Samedi 12 et dimanche 13 octobre, des dizaines d’actions contre l’impunité des multinationales sont organisées en France à l’occasion de “la semaine internationale de lutte contre l’impunité des multinationales”. Tandis que les mouvements de contestation qui dénoncent l’inaction des gouvernements et l’aggravation des dérèglements climatiques ne cessent de croitre et de se multiplier ( rébellion internationale d’Octobre d’Extinction Rébellion, grèves pour le climat, actions de désobéissance civile), Attac France dénonce la responsabilité particulière des multinationales dans la crise climatique.
Selon Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France, « les multinationales ont atteint un niveau de pouvoir disproportionné et dangereux. Elles profitent de toutes les opportunités qui leur sont offertes pour accroître leurs profits au détriment du reste de l’humanité et de la planète. Leur impunité alimente le sentiment d’injustice sociale, fiscale, écologique et la colère populaire. Nous ne pouvons plus les laisser faire et nous devons nous libérer de leur emprise néfaste . »
Contre l’impunité des multinationales : Les chiffres clés
Les actions organisées ces samedi 12 et dimanche 13 octobre, visent à coller des affiches sur les « lockers » d’Amazon, les distributeurs de banque de BNP Paribas et les pompes à essence de Total [[- Les chiffres clés sur ces multinationales ]] pour les mettre « #HorsService ». Plus de 600 personnes ont commandé un kit d’action individuel et plus de 80 collectifs ont organisé des actions à travers la France. Des groupes locaux de nombreux mouvements, collectifs et organisations s’associent à ceux d’Attac pour mettre « hors service » les multinationales visées : des groupes de gilets jaunes, mais aussi des membres d’ANV-COP 21, d’Alternatiba, de la FSU, de la France Insoumise, d’Il est encore temps, ou encore d’iBoycott. À Marseille, ce matin, plus de 80 militant·e·s ont bloqué une station-service Total pendant près d’une heure. Au quartier d’affaires Paris – La Défense, les activistes d’Attac ont collé deux affiches géantes « Hors service, néfaste pour vous et la planète » et recouvert la façade du siège de Total de gouache noire. L’objectif était d’illustrer l’opaque écran de l’impunité derrière lequel se cache Total pour échapper à tout jugement face à ses méfaits, pourtant nombreux.
Dernière minute : à la suite de cette action à La Défense, 6 militant·e·s d’Attac ont été mis en garde à vue, dont Maxime Combes, porte-parole de l’association. Attac demande leur libération immédiate et appelle à un rassemblement de soutien à 16h30, ce samedi 12 octobre, devant le Commissariat de Police de la Défense (9 Avenue André Prothin, 92400 Courbevoie). La répression doit s’arrêter. Pour rappel, dans son procès contre le géant Apple, l’action d’Attac a été considérée comme relevant de « l’intérêt général » par le tribunal de grande instance de Paris.
Pour Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac France : « Tant que les États laisseront les multinationales échapper aux impôts, détruire la planète et sacrifier leurs salariés en toute impunité, les citoyen.ne.s multiplieront les actions pour mettre les multinationales hors d’état de nuire » .
En janvier 2019, Attac France et les membres de la campagne européenne « Des droits pour les peuples, des règles pour les multinationales » lançaient une pétition, qui a récolté la signature de plus de 600 000 citoyens européens à ce jour. Cette campagne dénonce la justice parallèle qui protège les entreprises multinationales et demande l’introduction de régulations les contraignant à respecter les droits humains et l’environnement.
A ce jour, près de 3 400 traités de commerce et d’investissement protègent les intérêts des multinationales par le biais de mécanisme d’arbitrage entre investisseurs et États, alors qu’aucun texte international juridiquement contraignant ne garantit qu’elle respecte les droits humains et de l’environnement tout au long de leurs chaines de productions.
Avant sa mise en garde à vue, Maxime Combes, porte-parole d’Attac France, demandait : « l’UE et la France vont-elles encourager la mise en oeuvre d’un traité onusien contraignant lors des négociations à Genève qui se tiennent du 14 au 18 octobre, ou bien, vont-elles, sur la même période, généraliser ce système de justice parallèle qui confère des droits si importants aux multinationales lors de négociations à Vienne autour d’une cour multilatérale sur les investissements ? »
Ces actions ne sont qu’une étape : nous promettons un « vendredi noir pour Amazon » à l’occasion du Black Friday les 29 et 30 novembre prochains.
– Des droits pour les peuples, des règles pour les multinationales