en Chine.
En 1993, deux incendies ont ravagé deux usines de jouets : plus de 200 ouvriers ont péri dans les flammes, 600 autres ont été blessés. Pour la première fois, le monde a prêté attention à la situation des travailleurs de l’industrie du jouet. Le bilan humain de ces tragiques accidents a été alourdi par des manquements graves à la sécurité des ouvriers : les sorties de secours et les autres issues étaient notamment fermées à clef. L’une de ces usines, à Shenzhen, fournissait le géant du jouet italien Chicco. Des milliers de citoyens du monde entier ont alors exprimé, à travers différentes campagnes, leurs préoccupations quant aux conditions de sécurité des ouvriers. Ces campagnes ont également attiré l’attention sur les conditions de travail inacceptables des ouvriers, contraints de travailler au moins 15 heures par jour, 7 jours par semaine, dans des conditions dangereuses pour leur santé, payés des salaires de misère et ne bénéficiant bien souvent pas des avantages sociaux auxquels ils ont théoriquement droit (tels que congés maternité ou congés payés). Les patrons et directeurs d’usine sont soumis localement à une forte pression de la part des géants du jouet, les donneurs d’ordre. Ces pressions tendent à maximiser les profits, au prix parfois de graves violations du droit du travail chinois notamment sur le salaire minimum, les horaires de travail, la sécurité sociale, la santé et les réglementations environnementales. Les campagnes citoyennes ont permis l’amélioration des normes de sécurité et des règles de prévention anti-incendie ont par exemple été ainsi mises en place dans de nombreuses usines de jouets en Chine. Sous la pression de l’opinion publique, plusieurs grandes marques internationales ont adopté des codes de conduite, pour elles-mêmes et pour leurs fournisseurs à l’étranger, visant à faire respecter les droits des travailleurs. Malheureusement, la mise en oeuvre et le contrôle de l’application de ces codes, ainsi que la protection des droits des travailleurs, sont encore des problèmes d’actualité. Avec le temps, ces revendications ont eu de plus en plus de mal à se faire entendre. En 2007, suite au scandale des jouets au plomb, le géant américain Mattel a été contraint de rappeler plus de 18 millions de jouets contenant des peintures toxiques et des petits aimants mal assemblés. Le monde occidental, choqué d’apprendre que des jouets importés de Chine pouvaient mettre en danger la santé de ses enfants, s’est alors de nouveau intéressé aux conditions de travail misérables des ouvriers du jouet en Chine et a commencé à poser des questions sur les conséquences pour les ouvriers d’une exposition prolongée à ces produits toxiques. La campagne C’est pas du jeu ! souhaite remettre sur le devant de la scène européenne la question épineuse des conditions de travail dans les usines de jouets chinoises. La campagne C’est pas du jeu ! est une initiative menée par une coalition d’organisations non gouvernementales (ONG) en France (relayée par Peuples Solidaires), en Autriche, en République tchèque, en Pologne et en Roumanie. Elle vise à informer les citoyens et les médias, à impliquer les politiques et à amorcer un dialogue avec les producteurs de jouets afin d’améliorer les conditions de travail des ouvriers chinois.S’INFORMER : Les chiffres de l’industrie du jouet
– 80 % des jouets vendus dans le monde sont fabriqués en Chine. – 95 % de tous les jouets importés dans l’Union européenne sont produits en Asie (presque exclusivement en Chine). – En Chine, 4 millions de personnes travaillent dans l’industrie du jouet, contre 50 000 en Europe (qui travaillent majoritairement dans des secteurs comme la recherche, le design, le marketing, etc.). – Au début des années 80, Shenzhen était un petit village de pêcheurs dans le Delta de la rivière des Perles. Aujourd’hui, il compte 12 millions de personnes, dont 10,7 millions sont des travailleurs migrants qui fabriquent les deux tiers de la production mondiale de chaussures et la moitié de tous les téléphones portables et appareils photos. – Le salaire journalier moyen d’un ouvrier du jouet chinois est d’environ 3,50 euros alors qu’un ouvrier français gagne au moins 50 euros par jour. – Rien qu’en Chine du Sud, plus de 300 usines travaillent pour le géant du jouet Mattel. – Plus de 15 000 usines dans le monde travaillent pour Disney. – L’industrie du jouet est un monde de femmes puisque 80 % de tous les ouvriers du jouet sont des femmes migrantes âgées de 15 à 30 ans. – Au cours des 20 dernières années, plus de 140 millions de Chinois des zones rurales ont émigré vers la ceinture industrielle le long de la côte Sud du pays. – En chine plus de 100 000 personnes meurent chaque année de blessures liées au travail, du fait de l’insuffisance des mesures de sécurité sur leurs lieux de travail. – Un enfant européen dépense en moyenne 158 euros par an pour ses jouets. – Toutes les secondes, 3 poupées Barbie sont vendues dans le monde. Plus de 800 millions de poupées ont été vendues depuis 1959. Plus vite, moins cher, plus de profits, moins de sécurité… – En 1970 : 86 % des jouets vendus aux États-Unis sont fabriqués sur place (60 000 emplois). Les directeurs gagnent 58 fois le salaire d’un simple ouvrier d’usine. Les bénéfices des entreprises de jouets américaines s’élèvent à 58 millions de dollars. 