« Les nouvelles perspectives du marché de l’emploi en guinée », un des sous-thèmes du Salon de l’emploi organisé par le Forum des jeunes de Guinée (Fojeg), organisée les 9, 10 et 11 juillet 2008.
Le thème central est « Emploi des jeunes : un défi pour le développement durable, un enjeu pour la postérité de la nation ». Ce salon de l’emploi et de la formation se veut être un espace de dialogue, de partage d’expérience et de solution au problème de chômage pour les jeunes de Guinée. La première journée animée en panel par différents responsables et anciens dirigeants de Guinée, a voulu insuffler un nouveau dynamisme à la jeunesse.
Les conférenciers ont mis l’accent sur l’importance de l’emploi des jeunes dans le développement de la nation. C’est Kiridi BANGOURA, sociologue et ancien ministre de la Jeunesse qui a ouvert le bal pour les débats. Pour lui, le chômage est à la fois une perte pour l’Etat et pour les familles. C’est dans ce sens que l’Etat doit faire l’adéquation entre l’emploi et la formation. Car, dit Kiridi, « l’analyse de l’emploi des jeunes ne saurait se limiter à la caractérisation des processus individuels d’insertion. Il faut également prendre en compte deux autres dimensions déterminant l’influence de la conjoncture et celle des transformations à long terme sur le marché ». Il a en outre fustigé les critères de recrutement des employeurs qui se basent sur une certaine expérience de 3, 4 voire 5 ans, afin d’écarter les jeunes. Avant d’ajouter ceci : « l’Etat doit appuyer les bailleurs de fonds, les projets ou programmes de formation, dans le but de valoriser les compétences nationales et rehausser le niveau de la formation actuelle en Guinée ».
Partie d’une petite boîte de lait, Mme Barry Oumoul Kirami, administrateur civil et entrepreneur, a expliqué à travers une brève intervention les différentes péripéties qu’elle a eues à surmonter, en tant que jeune femme, pour décrocher des prêts au niveau des banques de la place au démarrage de ses affaires. Pour elle, la réussite est au bout du courage et de la combativité. Sur ce, Mme Barry Oumoul Kirami a invité les jeunes au travail, au changement de mentalité et surtout à la prise de responsabilité, parce qu’étant acteurs sociaux de développement.
Pour Souleymane Bah, ancien acteur de théâtre, aujourd’hui représentant du HCR en Côte d’ivoire, « La culture est aussi un domaine primordial dans la création de l’emploi en Guinée. Aujourd’hui, c’est mon expérience à travers mes rencontres avec les promoteurs, mes prestations théâtrales qui m’ont aidé à mieux m’adapter dans mes nouvelles fonctions ». Il a invité les chefs d’entreprise à investir dans la formation continue, pour valoriser les ressources humaines. Et aux jeunes à la quête d’une bonne formation de base à travers des stages ou des séminaires de mise à niveau, de prendre conscience.
Il est donc temps pour les jeunes guinéens d’explorer de nouvelles pistes en vue de trouver des formules de formation adaptées au contexte actuel, surtout dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).
Les nouvelles autorités en place doivent pérenniser l’emploi des jeunes parmi leurs priorités. Ainsi la création du ministère de la promotion de l’Emploi Jeunes ne doit pas être du tape-à-l’œil.
A travers le Fojeg, l’Etat doit soutenir cette initiative innovante, dans la mesure où celle-ci donne l’opportunité d’offrir aux jeunes une chance de trouver de l’emploi ou de bénéficier d’une formation. Moustapha Naïté, Président du Fojeg, citant Georges Bernanos : « C’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le monde à la bonne température. Quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde claque ses dents ».
AUTEUR : Janvier DIALLO correspondant Kabanews Conakry
2008-07-14