200 fonds ISR sont proposés aux épargnants français soit 6 fois plus qu’en 2001. Longtemps très homogène, cette offre est majoritairement composée de fonds actions sélectionnant les grandes entreprises les mieux notées sur des critères extra-financiers, mais elle se diversifie. Fonds construits en partenariat avec des ONG, fonds thématiques, les épargnants ont théoriquement plus de choix, à condition de pouvoir accéder à des produits qui ne bénéficient pas tous des mêmes conditions de distribution.
Depuis les années 2000, la plupart des fonds ISR lancés sur le marché se différenciaient par la façon dont ils mélangeaient la gestion financière classique avec une sélection d’entreprises ou d’Etats sur des critères extrafinanciers. Progressivement d’autres catégories de fonds sont apparues, faisant appel à d’autres fournisseurs d’information extrafinancière que les agences spécialisées, et mettant en avant des bénéfices plus directs pour le développement durable.
ONG et financiers, l’alliance peut sembler incongrue, pourtant il existe plusieurs fonds construits via ces nouveaux partenariats. L’un des plus anciens est la SICAV Libertés et Solidarité, liée à la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), crée en 2001. L’ONG est non seulement à l’origine de la sélection des obligations d’Etat et des entreprises intégrées dans le fonds à partir d’une grille de critères concernant le respect des droits de l’homme, mais une partie des bénéfices réalisés par le fonds lui reviennent pour l’aider à se financer. C’est ce qu’on appelle un fonds de partage. « Ce type de produit sont plus difficiles à vendre à des particuliers » explique Najib Sassenou, responsable ISR de la Banque Postale Asset Management. « Ils doivent accepter de reverser une partie de leurs revenus au bénéfice d’une association qu’ils connaissent moins que d’autres défenseurs des droits de l’homme plus médiatiques ». Pour mieux faire comprendre le bénéfice d’une souscription à sa SICAV en terme de respect des droits humains, la FIDH a décidé, dans les mois qui viennent, d’être plus activiste et de rendre publique les exclusions de son portefeuille pour violation de droits fondamentaux.
(…)