12 produits ont été rappelés dans l’année. Jusque dans les années 60, les jouets étaient essentiellement fabriqués par des petits artisans, notamment dans les environs de Nuremberg, en Allemagne. Les jouets allemands dominaient alors le marché européen. Les fabricants rivalisaient de créativité pour les enfants, créaient des poupées, des peluches, des voitures et des trains miniatures, et des jeux qui faisaient la joie des enfants et les aidaient à grandir. Mais l’industrie du jouet a changé. Aujourd’hui, les jouets sont devenus un gigantesque commerce mondialisé, dominé par quelques entreprises américaines comme Mattel ou Hasbro. L’Europe, quant à elle, produit toujours des Playmobil et des Lego. Les multinationales sont apparues dans les années 80 et se sont agrandies en achetant les plus petites entreprises. Derrière la plupart des jouets et des jeux se cache en fait un monde des affaires dominé par quelques multinationales et sociétés à capitaux propres. Aujourd’hui, les jouets doivent être commercialisables, promotionnels et « télégéniques » (d’après Eric Clark : The Real Toy Story, p 77-155).
Qui domine l’industrie du jouet ?
Les joueurs mondiaux dominent le jeu Le marché du jouet est dominé par trois sortes de géants : – Les géants de la grande distribution (Wal-Mart, Toys « R » us, etc.) – Les géants du divertissement (Disney, Warner, etc.) qui tirent profit des licences qu’ils accordent – Les géants du jouet (1. Mattel, 2. Hasbro, 3. Bandai)
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Les conditions de travail
4 jouets sur 5, que reçoit n’importe quel enfant aujourd’hui, sont produits dans le Sud de la Chine dans l’une des 8 000 usines de jouets de la province de Guangdong, dans le Delta de la rivière des Perles. 3 à 5 millions d’ouvriers chinois y sont employés. La plupart sont des femmes âgées de 15 à 30 ans, qui viennent des régions pauvres et rurales de l’intérieur des terres. Du fait des salaires extrêmement faibles, elles n’ont pas d’autre choix que d’accepter les dortoirs et la nourriture proposés par les usines, moyennant une bonne partie de leur maigre salaire. La qualité de la nourriture et du logement y est si misérable que l’on peut parler de conditions inhumaines. En Chine, un seul syndicat officiel (celui du parti) est autorisé.
AGIR avec Peuples Solidaires avec la campagne c’est pas du jeu !
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C’est pas du jeu ! L’industrie du jouet à l’heure de la mondialisation
C’est affolant de savoir que 80% des jouets viennent de Chine et qu’il y a si peu d’alternatives. Regardez également les livres pour enfants, qui souvent demandent des collages de tissus, des assemblages pour tirer des languettes… ils sont tous fabriqués en Asie !
On ne « sait » même plus faire ça en Europe.
Mais c’est nous consommateurs acheteurs parents qui sommes responsables, car si nous achetons c’est que nous acceptons ce qu’il y a derrière chaque jouet (et le risque aussi pour nos enfants).
Du coup nous avons décidé de n’acheter que de l’occasion (ou récupérons dans les poubelles). En faisant cela nous voulons signifier que nous préférons des objets qui sont plus chers, mais qui durent longtemps et de meilleur qualité. Si nous pouvons les revendre après, cela donne au final un prix de revient au même niveau que l’achat bas de gamme, sans l’exploitation humaine, la pollution environnementale, etc…
Ou alors il faut avoir le temps de choisir des jouets artisanaux.
C’est pas du jeu ! L’industrie du jouet à l’heure de la mondialisation
moi, je les fabrique les jouets! nous n’avons pas besoin d’importer des tonnes de plastique et autre substances poluantes de chine qui soit disant s’appelle de « jouets »….(assez nuls d’ailleurs, inibant la créativité, source aussi de bruit, consommateur de piles électrique…et alimentant en gros embalages nos poubelles!!! faute aux parents qui contribu à un déficit extéreur de notre pays et qui cautionne l’exploitation d’une main d’oeuvre d’esclave. les français osent se plaindre de leur propre bétise que de ne pas avoir de travail…alors pourquoi tolèrent il l’esclavage et pourquoi cherchent ils toujours le moin cher? enfin, ils se plaignent de leur condition de travail….mais qu’ils aillent travailler en chine!! ils en rabateront!!!
signé un tout petit paysan se contentant de gagner moins de 500 euros par mois sur une toute petite ferme familliale dans la drôme.